Parti des pirates (Allemagne)

parti politique allemand

Le Parti des pirates (en allemand : Piratenpartei Deutschland, abrégé en PIRATEN), est un parti politique allemand créé en 2006, inspiré par le Piratpartiet suédois[1],[2]. Le parti parvient à décrocher des sièges lors des élections aux assemblées de quatre Länder à partir de son entrée à la Chambre des députés de Berlin fin 2011, mais il connaît par la suite un échec et perd tous ses sièges en 2017. Il compte également plusieurs dizaines de conseillers municipaux.

Parti des pirates
(de) Piratenpartei Deutschland
Image illustrative de l’article Parti des pirates (Allemagne)
Logotype officiel.
Présentation
Président Sebastian Alscher (de)
Fondation
Siège Berlin
Vice-président Markus Barenhoff
Directeur politique Frank Grenda
Secrétaire général Joachim Rotermund
Trésorier Detlef Netter
Idéologie Protection de la vie privée
Liberté d'accès aux documents administratifs
Affiliation européenne Parti pirate européen
Groupe au Parlement européen Verts/ALE
Affiliation internationale Parti pirate international
Adhérents 7 770 (20 janvier 2020)
Couleurs Orange
Site web piratenpartei.de

L'intitulé du parti en langue allemande s'éloigne légèrement du terme suédois original, Piratpartiet (pirat un adjectif). Piraten ne peut qu'être un nom, en l'occurrence au pluriel, ce qui fait de Piratenpartei « le Parti des Pirates ». Cette traduction est attestée par Le Figaro[3], France Culture[4], Radio France internationale[5], l'Agence France-Presse[6], l'Agence télégraphique suisse[7], Euronews[8] et Arte[9].

Programme

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Les pirates allemands militent pour la démocratie directe sur internet et plus de transparence en politique. Ils accordent de l'attention à la protection des animaux, à la légalisation des drogues, au mariage homosexuel, au droit à l'adoption pour les couples homosexuels et au développement des réseaux de transports en commun[10].

Historique

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Évolution du nombre des membres

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Nombre de membres du Parti des Pirates allemand dans le temps. Mise à jour du 30 mars 2017.

Équipe dirigeante

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Les Pirates allemands ont l'habitude de renouveler régulièrement leur équipe dirigeante. Une élection est réalisée chaque année, notamment lors du décollage électoral du parti en 2011.

Année Président (Vorsitzender) Président adjoint Trésorier Directeur politique (Politischer Geschäftsführer) Secrétaire général Élection
2006-07 Christof Leng Jens Seipenbusch Peter Böhm Jan Huwald Stefan Lamprecht
2007-08 Jens Seipenbusch Sven Riedel Peter Böhm Jan Huwald Bastian Grundmann
2008-09 Dirk Hillbrecht Jens Seipenbusch Sebastian Schäfer Bernhard Schillo Hauke Kruppa
Observateurs (Beisitzer)
2009-10 Jens Seipenbusch Andreas Popp Bernd Schlömer Stefan Koenig (le )[11], Nicole Hornung, Thorsten Wirth, Jan Simons [12],[13]
2010-11 Jens Seipenbusch Andreas Popp Bernd Schlömer Benjamin Stöcker (démissionne le )[14], Christopher Lauer, Daniel Flachshaar, Wolfgang Dudda 15-
Directeur politique (Politischer Geschäftsführer) Secrétaire général Observateurs (Beisitzer)
2011-12 Sebastian Nerz Bernd Schlömer Rene Brosig Marina Weisband Wilm Schumacher Matthias Schrade, Gefion Thürmer 14-
2012-13 Bernd Schlömer Sebastian Nerz, Markus Barenhoff Swanhild Goetze Johannes Ponader Sven Schomacker Klaus Peukert, Matthias Schrade, Julia Schramm 28-
2013 Bernd Schlömer Sebastian Nerz, Markus Barenhoff Swanhild Goetze Katharina Nocun Sven Schomacker Klaus Peukert, Andreas Popp, Christophe Chan Hin 10-
2013-14 Thorsten Wirth Carolin Mahn-Gauseweg Stefan Bartels Björn Semrau Stephanie Schmiedke 10-
2014-2015 Stefan Körner Carsten Sawosch Kristos Thingilouthis Stephanie Schmiedke 28-
2015-16 Stephanie Schmiedke 25-
2016-17 Patrick Schiffer Lothar Krauß Michael Kurt Bahr 27-28 août 2016

Membres

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Patrick Schiffer, président du Parti des pirates en 2016-2017.

En décembre 2011, le Parti pirate réunit son premier congrès fédéral à Offenbach-sur-le-Main, dans la Hesse. La motion adoptée, proposée par Johannes Ponader, obtient 66,9 % des voix de 1 200 délégués et prévoit la mise en œuvre d'une allocation universelle[15].

À chaque nouvelle entrée dans le parlement d'un Land, le parti connaît une forte progression dans les intentions de vote pour les élections fédérales de 2013[16]. Ils dépassent le seuil de représentativité des 5 % après leur entrée à Berlin en septembre, fluctuent ensuite autour des 7 % et lors des élections en Sarre en , ils atteignent 12 %. Après leur entrée aux Landtag de Schleswig-Holstein et de Rhénanie-du-Nord-Westphalie en mai, leur résultat se tasse un peu toutefois. Enfin en 2013, leur résultat retombe autour de 2 % dans les élections régionales de Basse-Saxe, de Bavière ou de Hesse comme lors des élections législatives fédérales du .

Résultats électoraux

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Après quelques tentatives aux élections des Länder en 2008, le parti forme une liste aux élections européennes de 2009 où il reçoit moins de 1 % (229 117 voix)[17],[18]. Le même jour, la section suédoise remporte deux sièges, les premiers du mouvement international.

Quelques jours après, juste avant la clôture de la seizième législature du Bundestag, Jörg Tauss, député fédéral depuis sept ans, abandonne le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) dont il était membre depuis 38 ans, pour se joindre au Parti pirate. En effet, le SPD approuve la censure de la pédopornographie sur Internet, ce qui ouvre la voie selon lui à une plus grande intrusion de l'État dans la vie privée. Il n'est cependant pas réélu en septembre suivant, son parti réalisant 2 %.

Le Parti des pirates, après avoir obtenu de faibles scores, se renforce à la fin d'une année 2011 très chargée électoralement. C'est aux élections régionales de 2011 à Berlin que, pour la première fois, les Piraten remportent des sièges dans un parlement local. Ils entrent à la Chambre des députés après une campagne sur un ton décalé, provocateur, qui réussit auprès des jeunes Berlinois[19].

En 2012, les Pirates font alors véritablement leur entrée dans la politique allemande en obtenant quatre sièges (sur 51) lors des élections en Sarre de mars[20]. En mai, ils en remportent 6 (sur 69) lors des élections du Landtag de Schleswig-Holstein[21] et 20 sièges (sur 237) lors des élections en Rhénanie-du-Nord-Westphalie.

Mais cette percée aussi soudaine qu’inattendue ne fait pas long feu. À la fin de l'année 2012, les intentions de vote fédérales en faveur du PP décroissent, éloignant la perspective d'une entrée du parti au Bundestag. Lors des élections du Landtag de Basse-Saxe, le , le PP n'obtient que 2,1 % des suffrages exprimés, très loin du seuil de 5 % permettant d'obtenir des élus. Le suivant, le parti n'obtient que 2 % des voix lors des élections législatives régionales en Bavière et aucun élu. Enfin, lors des élections fédérales du , le parti ne totalise que 2,2 % des suffrages.

Lors du renouvellement des assemblées régionales où le parti est présent, il connaît un grave échec, ne totalisant plus que 1,7 % des voix lors des élections berlinoises en . La situation se répète lors des trois élections régionales en 2017, successivement en Sarre, dans le Schleswig-Holstein et en Rhénanie-du-Nord-Westphalie où le parti réalise de faibles scores et perd tous ses sièges.

Élections au Bundestag

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Année % Mandats Rang
2009 2,0
0  /  622
6e
2013 2,2
0  /  631
7e
2017 0,4
0  /  709
12e
2021 0,4
0  /  736
13e

Élections européennes

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Année % Mandats Rang Groupe
2009 0,9
0  /  99
10e
2014 1,6
1  /  96
8e Verts/ALE
2019 0,6
1  /  96
14e Verts/ALE
2024 0,5
0  /  96
15e

Élections dans les Länder

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Année BW BY BE BB HB HH HE MV NI NW RP SA SN ST SH TH
2008 0,2 0,3
2009 0,5 1,9 1,8
2010 1,6
2011 2,1 8,9 1,9 2,1 1,9 1,6 1,4
2012 7,8 7,4 8,2
2013 2,0 1,9 2,1
2014 1,5 1,1 1,0
2015 1,5 1,6
2016 0,4 1,7 0,5 0,8 -
2017 0,2 1,0 0,7 1,2
2018 0,4 0,4
2019 0,7 1,0 0,3 0,4
2020 0,5

Notes et références

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  1. (de) Peter Steinke, «  Freie Fahrt für die Piraten  », sur Frankfurter Rundschau, .
  2. [www.sueddeutsche.de/digital/razzia-wegen-bundestrojaner-bedingt-abhoerbereit-1.687620 « Bedingt abhörbereit », Mirjam Hauck, Süddeutsche Zeitung, 17 septembre 2008]
  3. « Le Parti des pirates supplante les Verts en Allemagne », Patrick Saint-Paul, 11 avril 2012, Le Figaro
  4. émission Frontières du 10 mai 2012, « Le parti des pirates allemands », présentée par Alexis Ipatovtsev
  5. « Allemagne : le Parti des pirates s'interroge sur son succès »
  6. « Le Parti des pirates fait son apparition en Autriche », 15 avril 2012, LaPresse.ca, reprenant l'Agence France-Presse
  7. « Le parti des Pirates réfute les critiques », 28 avril 2012
  8. « Succès retentissant pour le parti des Pirates lors de l‘élection régionale à Berlin », Euronews, 19/09/11
  9. [www.arte.tv/fr/6622950,CmC=6629938.html « Les pirates en pleine adolescence politique », 1er mai 2012, Arte Journal, arte.tv]
  10. Le Parti des pirates supplante les Verts en Allemagne, Le Figaro, 11 avril 2012
  11. (en) « POLITICOOL – Politik im 21. Jahrhundert: Viel Glück, Piraten! », Aaron-koenig.blogspot.com,
  12. Die Welt « Copie archivée » (version du sur Internet Archive)
  13. Der Spiegel
  14. Benjamin Stöcker, « Von meinem Rücktritt als Bundesvorstand »,
  15. « En Allemagne, le Parti Pirate veut un revenu minimum vital pour tous », RFI, 4 décembre 2011.
  16. « Le Parti des pirates supplante les Verts en Allemagne », Le Figaro, 11 avril 2012.
  17. (de) Résultats officiels des élections européennes en Allemagne
  18. (sv) « Piratpartiets framgång internationell nyhet », dn.se
  19. « Le Parti pirate entre au Parlement du Land de Berlin », lemonde.fr
  20. Entrée du Parti pirate dans le Land de la Sarre
  21. Victoire du Parti pirate au Schleswig-Holstein

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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