Patrice Serres
Patrice Serres, né le à Paris et mort le à Courbevoie, est un dessinateur et sinologue français.
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Nom de naissance |
Patrice Henri Jean Serres |
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Activités |
Auteur de bande dessinée, dessinateur de timbres, sinologue |
Biographie
modifierAu cours de sa carrière de dessinateur aux États-Unis, il est l'assistant de Frank Robbins[1]. De retour en France, il travaille sur trois tomes des Aventures de Tanguy et Laverdure scénarisés par Jean-Michel Charlier. La thématique de l'aviation, entamée aux États-Unis, se poursuit dans d'autres histoires.
Dans la presse, ses illustrations apparaissent signés « Esdé » dans Pilote de 1968 à 1973, et il assure par la suite la direction de magazines satiriques. En 1975, devenu rédacteur en chef adjoint de Tintin, il contribue à la relance du titre en y prépubliant d'autres séries à succès, comme les aventures de Blueberry et de Lucky Luke[1].
À la radio, il crée des émissions comme la Radio à roulettes sur France Musique en 1977 et Trésors vivants sur France Culture l'année suivante. De 1977 à 1981, il permet à des écoliers d'organiser des débats, dans une rubrique d'une heure, intitulée L'Orteil en coin[2], au sein de l'émission L'Oreille en coin diffusée sur France Inter.
Sa sélection pour la création d'un timbre-poste est la suite de rencontres. Lors d'un travail pour le SIRPA de l'Armée de l'air en 2003, il rencontre le rabbin Haïm Korsia qu'il visite lors d'un atelier d'écriture hébraïque au Salon du timbre et de l'écrit de 2006. Serres y dessine rapidement un avion remarqué par une directrice de Phil@poste, service chargé de la création du programme philatélique de La Poste[1]. En janvier 2007, est mis en vente sa première illustration d'un document philatélique pour l'émission « les Justes de France ». En mars de la même année, est émis son premier timbre dédié au journaliste Albert Londres, dont il prépare alors une biographie en bande dessinée pour le journal le Parisien[3].
En dehors de la bande dessinée et des médias, il est également connu pour être sinologue. Un voyage qu'il fit en république populaire de Chine pendant la Révolution culturelle, en 1967, a failli lui coûter la vie[4]. De 1969 à 1975, pour l'éditeur L'Impensé Radical, il traduit et commente des règles de jeux d'échecs d'Extrême-Orient. Son Grand Livre des proverbes chinois est publié en quatre langues depuis 1999.
Il meurt le , à Courbevoie, à l'âge de 76 ans[5].
Œuvres
modifierBandes dessinées
modifier- Yves Sainclair, scénario de Claude Moliterni (Dargaud)
- 1. Sous le ciel du dragon (1975)
- 2. À l'est du Yangzi (1976)
- Secourir, scénario de Christian Debras (Fayard-Mame)
- 1. Secourir? Premiers gestes (1978)
- 2. Mystère sur Odyssée (1978)
- Les Aventures de Tanguy et Laverdure, scénario de Jean-Michel Charlier :
- Opération Tonnerre, avec Jijé (1981)
- Plan de vol pour l'enfer (1982)
- L'Espion venu du ciel (1984)
- Kim Wolf (Dargaud)
- La meute (1991)
- Les fourmis, d'après Bernard Werber (Albin Michel 1994)[6]
- Le bal des abeilles, scénario de Rémy Chauvin (éditions du Goral, 2001)[7]
- Qin, l'empire des dix mille années (Philippe Picquier 2006)
- Les forçats de la route, d'après Albert Londres (Le Parisien éditions 2007)
Timbre de France
modifier- « Albert Londres 1884-1932 », gravé par Jacky Larrivière, 19 mars 2007. Ce premier timbre-poste réalisé par Patrice Serres représente le débarquement des bagnards en Guyane, sur les conditions de vie desquels le reporter enquêta en 1923.
- « Armistice 1914-1918 », gravé par André Lavergne, 12 novembre 2008.
Essais
modifier- Goral, 1998
- Qin : L'Empire des dix mille années , 2006
- La RTBF est aussi la nôtre, de Bernard Hennebert, 2006
- Le Grand Livre des proverbes de l'Inde, avec Jean Rémy, 2008
- Maxi proverbes de l'Inde, avec Jean Rémy, 2009
- Le Livre des proverbes chinois, 2009
- Le Mystère de l'ordre alphabétique, 2010
Références
modifier- Entretien publié dans l'Écho de la timbrologie no 1808, juin 2007.
- « Entretien avec Patrice Serres », dans L'Intégrale Tanguy et Laverdure, tome 9, éditions Dargaud, 2018, p. 19.
- Cette bande dessinée, les Forçats de la route, est consacrée au reportage d'Albert Londres sur le 18e tour de France.
- « Je suis sinologue. En 1967, j’étais inscrit à l’École pratique des hautes études tout en continuant la BD pour vivre. Avant de passer mon doctorat de chinois, comme tout sinologue passionné, j’ai décidé de faire un voyage en Chine pour préparer ma thèse sur les jeux, un voyage officiel donc. Me voilà parti pour l’Empire du Milieu et je débarque à Chengdu, seul Européen dans une ville quasi médiévale, tout à fait à l’ouest, nichée, à 3000 mètres d’altitude, sur les contreforts du Tibet : immense, 5 millions d’habitants, pas de rues, des murs d’enceinte, une vraie ville à la Johnny Hazard. Là, je suis reçu par la famille Wong : les Wong étaient des responsables de l’université. Ma vie d’étudiant se déroulait à peu près agréablement quand, un jour, des trains sont arrivés en gare, chargés de milliers de “Gardes rouges”. Enfin, nous l’avons cru… Des gosses en fait, de 12-13 ans, qui fuyaient vers l’ouest les expériences que Mao faisait pratiquer sur eux… Par exemple, d’essayer sur eux de la nourriture à base de sciure de bois… Donc, leurs trains s’arrêtaient là, à Chengdu. Ils sont tombés sur la ville comme des sauterelles, chapardant tout. Ils ont pris le pouvoir et ont fait élire un maire de 12 ans !… Le Pouvoir central n’a pas aimé ça. Ils ont envoyé l’armée et les gosses ont été liquidés… à la baïonnette ! Des scènes qui me font encore dresser les cheveux sur la tête, la nuit… Tout ce qui ressemblait à un môme a été tué… Au moins 500 000 gosses. J’ai fui avec la famille qui m’hébergeait. Deux mille kilomètres à pied dans les rizières… On s’est cachés dans des seaux de merde… J’ai été pris et mis en prison. Mon statut d’étudiant ne me protégeait plus, j’avais vu des choses qu’il ne fallait pas voir. J’ai alors fait l’objet de tractations et, après une fausse évasion, j’ai été pris en charge par la CIA, je me suis retrouvé au Japon et j’ai dû montrer patte blanche… Alors j’ai pensé à Robbins [dont Serres avait été, à New York, l’un des assistants en 1964-65], qui était alors très célèbre, presque autant que Caniff. À tel point que l’US Air Force lui prêtait un avion pour ses déplacements ! Une sorte de John Ford de la BD, quoi ! J’ai donc dit que j’avais été l’assistant de ce patriote incontestable et Robbins a confirmé. Je suis reparti aux USA pour un an. Au cours de cette année j’ai encore plus appris de lui que la première fois… C’était vers 68-69. » (Extrait d'un entretien accordé par Patrice Serres aux éditeurs de Johnny Hazard, volume 1 : Guerre en Orient 1944-1945 ; volume coédité par Gilou et Glénat et paru en 1988 ; page 8.)
- Gil Roy, « Patrice Serres n’est plus », sur aerobuzz.fr,
- Bernard Werber et Patrice Serres, Les fourmis, "l'Écho des savanes" A. Michel, (ISBN 978-2-226-07562-8, lire en ligne)
- Virginie Greiner, « L'aventure est au coin de la ruche », BoDoï, no 48, , p. 18.
Annexes
modifierBibliographie
modifier- « La plume agile et les ailes du talent », entretien par Sophie Bastide-Bernardin, publié dans l'Écho de la timbrologie no 1808, , pages 32-33.
- Patrick Gaumer, « Serres, Patrice », dans Dictionnaire mondial de la BD, Paris, Larousse, (ISBN 9782035843319), p. 768.
Liens externes
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- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressources relatives à la bande dessinée :