Pélican blanc

espèce d'oiseaux

Pelecanus onocrotalus

Pelecanus onocrotalus
Description de cette image, également commentée ci-après
Un pélican blanc (Pelecanus onocrotalus)
dans la Walvis Bay en Namibie.
Classification COI
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Aves
Ordre Pelecaniformes
Famille Pelecanidae
Genre Pelecanus

Espèce

Pelecanus onocrotalus
Linnaeus, 1758

Statut CITES

Sur l'annexe I de la CITES Annexe I , Rév. du 17-02-2005

Statut de conservation UICN

( LC )
LC  : Préoccupation mineure

Le Pélican blanc (Pelecanus onocrotalus) est une espèce d'oiseaux de la famille des Pelecanidae.

On le trouve du sud-est de l'Europe jusqu'en Asie centrale et au Moyen-Orient, et dans la majeure partie de l'Afrique subsaharienne, dans les marais et les lacs peu profonds. Son nid est simplement constitué d'un amas de branchages au sol ou dans un arbre.

Description

modifier

C'est une grande espèce de pélican, d'une longueur de 160 cm pour une envergure de 280 cm; il pèse 10-11 kg[1]. Il diffère du pélican frisé par son plumage blanc avec des nuances plus ou moins rosées, plus marquées en période nuptiale (il se teinte aussi d'un peu de jaunâtre à l'avant du corps en cette période), avec un aspect plus lisse et régulier de la disposition des plumes qui sont plus courtes, ainsi que par une large tache de peau nue rose autour de petits yeux sombres (la pupille est peu distincte de l'iris), des pattes roses, et une poche jugulaire jaune sous son bec imposant. Les rémiges de ses ailes sont noires, y compris en dessous, ce qui le rend bien reconnaissable en vol.

Pendant le vol, il garde sa tête en arrière comme le héron, et c'est là que l'on voit, par-dessous, ses rémiges noires, contrastant fortement avec les couvertures blanches. Il se dresse avec élégance dans le ciel et il utilise les courants ascendants pour voler. Le battement des ailes se compose de mouvements lents.

L'immature présente un plumage marbré de gris brun pour les parties supérieures avec des rémiges sombres et un croupion blanc. Le dessous des ailes est très contrasté avec une zone centrale claire et des bordures sombres, les couvertures sombres disparaissant avec l'âge.

Les oisillons sont gris et ont un duvet gris.

Répartition et population

modifier
 
Répartition actuelle du pélican blanc (très approximatif en Afrique). En vert clair : présence en période de nidification seulement ; en vert foncé : présence permanente ; en bleu : présence hors de la période de nidification.

L'Afrique subsaharienne est aujourd'hui le principal bastion du pélican blanc, bien que les zones où il nidifie encore sont aujourd'hui très localisées. Il subsiste surtout là où il n'entre pas trop en conflit avec les pêcheurs. Il est présent notamment au Botswana, en Namibie et en Afrique du Sud. Il hiverne aussi en Afrique de l'Ouest. La plus grande colonie est celle du lac Rukwa en Tanzanie, un vaste lac peu profond et marécageux, idéal pour l'espèce, on y compte près de 75 000 individus qui y consomment environ 28 000 tonnes de poissons chaque année. Une grande population est également présente dans la Walvis Bay, en Namibie.

En Eurasie, le Pélican blanc est présent dans le Sud-Est de l'Europe, en Asie centrale, au Moyen-Orient jusqu'au sous-continent indien (notamment au Pakistan).

En Europe il est plus localisé que le pélican frisé. Près de 50 % de la population européenne de pélicans blancs se concentre dans le delta du Danube en Roumanie, qu'il partage avec le pélican frisé. D'autres sont présents au lac Prespa (entre la Grèce, l'Albanie et la Macédoine du Nord), à l'embouchure du Dniepr en Ukraine et dans le sud de la Russie. Les pélicans blancs européens sont migrateurs et hivernent en Afrique et au Moyen-Orient. Très menacée jusqu'à il y a peu, la population européenne est aujourd'hui en forte augmentation. On comptait 5 000 couples dans le delta du Danube en 1990, et environ 17 000 en 2016.

Si de rares oiseaux égarés et isolés sont régulièrement observés en Europe de l'Ouest depuis longtemps, parfois échappés de captivité, aucune colonie ni reproduction n'y a été observée historiquement. Mais au printemps 2019, pas moins de trois groupes distincts, constitués principalement d'oiseaux immatures, sont observés en France, dans les départements de l'Isère, de la Creuse et du Loir-et-Cher. Ces groupes sont vraisemblablement d'origine sauvage, ils sont probablement nés dans les Balkans et proviennent directement d'Afrique après y avoir passé l'hiver. Ils ont dévié vers l'Europe de l'Ouest au lieu d'aller à leur destination habituelle en Europe de l'Est, sans qu'on ne sache s'il s'agit là d'un événement accidentel ou d'une exploration de nouveaux territoires à coloniser pour une éventuelle nidification future[2].

Habitat

modifier
 
Pélicans blancs dans le « Bangabandhu Sheikh Mujib Safari Park », Bangladesh.
 
Pélicans blancs dans le delta du Danube. Aout 2022.

Il fréquente les marais et les lacs peu profonds. Comme le Pélican frisé, la population a historiquement fortement diminué du fait de la destruction de son habitat.

Alimentation

modifier

Les pélicans attrapent les poissons dans la poche de leur grand bec pendant que leurs proies nagent en surface.

Comportement

modifier
 
Pélican blanc se lavant les plumes du dos avec son long bec en se contorsionnant, au coucher du Soleil, au zoo de Singapour.

Cet oiseau vole en formation en V ou en ligne incurvée souvent à grande hauteur.

Notes et références

modifier
  1. Dominique Martiré et Franck Merlier, Guide des animaux des parcs animaliers, Belin, , 352 p. (ISBN 978-2-410-00922-4), Pélican blanc page 293
  2. Des Pélicans blancs en France au printemps 2019 : une probable origine sauvage, 29 mai 2019, sur le magazine web ornithomedia.com, [1].

Voir aussi

modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Références taxonomiques

modifier

Bibliographie

modifier
  • Karel Šťastný (trad. du tchèque par Dagmar Doppia), La grande encyclopédie des oiseaux, Paris, Gründ, , 494 p. (ISBN 2-7000-2504-0), « Pélican blanc », p. 48
  • (en) Nelson, J.B., 2005. Pelicans, cormorants, and their relatives - The Pelecaniformes. Oxford University Press, 661 p. (ISBN 0 19 857727 3)

Liens externes

modifier
  NODES
INTERN 1
Note 2