Olivier Larronde
Olivier Larronde, né le à La Ciotat et mort le à Paris[1],[2], est un poète français.
Biographie
modifierIl est le fils de Carlos Larronde et de Charlotte Fourcine, lui écrivain, journaliste, pionnier du théâtre radiophonique et poète, descendant d'une famille de négociants en vin bordelais. Sa grand-tante est la poète Blanche Sahuqué.
Élève des Pères maristes du collège Notre Dame de Bury, dès l'âge de quinze ans (à la suite des décès successifs de son père puis de sa jeune sœur à laquelle il était très lié) Olivier Larronde, issu d'une famille de tradition bourgeoise et cultivée devenue bohème, abandonne les études. En 1943, il monte à Paris pour rencontrer Jean Cocteau dont il ne tarde pas à faire la connaissance, et dans son sillage, celle de Jean Genet. Celui-ci, admiratif, persuade l'éditeur Marc Barbezat de publier son premier recueil de poèmes, Les Barricades mystérieuses en 1946. Cette publication, suscitant l'intérêt d'auteurs comme Michel Leiris ou Raymond Queneau, confère une certaine renommée au jeune poète et lui ouvre les pages de la revue littéraire de Barbezat, l'Arbalète. Larronde fréquente le milieu littéraire parisien où il laisse peu de monde indifférent. Mandiargues parlera de son œuvre comme « royalement moderne ». Il mène alors une vie de bohème et de dilettantisme en compagnie de son ami Jean-Pierre Lacloche de Valombreuse. Son second recueil Rien voilà l’ordre (anagramme de son nom) paraît en 1959, illustré de trente et un dessins de Giacometti.
Sujet à des crises d'épilepsie, il se réfugie dans l'opium, dans l'alcool et les bars parisiens[3] ; il meurt dans la solitude et le dénuement le , à l'âge de 38 ans. Son troisième et dernier recueil, L'Arbre à lettres sera publié de manière posthume l'année suivante. Souvent comparé à Rimbaud, il est considéré par certains, tel Pontalis, comme le « dernier rejeton de l'illustre lignée des poètes maudits »[4]. Il est enterré au cimetière de Samoreau, en Seine-et-Marne, à côté de la tombe de Mallarmé, auteur qu'il admirait par-dessus tous.
Le premier prix Littérature (dont le jury est composé de huit écrivains : Yves Berger, Michel Bernard, Guy Dumur, Dominique Fernandez, Jean-Edern Hallier, Alain Jouffroy, Olivier de Magny, Dominique de Roux, et du cinéaste Jean-Luc Godard) lui est décerné en décembre 1965, quelques semaines après sa mort[5]. Il faudra toutefois attendre la fin des années 1980 pour voir un timide regain d'intérêt pour cette œuvre fulgurante, et 2002 pour la publication des œuvres complètes.
Un mail Olivier-Larronde a été inauguré le à Saint-Leu-la-Forêt, dans le Val-d'Oise, où le poète passa la plus grande partie de sa jeunesse[6].
Citations
modifier- Sur Olivier Larronde
- Jean Cau : « ...archange poète de l'après-guerre, couronné de génie, de grâce, de jeunesse, de folles insolences, d'incroyables culots, de beauté déchaînée »[7].
- Jean Cocteau : « Il me semble difficile d'imaginer un meilleur exemple de ce dramatique porte-à-faux, de cette grâce qui expose celui qui la possède à la pire des solitudes »[8].
- Paul Guth : « un des sommets de la poésie française depuis la guerre »[9].
Œuvres
modifier- Rien voilà l'ordre, illustré de 31 dessins d'Alberto Giacometti, L'Arbalète / Barbezat, 1959
- L'Arbre à lettres, L'Arbalète, Décines, 1966
- Les Barricades mystérieuses, Paris, Gallimard, 1948 ; rééd. L'Arbalète, Décines, 1990
- L'ivraie en ordre : poèmes et textes retrouvés (Textes réunis par Jean-Pierre Lacloche avec le concours de Patrick Mauriès), Paris, Promeneur, (ISBN 978-2-07-076582-9)
- Œuvres poétiques complètes (Précédé de Villon adore rire, par Jacques Roubaud et d'une Brève vie d’Olivier Larronde, par Jean-Pierre Lacloche), Paris, Gallimard-Le Promeneur, (ISBN 978-2-07-076536-2).
Bibliographie
modifier- Raymond Queneau, « Hommage à Olivier Larronde », Les Lettres françaises, no 165, .
- Diane Deriaz : La Tête à l'envers. Souvenir d'une trapéziste chez les poètes, éd. Albin Michel, Paris, 1988 (ISBN 2226033270).
- Patrice Delbourg, « Olivier Larronde, l'archange foudroyé », dans Les désemparés - 53 portraits d'écrivains, Le Castor Astral, Paris, 1996.
- Christopher Todd : Carlos Larronde (1888–1940) – Poète des ondes. L'Harmattan, Paris (u. a.) 2007, 314 pp. (ISBN 978-2-296-02818-0), extraits en ligne.
- Robert Sabatier, Histoire de la poésie française : Poésie du XXe siècle, vol. III : La Métamorphoses et modernité, Albin Michel, (ISBN 978-2-226-29901-7), chap. 5 (« Olivier Larronde »).
- Angelo Rinaldi, Dans un état critique, La Découverte, (ISBN 978-2-35925-031-2), chap. 93 (« Larronde de jour et de nuit »).
- Paul Sanda, Les mystérieuses barricades d'Olivier Larronde, collection "Résonances" dirigée par Olivia-Jeanne Cohen, éditions Douro, 2024 (ISBN 9782384064137), 136 p.
Liens externes
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- Ressource relative à la littérature :
- Joë Ferami : Olivier Larronde ou l'archange poète
- The Independent, Obituaire : Jean-Pierre Lacloche, Olivier Larronde's muse, 1er juillet 2006
- Panorama - Littérature et poésie : débat sur l’œuvre d'Olivier Larronde, France Culture, 5 décembre 2014 (extrait avec la voix de Larronde)
Notes et références
modifier- Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Paris 7e, n° 1235, vue 29/31.
- La Nouvelle revue française, vol. 564, Paris, , p. 308.
- Frédéric Hardouin, Jacques Baratier, l'aventure du cinéma, Nouveau Monde, (ISBN 978-2-84736-146-9), p. 131.
- Cité par Ferami, Joë : Olivier Larronde ou l'archange poète.
- Salim Jay, Du côté de Saint-Germain-des-Prés, Jacques Bertoin, (ISBN 9782879490175, lire en ligne), Pt75.
- Gérard Tardiff, « Olivier Larronde », Signet, no 10, , p. 9.
- Magazine littéraire, éditions 279-283, 1990, p. 7.
- Ferami, Joë: Olivier Larronde ou l'archange poète.
- Sabatier 2014, p. 422.