Paul Fréart de Chantelou
Paul Fréart de Chantelou (1609-1694), ingénieur militaire de son état, est un collectionneur français du XVIIe siècle.
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Secrétaire de Sublet de Noyers puis intendant de Philippe d’Orléans |
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Fratrie | |
Conjoint |
Françoise Mariette |
Il a fréquenté et encouragé des artistes majeurs de l'époque, en particulier Nicolas Poussin (1594-1665) et Gian Lorenzo Bernini (1598-1680).
Biographie
modifierOrigines
modifierPaul Fréart de Chantelou est le benjamin parmi les trois frères Fréart (Jean, Paul et Roland)[2]. Il est le fils de Jean III Fréart de Chantelou[3], grand prévôt de la maréchaussée du Maine et de Madeleine Lemaire, fille du lieutenant-général du Maine et d’Avoye Sublet[2]. Entre autres charges, Paul avait celle de gouverneur de Château-du-Loir[4].
Fréart de Chantelou et l'Italie
modifier1630
modifierDe 1630 à 1635, Paul Fréart de Chantelou se rend en Italie avec son frère Roland et fait la rencontre de Poussin, Stella et Charles Errard, c'est durant cette période qu'il commence à collectionner des antiques et des peintures[2].
1640
modifierAprès être devenu le secrétaire de son cousin François Sublet de Noyers et avoir été chargé de la fortification de Turin en 1639[2], Fréart de Chantelou repart en Italie à la demande de celui-ci, avec son frère, pour que Poussin revienne en France et décore la Galerie du Louvre[5]. Il leur est également demandé de ramener des copies d'antiques, ils réalisent donc des moulages de la colonne Trajanne et de chapiteaux antiques[6] tandis que Charles Errard qui avait déjà été envoyé sur les lieux par Sublet de Noyers réalise pour eux 40 dessins pour de grandes gravures et 8 vignettes[5].
C’est durant ce voyage que les deux frères rencontrent Le Bernin et Cassiano dal Pozzo avec lesquels ils se lient[6]. Paul et Roland Fréart rentrent en France le avec Nicolas Poussin[6].
1643
modifierLe dernier voyage de Fréart de Chantelou en Italie s'effectue sans son frère, celui-ci ayant décidé de se retirer au Mans depuis la disgrâce de Sublet de Noyers[6]. Fréart de Chantelou refuse néanmoins la charge d'intendant des Bâtiments du roi par respect pour son cousin[2].
Chantelou et Poussin
modifierLe retour de Poussin à Paris en 1640 serait sans doute resté un échec si l'artiste ne s'était pas attaché une prestigieuse clientèle d'amateurs parisiens, parmi lesquels Chantelou fut l'un des plus influents. Les deux hommes ont d'ailleurs entretenu une longue correspondance qui constitue, encore aujourd'hui, une source riche de détails sur la vie de l'artiste et sa conception artistique d'alors. Parmi les commandes que Chantelou fit à Poussin depuis Paris, on compte notamment la série des Sept sacrements[2] (1644-1648) appartenant à la collection du duc de Sutherland et actuellement en dépôt à la National Gallery d'Edimbourg, ainsi que le célèbre Autoportrait (1650) conservé au musée du Louvre[2]. Chantelou possédait également Les Israélites recueillant la manne dans le désert (1637-1639[2]).
En 1665, Louis XIV, par l'intermédiaire de son ministre Colbert, appelle Bernin à Paris dans le cadre du projet de restructuration du Louvre[2]. Le roi désigne Chantelou pour l'accueillir et l'accompagner durant son séjour parisien, du au [2]. De cette rencontre naît un journal que Chantelou a voulu très précis, et qu'il a rédigé quasiment au jour le jour, depuis l'arrivée de Bernin à Paris au début de juin jusqu'à son départ, cinq mois plus tard. Initialement destiné à son frère qui habitait en province et n'avait pu assister à cette rencontre[2][Notes 1], ce Journal[7] est devenu un document de premier plan, tant d'un point de vue artistique qu'historique[8]. En effet, il nous renseigne non seulement sur la personnalité de l'artiste et sa conception de l'art, mais également sur la vie quotidienne des gens de cour ; cette confrontation entre le roi de France et l'artiste italien le plus renommé de son temps révèle ainsi toute sa portée politique.
Notes et références
modifierNotes
modifier- Ce journal a été rédigé pour son frère Jean Fréart qui vivait au Mans.
Références
modifier- Index des scellés apposés par les commissaires du Châtelet sur Geneanet
- Dominique Varry, « Les frères Fréart », Gryphe, no 15, , http://collections.bm-lyon.fr/PER0044ae180b0a63a1
- Dans la branche de la famille restée à Laval, l'Abbé Angot signale Renée Fréard, femme de Louis Cazet de Vautorte, mère de François Cazet, plénipotentiaire de Ratisbonne et de Louis Cazet, évêque de Vannes. Celui-ci fit ériger son tombeau avec celui de son père, et rédigea leur épitaphe retrouvée dans l'église de Notre-Dame de Laval (Épigraphie de la Mayenne, t. I, p. 465).
- « Paul Fréart de Chantelou », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, A. Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (BNF 34106789, présentation en ligne)
- Théorie de l'architecture : De la Renaissance à nos jours, Allemagne, Taschen, , 845 p. (ISBN 978-3-8365-5745-0), pp. 240-243
- M. Prévost, Roman d'Amat, et H. Thibout de Morembert, Dictionnaire de biographie française, Paris, Letouzey et Ané, , 764 p.
- Ce Journal longtemps inconnu ou égaré a été retrouvé par Ludovic Lalanne, bibliothécaire de l'Institut (Revue du Maine, t. II, p. 341).
- Jean-Marie Pérouse de Montclos, Histoire de l'architecture française de la Renaissance à la Révolution, France, Mengès, , 511 p. (ISBN 2-85620-374-4)
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Philippe Arnaud, « Le Concetto Bernini », in L'Architecte, bâtisseur de la ville ?, Mango, 2002
- Henri Chardon, « Amateurs d'art et collectionneurs manceaux. Les frères Fréart de Chantelou », Bulletin de la Société d'agriculture, sciences et art de la Sarthe, IIe série, t. XI, 1867-1868, p. 72-268 (lire en ligne)
- C. Jouanny, Correspondance de Nicolas Poussin, Archives de l'art français, Paris, 1911.
- Paul Fréart de Chantelou, Journal du cavalier Bernin en France, éd. L. Lalanne, Paris, 1885 ; rééd. Pandora, Aix-en-Provence, 1981 - lire en ligne.
- Paul Fréart de Chantelou, Journal de voyage du Cavalier Bernin en France, Milovan Stanić (éd.), Paris, Macula, 2001 (ISBN 978-2-86589-066-8)
Liens externes
modifier- Ressources relatives aux beaux-arts :
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- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :