Moëze
Moëze est une commune du Sud-Ouest de la France, située dans le département de la Charente-Maritime (région Nouvelle-Aquitaine).
Moëze | |||||
Église Saint-Pierre. | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Nouvelle-Aquitaine | ||||
Département | Charente-Maritime | ||||
Arrondissement | Rochefort | ||||
Intercommunalité | Communauté d'agglomération Rochefort Océan | ||||
Maire Mandat |
Didier Portron 2020-2026 |
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Code postal | 17780 | ||||
Code commune | 17237 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Moëziens | ||||
Population municipale |
592 hab. (2022 ) | ||||
Densité | 28 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 45° 54′ 20″ nord, 1° 02′ 05″ ouest | ||||
Altitude | Min. 0 m Max. 15 m |
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Superficie | 21,17 km2 | ||||
Type | Commune rurale à habitat dispersé | ||||
Unité urbaine | Hors unité urbaine | ||||
Aire d'attraction | Rochefort (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Marennes | ||||
Législatives | Cinquième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Charente-Maritime
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
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Ses habitants sont appelés les Moëziens et les Moëziennes[1].
Géographie
modifierSituation géographique
modifierLa vaste commune de Moëze est à la fois une commune littorale et une commune de marais située sur la côte occidentale de la Charente-Maritime dans l'ancienne province de la Saintonge.
Sur un plan plus général, la commune de Moëze est située dans la partie sud-ouest de la France[Note 1], au centre de la côte atlantique dont elle est riveraine, faisant partie du « midi atlantique »[2].
Localisation
modifierLa commune est située à 8 km au nord-ouest de Saint-Agnant, 13 km du centre de Rochefort en passant par le Viaduc de Martrou sur la Charente et à 43 km au sud-est de La Rochelle.
Communes limitrophes
modifierHydrographie
modifierMoëze est traversée par le Chenal de Brouage[4] allant de Sainte-Gemme au Golfe de Gascogne.
Le Canal de jazenne se situe entièrement sur la commune et rejoint le Chenal de Brouage.
Le Canal de l'arceau part de la commune jusqu'au Golfe de Gascogne à Port-des-Barques.
Le marais de Moëze
modifierLe marais de Moëze est une des reliques du complexe ancien des marais charentais. Son bilan hydrique (rapport entre entrées d'eau et sorties (dont évaporation, évapotranspiration, drainage et irrigation) a été affecté à la fois par un drainage ancien, des prélèvements pour irrigation, et les effets de plusieurs sécheresses[5] (1976, 1985, 1986, 1989, 1990, 2003).
Le marais constitue une unité hydraulique couvrant environ 2 250 ha. C'est un ancien marais salant (utilisé pour la saliculture du XIe siècle au moins jusqu'au XVIIIe siècle et maintenu en totalité en eau douce depuis 1930). Géomorphologiquement parlant, il résulte du comblement d'anciens golfes lors des transgressions flandriennes qui expliquent son fond de plusieurs dizaines de mètres d'épaisseur d'argiles fluvio-marines[6]. Sa limite nord est l'ancienne côte calcaire. Au sud, il est limité par le havre de Brouage. À l'ouest il s'étend presque jusqu'au trait de côte. De nombreux bassins (plus ou moins envasés et reconquis par la végétation s'y devinent encore, souvent recouverts notamment de typha latifolia et de lentilles d'eau Lemna sp. et Ceratophyllum)[5]. Ces bassins sont reliés par des canaux et fossés (140 mètres de fossé en moyenne par hectare)[5]. Le marais est excédentaire en eau d'octobre à avril (+ 315 mm) mais déficitaire de mai à sept (-338 mm). Les gestionnaires le vident donc en hiver et le réalimentent en eau douce en été (en pompant dans le canal de Brouage et la rivière Arnoult)[5]. Les remembrements ont encouragé le recul de l'élevage au profit des céréales. La céréaliculture a été multipliée par 10 (en surface) en 9 ans (de 1980 à 1989), passant de 10 à 700, avec dans le même temps, uns forte augmentation de la maïsiculture irriguée en périphérie (passée de 37 ha à 298 ha de 1980 à 1989)[5].
Un moyen de retenir l'eau dans le marais en été serait de réduire par faucardage les surfaces en roseau (lesquels évapotranspirent plus d'eau que l'eau libre n'en évaporeraient). Un calcul laisse penser que les roseaux en couvrant 28,6 % des canaux contribuent à 51,1 % de son évapotranspiration[5]. La totalité des roseaux évapotranspirent 39 % de l'eau du marais. En conservant la surface en eau mais en réduisant les hélophytes de 34 %, 200 000 m3 d'eau ne seraient plus évapotranspirés[5]. Il est néanmoins nécessaire de conserver des roselières et des étangs pour leur importance plus que paneuropéenne pour les oiseaux migrateurs.
Urbanisme
modifierTypologie
modifierAu , Moëze est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[7]. Elle est située hors unité urbaine[8]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Rochefort, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[8]. Cette aire, qui regroupe 33 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[9],[10].
La commune, bordée par l'océan Atlantique, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[11]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[12].
Occupation des sols
modifierL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (89 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (93,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (49,1 %), prairies (38,7 %), zones humides côtières (9,3 %), zones urbanisées (1,7 %), zones agricoles hétérogènes (1,2 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Risques majeurs
modifierLe territoire de la commune de Moëze est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, mouvements de terrains et séisme (sismicité modérée). Il est également exposé à un risque technologique, le transport de matières dangereuses[14]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[15].
Risques naturels
modifierLa commune fait partie du territoire à risques importants d'inondation (TRI) du littoral charentais-maritime, regroupant 40 communes concernées par un risque de submersion marine de la zone côtière, un des 21 TRI qui ont été arrêtés fin 2012 sur le bassin Adour-Garonne et confirmé en 2018 lors du second cycle de la Directive inondation, mais annulé en 2020[16]. Les submersions marines les plus marquantes des XXe et XXIe siècles antérieures à 2019 sont celles liées à la tempête du , à la tempête du , aux tempêtes Lothar et Martin des 26 et et à la tempête Xynthia des 27 et . D’une violence exceptionnelle, la tempête Xynthia a fortement endommagé le littoral de la Charente Maritime : douze personnes ont perdu la vie (essentiellement par noyade), des centaines de familles ont dû être relogées, et, sur un linéaire de l’ordre de 400 km de côte et de 225 km de défenses contre la mer, environ la moitié de ces ouvrages a subi des dommages plus ou moins importants. C’est environ 5 000 à 6 000 bâtiments qui ont été submergés et 40 000 ha de terres agricoles[17]. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1999 et 2010[18],[14].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des tassements différentiels[19].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. La totalité de la commune est en aléa moyen ou fort (54,2 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 275 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 275 sont en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 57 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[20],[Carte 2].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[21].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1989, 1991, 2003, 2005, 2011 et 2018 et par des mouvements de terrain en 1999 et 2010[14].
Risques technologiques
modifierLe risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par une ou des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est susceptible d’avoir des effets graves sur les biens, les personnes ou l'environnement, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[22].
Toponymie
modifierHistoire
modifierAdministration
modifierListe des maires
modifierRégion
modifierÀ la suite de la réforme administrative de 2014 ramenant le nombre de régions de France métropolitaine de 22 à 13, la commune appartient depuis le à la région Nouvelle-Aquitaine, dont la capitale est Bordeaux. De 1972 au , elle a appartenu à la région Poitou-Charentes, dont le chef-lieu était Poitiers.
Démographie
modifierÉvolution démographique
modifierL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[24]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[25].
En 2022, la commune comptait 592 habitants[Note 3], en évolution de +7,05 % par rapport à 2016 (Charente-Maritime : +3,35 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Lieux et monuments
modifier- Croix hosannière de Moëze du XVIe siècle, située dans le cimetière. Monument assez rare dans la région avec sa colonnade corinthienne dont les quatre angles sont orientés aux quatre points cardinaux et surmontée d'une pyramide terminée par une croix. La croix hosannière de Moëze est classée Monument historique depuis le [28].
- Église Saint-Pierre, du XVe siècle, classée Monument historique depuis le [29]. Le 7 septembre 1972, un tremblement de terre abîma l’église et les habitants ont été déplacés pour évaluer son état. https://www.lemonde.fr/archives/article/1972/09/11/le-seisme-du-7-septembre-etait-aussi-violent-que-celui-d-agadir-mais-son-foyer-etait-plus-profond_2388025_1819218.html
- Le Puits des dames : lieu de puisage d'eau potable, d'eau pour les animaux domestiques, point de rencontre et de convivialité, avant l'eau courante.
- La réserve naturelle de Moëze.
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Puits des Dames.
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Marais de Moëze.
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Marais de Moëze.
Personnalités liées à la commune
modifier- Élie Neau, négociant huguenot, né à Moëze vers 1662 et mort à New York.
Notes et références
modifierNotes et cartes
modifier- Notes
- Certains y voient une appartenance géographique au midi de la France — en référence au « Midi atlantique » cher au géographe Louis Papy - ainsi Moëze comme le département de la Charente-Maritime peuvent être rattachés à deux grands ensembles géographiques, le Grand Ouest français et le Grand Sud-Ouest français
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
- Cartes
- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
- « Cartographie interactive de l'exposition des sols au retrait-gonflement des argiles », sur infoterre.brgm.fr (consulté le ).
Références
modifier- Les gentilés de Charente-Maritime
- Louis Papy, Le midi atlantique, atlas et géographie de la France moderne, Flammarion, Paris, 1984, p. 21
- Carte IGN sous Géoportail
- Le Chenal de Brouage sur le site du SANDRE
- F Giraud & al., Bilan hydrologique d'un marais littoral à vocation agricole: Le marais de Moëze (Charente-Maritime, France) (PDF à partir du site Erudit.org) ; Revue des sciences de l'eau, 4(4), 1991
- Chevallier C. et al., 1984, Étude pédologique du polder de Moëze-Brouage. INRA, ENSAR, 109 p..
- « La grille communale de densité », sur le site de l’Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune ».
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Rochefort », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « Les communes soumises à la loi littoral. », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr, (consulté le ).
- « Loi relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral. », sur www.cohesion-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- « Les risques près de chez moi - commune de Moëze », sur Géorisques (consulté le ).
- BRGM, « Évaluez simplement et rapidement les risques de votre bien », sur Géorisques (consulté le ).
- « Un approfondissement des connaissances sur ces priorités : la cartographie des risques sur les TRI », sur occitanie.developpement-durable.gouv.fr (consulté le ).
- « cartographie des risques d'inondations du TRI du littoral charentais-maritime », sur webissimo.developpement-durable.gouv.fr (consulté le ).
- « Dossier départemental des risques majeurs de la Charente-Maritime », sur charente-maritime.gouv.fr (consulté le ), chapitre Risque inondation.
- « Dossier départemental des risques majeurs de la Charente-Maritime », sur charente-maritime.gouv.fr (consulté le ), chapitre Mouvements de terrain.
- « Retrait-gonflement des argiles », sur le site de l'observatoire national des risques naturels (consulté le ).
- « Liste des cavités souterraines localisées sur la commune de Moëze », sur georisques.gouv.fr (consulté le ).
- « Dossier départemental des risques majeurs de la Charente-Maritime », sur charente-maritime.gouv.fr (consulté le ), chapitre Risque transport de matières dangereuses.
- René Primevère Lesson, Fastes historiques ... etc., du département de la Charente-Infre ..., Thèze, (lire en ligne)
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations de référence de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020, 2021 et 2022.
- Notice no PA00104809, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Notice no PA00104810, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture