Musée d'histoire naturelle - Guimet

musée situé à Lyon, en France

Le musée d'histoire naturelle - Guimet, muséum d'histoire naturelle de Lyon, est un ancien musée français situé au 28, boulevard des Belges, près du parc de la Tête d'or dans le 6e arrondissement de Lyon. On pouvait notamment y apercevoir le mammouth de Choulans. Ses collections ont été transférées au musée des Confluences.

Musée Guimet
L'entrée de l'ancien musée Guimet, boulevard des Belges à Lyon
Informations générales
Ouverture
Fermeture
Surface
9 000 m2
Collections
Nombre d'objets
50 000 objet concretVoir et modifier les données sur Wikidata
Bâtiment
Architecte
Localisation
Pays
France
Commune
Adresse
28 Boulevard des Belges
69006 Lyon
Coordonnées
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Histoire

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Le musée Guimet d'histoire naturelle s'est constitué aux XIXe siècle par le regroupement de diverses collections. À l'origine, il s'agissait d'un cabinet de curiosités qui avait été établi dans les années 1620 par deux frères, Gaspard de Liergues et Balthasar de Monconys. En 1772, ce cabinet fut vendu à la municipalité et devint officiellement un musée de la ville sous le nom de « musée académique de l'Hôtel de Ville »[1]. De l'Hôtel de Ville, le musée rejoint ensuite le Palais du commerce et des arts (anciennement abbaye de Saint-Pierre-les-Nonnains et actuel musée des Beaux-Arts)[2].

Le premier musée Guimet (1879-1889)

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Carte postale du premier Musée Guimet lyonnais.

Sa participation à l'Exposition Universelle de Paris en octobre 1878, donne à Émile Guimet l'occasion d'exposer les premiers objets rapportés au cours de son voyage en Orient. Il aménage deux salles, qu'il consacre aux religions d'Extrême-Orient dans une aile du pavillon qui a été bâti au Trocadéro pour l'Exposition. Cela lui permet de mettre en pratique sa conception muséographique, qui trouvera son aboutissement dans la création du musée des Religions à Lyon, l'année suivante.

Les travaux de son futur musée, dont le style architectural est d'un grand classissime, progressent rapidement. L'ensemble de la façade de la tour d'entrée reste très sobre et seuls les blasons du second étage portent le monogramme « MG » qui rappellent la destination du lien « Musée Guimet »[3].

Ainsi, le musée Guimet, installé boulevard du Nord et inauguré le 30 septembre 1879 par Jules Ferry, a d'abord accueilli les collections d'art asiatique d'Émile Guimet, avant leur installation dans le musée Guimet à Paris en 1889[4].

Lors de son ouverture, deux salles sont consacrées aux antiquités égyptiennes et deux autres à l'archéologie de manière plus large. Sur les murs des salles d'égyptologie sont disposés douze tableaux copiant des peintures murales de tombes de Saqqarah. Ces tableaux avaient été commandés par Auguste Mariette pour l'Exposition universelle de Paris de 1878. Le musée est ouvert deux jours par semaine et un catalogue des objets est publié l'année de l'inauguration[5].

Émile Guimet enrichit le musée d'objets égyptiens à un rythme soutenu, intégrant ainsi dans les collections 250 pièces en six ans. Les personnes qui lui fournissent des pièces sont Eugène Allemand, M. Yvan, Joseph Durighello, le comte Alexandre Maximos de Zogheb et quelques autres antiquaires de Paris, ou d'autres villes qu'il visite[6].

Ses collections grossissant notablement, le musée lyonnais devient trop petit, et comme il rencontre peu de succès, Guimet se tourne vers la capitale pour trouver un nouveau lieu où exposer ses trésors. Après plusieurs années de discussions, il signe une convention avec l'État pour lui donner l'ensemble de sa collection en 1885. Il la déménage pour le musée parisien à partir de 1888 pour une ouverture en 1889[7].

Le second musée Guimet

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Émile Guimet vend alors le bâtiment à une société frigorifique qui le transforme en « palais de Glace » (avec une patinoire[8]) avant de faire faillite. En 1909, la ville de Lyon rachète le bâtiment du boulevard des Belges pour y transférer les collections du muséum d’histoire naturelle, trop à l'étroit dans le palais des Arts. Le maire de Lyon Édouard Herriot regrette d'avoir laissé partir le patrimoine d'Émile Guimet à Paris et convainc ce dernier de déposer boulevard des Belges environ 3 000 objets (qui seraient en double ou triple dans le musée Guimet de Paris). La municipalité de Lyon confie à Émile Guimet la direction du musée du boulevard des Belges qui ouvre en 1913.

En mars 1914, les collections du Musée Saint-Pierre sont transférées dans le bâtiment Guimet, sous la verrière de la grande salle de ce Musée d'Histoire Naturelle de Lyon. Notamment le squelette du mammouth de Choulans découvert à Lyon en 1859.

Le Musée perd ses collections d'antiquités en 1969 (déposées au musée des beaux-arts[9]) mais garde les collections d'histoire naturelle.

Muséum d'histoire naturelle

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Aux collections d’histoire naturelle et du premier musée Guimet, viennent s'ajouter celles du musée colonial et du musée des œuvres pontificales missionnaires.

En août 1955, une forte grêle brise le toit vitré du musée et inonde la grande salle[10]. Les dégradations sont si importantes, et les budgets pour les réparer si modestes, que le musée reste fermé durant sept ans jusqu'en 1962.

Jean Viret a été directeur du muséum d'histoire naturelle de Lyon de 1940 à 1963 et Louis David de 1963 à 1999[11],[12].

Le musée du boulevard des Belges a fermé ses portes le 2 juillet 2007. Ses collections ont été transférées et sont visibles au musée des Confluences, ouvert au public le [13].

Reconversion du musée

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En 2015 est annoncé un projet de reconversion du bâtiment pour la création d'une annexe de la maison de la danse[14]. Le projet est finalement abandonné pour des raisons de coûts en 2020 par la nouvelle municipalité[15],[16].

Un projet de transformation du musée en « Cité de l'innovation » est imaginé en 2014[17].

En 2022, le lieu est sélectionné pour accueillir une partie de la 16e édition de la Biennale d’art contemporain[18]. Des travaux sont entrepris afin d'assurer la remise en état et l'ouverture provisoire au public d’une partie des lieux du 15 septembre à fin décembre 2022[19].

Une exposition rétrospective de l'artiste de street art Obey (Shepard Fairey) intitulée 1001 Reasons to (dis)OBEY a lieu dans l'ancien musée du 8 mars au 9 juillet 2023[20],[21].

Notes et références

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  1. Histoire du musée Guimet d'histoire naturelle et du musée des Confluences
  2. « Musée Guimet ou musée des Religions puis patinoire dite Palais de Glace puis muséum d'histoire naturelle et musée Guimet, actuellement Muséum », sur patrimoine.auvergnerhonealpes.fr (consulté le ).
  3. Hubert Guimet, Jean-Baptiste et Emile GUIMET. A la confluence de l'art, de la science et de l'industrie, Barcelone, éditions Lyonnaises d'Art et d'Histoire, , 192 p. (ISBN 978-2-84147-335-9), p. 121
  4. Galliano, 2012, « Histoire des collections égyptiennes d'Émile Guimet », p. 46.
  5. Galliano, 2012, « Histoire des collections égyptiennes d'Émile Guimet », p. 47.
  6. Galliano, 2012, « Histoire des collections égyptiennes d'Émile Guimet », p. 49-50.
  7. Galliano, 2012, « Histoire des collections égyptiennes d'Émile Guimet », p. 51.
  8. « Le musée Guimet de Lyon métamorphosé en "Fabrique de danse" en 2020 », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  9. Geneviève Galliano, « Un jour, j'achetai une momie... Émile Guimet et l'Égypte antique », exposition au musée des beaux-arts de Lyon, 30 mars au 2 juillet 2012
  10. Du Muséum au musée des Confluences
  11. « Parcours dans l'exposition : les origines », sur museedesconfluences.fr (consulté le ).
  12. Musée des Confluences : Louis David, directeur du muséum d'histoire naturelle de Lyon.
  13. « 50 questions / 50 réponses », Musée des Confluences (consulté le ).
  14. « Lyon: la reconversion du Musée Guimet », sur France 3 Rhône-Alpes (consulté le ).
  15. Aude Henry., « Lyon : abandon du projet d'Ateliers de la Danse dans l'ancien musée Guimet », sur France 3 Auvergne Rhône Alpes, (consulté le ).
  16. Justin Boche, « Lyon : les “ateliers de la Danse” ne s'installeront pas au musée Guimet », sur Lyon Capitale, (consulté le ).
  17. Sylvie Silvestre, « Cité de l’innovation au musée Guimet : le projet prend forme », sur Le Progrès, (consulté le ).
  18. « Le musée Guimet va accueillir la Biennale d’art contemporain », sur Le Progrès, (consulté le ).
  19. Mathieu Thai, « Biennale d’art contemporain de Lyon : les premières images des œuvres au musée Guimet », sur Lyon Capitale, (consulté le ).
  20. Louise Grossen, « Lyon : au Musée Guimet, la plus grande retrospective mondiale de Shepard Fairey », sur Le Petit Bulletin, (consulté le ).
  21. Marie Redortier et Kathleen Garon, « Street-art : 1000 œuvres d'Obey exposées au musée Guimet de Lyon », sur france3-regions.francetvinfo.fr, (consulté le ).

Bibliographie

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  • Geneviève Galliano (dir.), Émile Guimet et l'Égypte antique : Un jour, j'achetai une momie, Paris / Lyon, Hazan / Musée des beaux-arts de Lyon, , 280 p. (ISBN 978 2 7541 0621 4)

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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