Palais de Rumine

palais à Lausanne, Suisse

Le palais de Rumine est un édifice de style italianisant construit à la fin du XIXe siècle sur le territoire de la ville de Lausanne, en Suisse.

Palais de Rumine
Image illustrative de l’article Palais de Rumine
Vue extérieure du palais
Période ou style italianisant
Architecte Gaspard André
Début construction 1892
Fin construction 1902
Destination initiale Université
Destination actuelle Musée, bibliothèque
Protection Bien culturel d'importance nationale
Coordonnées 46° 31′ 25″ nord, 6° 38′ 01″ est
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Canton Vaud
Commune Lausanne
Géolocalisation sur la carte : Suisse
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Palais de Rumine
Géolocalisation sur la carte : canton de Vaud
(Voir situation sur carte : canton de Vaud)
Palais de Rumine
Géolocalisation sur la carte : Lausanne
(Voir situation sur carte : Lausanne)
Palais de Rumine

C’est ici qu’a été signé le traité de Lausanne en juillet 1923, qui a été décisif dans l’histoire de la Turquie moderne et des Balkans du sud.

Situation

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Il se trouve à l'est de la place de la Riponne, non loin de la Cité, dans le quartier du centre.

Histoire

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Origines et construction

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À sa mort en 1871, Gabriel de Rumine, fils de la noble russe Catherine de Rumine[1], offre à la ville de Lausanne 1,5 million de francs suisses pour la construction d’un édifice d’utilité publique.

Le choix de l'emplacement de ce futur bâtiment occupe les autorités lausannoises pendant une grande partie de l'année 1888 : si un consensus se dégage rapidement pour le bâtir non loin du centre-ville, les sites de Mon-Repos, de Montbenon, de la Cité-Dessus, de Beaulieu ou du boulevard de Grancy sont successivement proposés avant que la place de la Riponne ne soit finalement retenue[2].

La construction du bâtiment débute en septembre 1898 d'après les plans de l'architecte lyonnais Gaspard André. Les travaux mettent au jour les fondations du couvent de dominicains de la Madeleine, détruit au XVIe siècle, qui se trouvait à l'emplacement de l'aile sud du palais[3]. Réalisé par Louis Bezencenet, Louis Girardet, Francis Isoz et Charles Melley après le décès du premier architecte[2], le palais de Rumine est inauguré le , mais n'est terminé qu'en 1904[4]. Il abrite alors divers services de l'Académie, dont sa bibliothèque, permettant ainsi à cette institution de se transformer en université[2]. Il accueille également les collections scientifiques et artistiques de la ville et du canton[2]. Quand les collections du Musée industriel, voulu par Catherine de Rumine, sont divisées en deux, la partie consacrée aux arts décoratifs se retrouve au Palais de Rumine. Ce nouveau Musée d'art industriel est inauguré le 12 septembre 1909[5]. L'Aula est décorée de fresques dues à Louis Rivier et terminées en 1923.

Un cèdre à encens est planté sur la terrasse à l’issue de la construction. Ce conifère atteint en 2024 les dimensions de 22 mètres de hauteur et un tronc de 361 centimètres de circonférence[6].

Traité de Lausanne

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Le Traité de Lausanne est signé le 24 juillet 1923 dans la salle de l'Aula. Il ne reste aucune trace de cet épisode au Palais de Rumine. La table sur laquelle avait été signée ce traité a été rendue à la Turquie par le Conseiller fédéral Pascal Couchepin en 2008[7].

Organisation actuelle

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Le palais de Rumine vu de dos depuis la cité.

Dans les années 1980, vu le manque de place, l'université a été déplacée sur son site actuel à Dorigny, au bord du lac, et le palais de Rumine a été restructuré. Il accueille aujourd'hui l'un des trois sites de la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne et plusieurs musées cantonaux :

De 2002 à 2017, à la suite de l'incendie du bâtiment du Grand Conseil, le palais a accueilli le Grand Conseil, organe législatif du canton de Vaud. Depuis 2017, le Grand Conseil siège dans son nouveau bâtiment à la Cité. Depuis 2019, le musée cantonal des beaux-arts a déménagé à Plateforme 10, nouveau site muséal lausannois consacré à l'art.

Depuis le , les musées cantonaux de géologie, de zoologie et de botanique ont fusionné pour devenir le nouveau Muséum cantonal des sciences naturelles[11].

Centenaire et bicentenaire

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En 2006, les cent ans du palais ont été l'occasion d'une rétrospective intitulée « Voyage en Ruminie » et organisée par les différentes institutions occupant (ou ayant occupé) les lieux[12]. En 2018, le Palais de Rumine fête le bicentenaire de la création du Musée cantonal avec une exposition commune, COSMOS.

Le palais, ainsi que les musées qui s'y trouvent, sont inscrits comme biens culturels suisses d'importance nationale[13].

Expositions

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Des expositions temporaires communes à plusieurs musées sont organisées dans le Palais de Rumine :

  • 2009-2010 : Oh My God, Darwin et l'évolution
  • 2017-2018 : Ai Weiwei. C'est toujours les autres, organisée par le Musée cantonal des Beaux-Arts avec des œuvres déployées dans l'entier du bâtiment.
  • 2018-2019 : COSMOS, exposition qui fête le bicentenaire de la création du musée cantonal, et qui met en valeur trésors et collections, dans une scénographie interdisciplinaire[14].
  • 2020-2021 : Exotic ? Regarder l'ailleurs en Suisse au siècle des Lumières[15].
  • 2021-2022 : FROID, exposition itinérante de la Cité des Sciences de Paris[16].
  • 2022-2023 : QANGA, exposition sur l'histoire du Groenland du néolithique à nos jours. Elle s'appuie sur la BD éponyme de Nuka K. Godtfredsen[17].
  • 2022-2023 : Indésirables !? les animaux mal-aimés de la ville, exposition sur les animaux qualifiés de nuisibles et très bien adaptés à la ville, comme les rats, les cafards, les pigeons ou les punaises de lit[18].
  • 2023 : Muséum d'histoire surnaturelle, exposition des œuvres du sculpteur français Christophe Dumont dans l'entier du bâtiment[19].
  • 2023-2024 : Sacré Mormont, enquête chez les Celtes, une exposition consacrée au site archéologique celtique vaudois du Mormont[20].

Bibliographie

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  • Édouard Aynard, L'Œuvre de Gaspard André, Lyon : A. Storck, 1898. p. 161-168. (OCLC 5107808)
  • Bruno Corthésy, Le Palais de Rumine, Lausanne (Guides de monuments suisses 83/821-822), Société d'histoire de l'art en Suisse, Berne 2008, 50 p.

Notes et références

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  1. Catherine Culling, Les collections du Musée industriel. Catalogue, Lausanne, Musée historique de Lausanne, , 280 p. (ISBN 978-2-9700592-4-0), p. 50
  2. a b c et d « La genèse du Palais de Rumine », sur unil.ch (consulté le )
  3. « Place de la Madeleine - Lausanne », sur notrehistoire.ch, (consulté le )
  4. « Construction du palais de Rumine », sur www.palaisderumine.ch (consulté le )
  5. Catherine Culling, Les collections du Musée industriel. Catalogue, Lausanne, Musée historique de Lausanne, , 280 p. (ISBN 978-2-9700592-4-0), p. 42-45
  6. Le cèdre à encens de Rumine, ville de Lausanne
  7. « Climat de confiance retrouvé avec Ankara », sur rts.ch, (consulté le )
  8. « Monnaies et médailles », sur mcah.ch (consulté le ).
  9. « Musée cantonal de géologie », sur www.unil.ch (consulté le )
  10. « Musée cantonal de zoologie », sur lausanne-musees.ch (consulté le )
  11. « Un Muséum des sciences naturelles va naître au Palais de Rumine à Lausanne », sur rts.ch, (consulté le )
  12. « Voyage en Ruminie », sur vd.ch (consulté le )
  13. [PDF] L'inventaire édité par la confédération suisse, canton de Vaud
  14. « Exposition COSMOS », sur matterport.com (consulté le ).
  15. « Exotic ? en 2020-21 », sur palaisderumine.ch (consulté le ).
  16. « FROID en 2021-2022 », sur palaisderumine.ch (consulté le ).
  17. « Quanga », sur palaisderumine.ch (consulté le ).
  18. « Indésirables !? les animaux mal-aimés de la ville » [archive], sur zoologie.vd.ch.
  19. « Muséum d'histoire surnaturelle », sur palaisderumine.ch (consulté le ).
  20. « Sacré Mormont : enquête chez les Celtes », sur palaisderumine.ch (consulté le ).

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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  NODES
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