Nicolas Philippe Guye
Nicolas Philippe Guye, né le à Lons-le-Saunier (Jura) et mort le à Saint-Dié, est un général français de la Révolution et de l'Empire.
Nicolas Philippe Guye | ||
Portrait du général Nicolas Philippe Guye par Francisco de Goya, 1810 | ||
Naissance | Lons-le-Saunier (Jura) |
|
---|---|---|
Décès | (à 72 ans) Saint-Dié-des-Vosges (Vosges) |
|
Origine | France | |
Arme | Infanterie | |
Grade | Général de brigade | |
Années de service | 1792 | |
Distinctions | Commandeur de la Légion d'honneur Chevalier de Saint-Louis Chevalier commandeur de l'ordre des Deux-Siciles |
|
Autres fonctions | Maire de la commune de Saint-Dié | |
modifier |
Biographie
modifierNicolas Philippe est le septième des dix-huit enfants de Jean-Pierre Guye, aubergiste et de Marie-Jeanne Daloz.
Soldat le , dans le 23e régiment d'infanterie (ci-devant Aquitaine), il fait sa première campagne à l’armée des Alpes.
Nommé lieutenant au 2e bataillon des côtes maritimes en 1793, il rejoint à la même époque l'armée des Pyrénées orientales, où il est fait le 18 nivôse an II, capitaine adjudant-major dans le 7e bataillon de volontaires de l'Aude, devenu 9e demi-brigade provisoire lors du premier amalgame puis 4e demi-brigade lors du deuxième amalgame réalisées pour fondre les troupes issues de l'Ancien Régime et volontaires révolutionnaires.
En l'an IV, il passe à l'armée d'Italie, puis à l'armée d'Angleterre en l'an VI, et est blessé à la jambe gauche en l'an VII, lors d'une tentative de descente des Anglais aux Îles Saint-Marcouf. Envoyé en l'an VIII à l'armée de Batavie, il sert en l'an IX à l'armée du Rhin, est nommé chef de bataillon au 4e régiment d'infanterie légère le 20 brumaire an XII, et reçoit la décoration de membre de la Légion d'honneur au camp de Saint-Omer le 25 prairial de la même année.
Il est à la bataille d'Austerlitz avec le 8e corps de la Grande Armée, il passe le , au service du roi Joseph Bonaparte, à Naples, comme major de la légion Corse, y est créé adjudant du palais la même année, et successivement investi en 1807, du grade de colonel, des charges de maréchal-des-logis de la maison et d'aide-de-camp du roi. Chevalier commandeur de l'ordre des Deux-Siciles le , colonel du 1er régiment de ligne espagnol en , maréchal de camp le , il obtient, à cette époque, le gouvernement de la province de Séville avec mission d'organiser les troupes espagnoles.
Réadmis au service de France avec le grade de général de brigade le , il rejoint le 20 du même mois, la division de la jeune Garde organisée à Châlons, passe le , à la division de la même arme rassemblée à Meaux, et achève, avec elle, la campagne de France, où il a la jambe gauche fracturée d'un coup de feu lors du combat de Villeparisis le .
Dépourvu d'activité de service au mois de mai et fait chevalier de Saint-Louis le , il se trouve à Lons-le-Saunier à la nouvelle du débarquement de Napoléon Ier. C'est à lui que le maréchal Ney remet sa proclamation, avec ordre de la porter à l'Empereur, qu'il rejoint à Autun et qui lui confie le commandement d'une brigade du corps d'armée du maréchal pour marcher sur Paris. Employé dans la division de la jeune Garde à l'armée du Nord par ordre du , il en prend le commandement à Waterloo, après la mort du général Duhesme et la blessure du général Barrois, et défend le village de Plancenoit jusqu'à la nuit. Cet épisode décisif de la bataille de Waterloo est connu comme les combats de Plancenoit. S'étant alors rallié à d'autres troupes, il effectue sa retraite avec l'extrême arrière-garde.
Il se marie en 1816 avec Louise-Marguerite-Madeleine Colombet[1] ; ils ont deux filles : "Ermine" née en 1816 et "Clélie" en 1818.
Après le licenciement de l'armée, il prend sa retraite le . Il est un ami dévoué de la famille vosgienne de son épouse. À l'initiative de cette dernière, il s'installe, avec sa jeune épouse, dans une maison rue de l'Evêché en façade à l'angle de la rue Rochotte (aujourd'hui rue Saint-Charles) à Saint-Dié[2]. Il est élu, à sa grande surprise, maire de la commune de Saint-Dié le , et le reste pendant les principaux événements de 1830, en laissant une œuvre sociale et éducative remarquée, malgré son passage éphémère aux affaires municipales. Conscient de sa popularité, le gouvernement en le démettant de sa fonction d'édile songe à l'éloigner des Vosges de façon provisoire, en le nommant à un poste officiel.
Le , il prend le commandement de l'École militaire de La Flèche, puis en 1831, celui du département de la Sarthe, avant d'être nommé commandeur de la Légion d'honneur le 1er mai de cette dernière année. Au terme de ses fonctions militaires et civiles, il rentre vivre à Saint-Dié.
Le général Guye est mort le à Saint-Dié. Il est enterré au cimetière rive droite de Saint-Dié-des-Vosges.
La tombe du général Guye a été restaurée par la ville de Saint-Dié-des-Vosges en .
Notes et références
modifier- 1798-1866
- Rittre 2003
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- « Nicolas Philippe Guye », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, [détail de l’édition]
- Marie-Hélène Saint-Dizier, Tables 1875-2010 de la Société Philomatique Vosgienne, 2013, en particulier Index personnes
- Notes sur le général Guye, maire de Saint-Dié en 1829 et 1830, in bulletin de la Société Philomatique Vosgienne, Tome XXIV, 24e année, 1898-1899, pages 133 à 152. Son portrait apparaît page 134 par une phototypie de Victor Franck à partir d'une photocollographie de l'atelier Bergeret de Nancy, il est malheureusement mal reproduit, sursaturé et noirci par scannage sur gallica.fr.
- Sur sa biographie et sa tombe au cimetière de la côte Calot à Saint-Dié, lire Jacqueline Rittre, « Une initiative de la société philomatique vosgienne, raviver la mémoire du vieux cimetière de la côte Calot », Mémoire des Vosges H.S.C, no 6, , p. 31-34 (en particulier page 35, qui est une courte biographie)
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Ressource relative à la vie publique :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :