Organisation Badr

Organisation et parti politique Irakien

Les Brigades Badr, devenues ensuite l'Organisation Badr (arabe : منظمة بدر), est un mouvement politique et militaire islamiste chiite, actif pendant la guerre Iran-Irak, la guerre d'Irak, la guerre civile syrienne et la seconde guerre civile irakienne.

Organisation Badr
Brigades Badr
Image illustrative de l’article Organisation Badr

Idéologie Islamisme chiite
Anti-Baasisme[1]
Conservatisme
Positionnement politique Droite[2]
Objectifs
Statut Actif
Fondation
Date de formation 1982
Pays d'origine Irak
Fondé par Seyyed Mohammed Baqir al-Hakim
Actions
Zone d'opération Irak, Iran et Syrie
Organisation
Chefs principaux Hadi al-Ameri
Mohammed al-Ghabbane
Membres 10 000 à 50 000 hommes[3],[4]
Allégeance Opposition irakienne à Saddam Hussein (jusqu'en 2003)
Drapeau de l'Irak Irak (depuis 2003)
Fait partie de Hachd al-Chaabi (depuis 2014)
Résistance islamique en Irak (depuis 2020)
Branche politique Conseil suprême islamique irakien (1982-2009)
Groupe relié Kataeb Hezbollah
Hezbollah[5]
Brigade de Babylone[6]
Force Al-Qods
Soutenu par Drapeau de l'Iran Iran (depuis 1980)
Drapeau des États-Unis États-Unis (1991 puis 2014-2017)
Répression
Considéré comme terroriste par Drapeau des Émirats arabes unis Émirats arabes unis[7]
Guerre Iran-Irak
Insurrection irakienne de 1991
Soulèvement chiite de 1999 en Irak
Guerre d'Irak
Guerre civile syrienne
Seconde guerre civile irakienne

Drapeaux

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Affiliations

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L'Organisation Badr est fondée en 1982[8]. De sa création à l'année 2009, elle fait partie du Conseil suprême de la révolution islamique en Irak[3]. L'Organisation Badr se retire du Conseil suprême islamique irakien lorsque ce dernier tente de prendre ses distances avec l'Iran en adoptant une position nationaliste irakienne[9]. En 2012, la Brigade Badr se transforme en parti politique tout en continuant à disposer d'une branche armée[4],[3].

Depuis 2003, elle est considérée comme une section du corps des gardiens de la révolution islamique et intègre la Force Al-Qods[4],[3].

Lors de la seconde guerre civile irakienne, elle est la plus puissante brigade des Hachd al-Chaabi, formées en Irak le [4].

Idéologie

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L'Organisation Badr adhère à l'idéologie de la république islamique d'Iran ; son but est d'instaurer en Irak un gouvernement islamique chiite fondé sur le Velayat-e faqih[10].

Effectifs et commandement

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Depuis 2009, le chef de l'organisation est Hadi al-Ameri, ministre irakien des transports de 2010 à 2014, puis chargé de la police et de l'armée dans la province de Diyala[11],[4]. Mohammed al-Ghabbane, ministre irakien de l'Intérieur du au , est également membre du Corps Badr[11]. Lors de la seconde guerre civile irakienne, l'Organisation Badr est vraisemblablement la plus importante des milices chiites d'Irak[8],[4].

L'Organisation Badr compte 10 000 hommes en 2006 et 20 000 en 2014[3]. En 2015, Renad Mansour, chercheur à la Fondation Carnegie pour la paix internationale, estime « avec précaution » le nombre des combattants du Badr à environ 50 000[4]. En , Michael Knights, chercheur au Washington Institute for Near East Policy, estime pour sa part les effectifs du groupe à 20 000 hommes[12].

Soutien

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Dès sa création, la Brigade Badr est financée par l'Iran et ses troupes sont armées et entraînées par les Gardiens de la révolution islamique[11].

Actions

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L'Organisation Baddr prend part à la guerre Iran-Irak contre les forces de Saddam Hussein[3]. Ses combattants sont alors recrutés parmi les exilés irakiens et les prisonniers, parfois enrôlés de force[13]. Le groupe participe ensuite à l'insurrection irakienne de 1991, mais il se replie en Iran pour fuir la répression du régime de Saddam Hussein[13]. Transformée en force clandestine, l'organisation mène des actions de guérilla dans le sud de l'Irak entre 1999 et 2001[13].

À partir de 2003, l'Organisation Badr prend part à la guerre d'Irak[3]. En février et , peu avant l'invasion de l'Irak par les États-Unis, les troupes de l'Organisation Badr se rassemblent à Souleimaniye, puis se répandent dans les provinces de Dilaya et Wasit[13]. En , l'Organisation Badr annonce déposer les armes pour devenir une faction politique, notamment afin de se concilier les Américains[13]. Mais les membres du Badr s'infiltrent dans la police après la nomination en 2005 de Bayane Baqer Soulagh au ministère de l'Intérieur, et commettent des assassinats et des actes de tortures et de séquestration contre des sunnites, et notamment contre d'anciens membres du régime de Saddam Hussein[13],[14]. Plusieurs de ces assassinats auraient été commandités par l'Iran[13]. À partir de 2009, le Badr entre également en conflit avec les sadristes, qui cherchent à prendre leurs distances avec l'Iran[13].

Lors de la seconde guerre civile irakienne, l'Organisation Badr est particulièrement puissante dans la province de Diyala, où elle supplante même le gouvernement et l'armée irakienne[3],[15],[16]. Dans l'ensemble de l'Irak, elle est sur tous les fronts et participe à la bataille d'Al-Anbar, à la bataille de Samarra, au siège d'Amerli, à la bataille de Jourf al-Sakhr, à la bataille de Baïji, à la bataille de Mouqdadiyah, à la bataille de Tikrit[3],[13] et à la reprise de Mossoul[17].

L'Organisation Badr intervient également dès 2012 aux côtés du régime syrien lors de la guerre civile syrienne[18],[13]. Les premiers combattants envoyés en Syrie intègrent la Brigade Abou al-Fadl al-Abbas[3]. En 2013, le Badr affirme avoir envoyé 1 500 combattants en Syrie[3],[13]. Le groupe prend part à la défense de la mosquée de Sayyida Zeinab, à la bataille d'Alep, à l'offensive qui brise le siège de Nobl et Zahraa[3] et à la deuxième bataille de Palmyre[19].

Exactions

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Selon Amnesty International, l'Organisation Badr serait impliquée dans le massacre de Barwana, commis le en Irak et au cours duquel des dizaines de civils sunnites avaient été fusillés[20].

Liens externes

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Références

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  1. (en-US) Holly Dagres, « Badr Brigade: Among Most Consequential Outcomes of the Iran-Iraq War », sur Atlantic Council, (consulté le )
  2. (en) « The Popular Mobilization Forces and Iraq's Future », sur carnegieendowment.org
  3. a b c d e f g h i j k et l « Mourir pour Assad 2/L'organisation Badr en Syrie », sur Historicoblog, .
  4. a b c d e f et g Jean-Baptiste Assouad, « Les milices chiites irakiennes, ces autres acteurs de la lutte contre l’EI », L'Orient-Le Jour, .
  5. « بدر.. مليشيا عراقية حاربت صدام وقاتلت مع الأسد » [archive du ] (consulté le )
  6. Hollie McKay, « Under threat? Iran's quiet infiltration over Iraqi Christian communities », sur foxnews.com,
  7. « مجلس الوزراء يعتمد قائمة التنظيمات الإرهابية. - WAM » [archive du ],‎
  8. a et b Jean-Pierre Perrin, « Irak : ces milices chiites, fers de lance contre l’EI », Libération, .
  9. Stéphane Mantoux, « Soutien à Bachar al-Assad : la milice chiite irakienne Saraya Ansar al-Aqeeda favorable à l'envoi de troupes en Syrie », France-Soir, (version du sur Internet Archive).
  10. Antoine Hasday, « L'armée syrienne est à bout de souffle et ne tient que par ses soutiens étrangers », Slate, (consulté le ).
  11. a b et c Pierre-Jean Luizard, Le piège Daech, l'État islamique ou le retour de l'Histoire, La Découverte, , p. 175-176
  12. Hélène Sallon, « Après la mort du général Soleimani, les milices pro-iraniennes veulent parfaire leur mainmise sur l’Irak », Le Monde, .
  13. a b c d e f g h i j et k Matteo Puxton, « L'Irak aux mains des milices chiites : l'exemple du Badr », France-Soir, .
  14. Le Monde avec AFP, « En Irak, des assassinats exacerbent la tension entre sunnites et chiites », Le Monde, .
  15. Allan Kaval et Louis Imbert, « Après le « califat » de l’EI en Irak et en Syrie, l’Iran, maître du jeu régional », Le Monde, .
  16. Hélène Sallon, « L’intégration des milices, un défi pour l’État irakien », Le Monde, .
  17. « Bataille de Mossoul : qui participe à la reconquête ? », L'Obs, (consulté le ).
  18. AFP, « Offensive du régime à Alep : le soutien clé de Moscou et des milices étrangères », La Croix, .
  19. (en) « Breaking: Syrian Army, Hezbollah liberate Al-Amariyah in northern Palmyra », Al-Masdar News, .
  20. « Irak : des violences religieuses toujours plus meurtrières », sur Amnesty International Belgique.
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