Philippe Janvier (paléontologue)
Philippe Janvier, né à Chinon (France) le est un paléontologue et spécialiste des premiers vertébrés, notamment des poissons qui vivaient au Paléozoïque, il y a environ 535 à 360 millions d’années. C'est un spécialiste du cladisme[1].
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Délégation Paris B (d) (depuis le ) École normale supérieure de Lyon Muséum national d'histoire naturelle |
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Biographie
modifierAprès des études universitaires à Tours, Poitiers et Paris (doctorat en 1973, puis doctorat d’état 1980)[2], il est, sur recommandation de Jean-Pierre Lehman, recruté (1972-1974) comme chercheur au Musée Suédois d’Histoire Naturelle à Stockholm (Naturhistoriska Riksmuséet) sous la direction de Erik Jarvik et Tor Ørvig, travaillant avec notamment avec Erik Stensiö sur l’anatomie des vertébrés sans mâchoires. Puis il intègre le CNRS en 1975 pour travailler au Muséum national d'histoire naturelle à Paris, où il effectue tout le reste de sa carrière. Il est membre de l’Académie des Sciences (sections Biologie intégrative et Sciences de l’Univers) depuis 2014[3].
Travaux scientifiques
modifierLa principale thématique de recherche de Philippe Janvier[5],[6] est l’évolution des premiers vertébrés et la transition évolutive entre les vertébrés sans mâchoires ou agnathes, et les premiers vertébrés à mâchoires, ou gnathostomes. Il a élucidé les étapes de la mise en place progressive du plan d’organisation de ces derniers (origine des mâchoires, du squelette ossifié, des nageoires paires) en utilisant la méthode d'analyse des caractères morphologiques de la systématique phylogénétique de Willi Hennig (analyse "cladistique")[7],[8],[9]. A la recherche des poissons fossiles les plus anciens, il a exploré les terrains d’âge paléozoïque de nombreuses régions : Spitzberg, Anatolie, Iran, Thaïlande, Viêt Nam, Colombie et Bolivie où il a contribué avec son étudiant Pierre-Yves Gagnier à la découverte de l’un du plus anciens vertébrés possédant un squelette dermique complet, le Sacabambaspis[9] et de l’un des plus anciens chondrichthyens (groupe incluant les requins et chimères) : Pucapampella[10]. Cela l’a conduit à aborder la question de la phylogénie de l’ensemble des gnathostomes, notamment l’enracinement des chondrichthyens au sein des acanthodiens du Paléozoïque inférieur, qu’il a démontré avec John Maisey et Alan Pradel[11]. Philippe Janvier s’intéresse également aux rares cas de conservation exceptionnelle de tissus mous minéralisés sous l’action de voiles bactériens sur les vertébrés fossiles[12],[13],[14], comme par exemple dans le cas des vertébrés du Cambrien de Chine. Avec son collègue Alan Pradel, il a ainsi mis en évidence le premier cas de conservation exceptionnelle du cerveau chez un chondrichthyen de 300 millions d’années[15].
Publications
modifier- (en) Ph. Janvier, 1997. Euconodonta. Version 01 January 1997 (under construction). http://tolweb.org/Euconodonta/14832/1997.01.01 in The Tree of Life Web Project, http://tolweb.org/ .
- (en) Ph. Janvier, 2007. Homologies and evolutionary transitions in early vertebrate history. In J. Anderson, H-D. Sues (eds.), Major transitions in vertebrate evolution 57-121 [W. Dahdul/B. Frable].
Liens externes
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- Site officiel
- Ressources relatives à la recherche :
Notes et références
modifier- Cédric Grimoult, Histoire de l'évolutionnisme contemporain en France, 1945-1995, Genève, Librairie Droz, coll. « Travaux de sciences sociales » (no 186), , 616 p. (ISBN 2-600-00406-8, ISSN 1424-6201, présentation en ligne), p. 318.
- Janvier, P., « Les Céphalaspides du Spitsberg », Cah. Paléont., éd. CNRS, Paris,
- « Philippe Janvier », sur academie-sciences.fr, (consulté le ).
- Sébastien Steyer, La Terre avant les dinosaures, éd. Belin, 2009, pp. 94-95.
- « Publications »
- « Publications »
- Ph. Janvier, Cladistics : Theory, purpose, and evolutionary implications. In : Evolutionary Theory : Paths into the Future, London, New York, J. W. Pollard (ed.), John Wiley & Sons, , p. 39-75
- P. Janvier, Early Vertebrates, Oxford University Press, , 408 p.
- A. Pradel, I. J. Sansom, P. Y. Gagnier, R. Cespedes et Ph. Janvier, « The tail of the Ordovician fish Sacabambaspis », Biology Letters, (DOI 10.1098/rsbl.2006.0557)
- J. G. Maisey, Ph. Janvier, A. Pradel, J. S. S. Denton, A. Bronson, R. Miller & C. J. Burrow, Doliodus and pucapampellids. Contrasting perspectives on stem chondrichthyan morphology. In Evolution and Development of Fishes., Cambridge, Z. Johanson, C. Underwood & M. Richter (Eds), Cambridge University Press,, , p. 87-109
- J. G. Maisey, R. Miller, A. Pradel, J. S. S. Denton, A. Bronson, & Ph. Janvier, « Pectoral morphology in Doliodus bridges the ‘acanthodian’-euchondrichthyan divide », American Museum Novitates, (2017), 3875, p. 1-15
- Ph. Janvier et M. Arsenault, « The anatomy of Euphanerops longaevus Woodward, 1900, an anaspid-like jawless vertebrate from the Upper Devonian of Miguasha, Quebec, Canada », Geodiversitas, (2007), 29(1), p. 143-216
- D. G. Shu, S. Conway Morris, J. Han, Z. F. Zhang, K. Yasui, Ph. Janvier, L. Chen, X.-L. Zhang, Y. Li, J. N. et H. K. Liu, « Head and backbone of the early Cambrian vertebrate Haikouichthys », Nature, (2003), 421, p. 526 – 529
- Ph. Janvier, « Facts and fancies about early fossil chordates and vertebrates », Nature, (2015), 520, p. 483-489
- A. Pradel, M. Langer, J. G. Maisey, D. Geffard-Kuriyama, P. Cloetens, Ph. Janvier & P. Tafforeau, « Skull and brain of a 300 million-year-old chimaeroid fish revealed by synchrotron holotomography », PNAS, (2009), 106(13), p. 5324-5228
Janvier est l’abréviation habituelle de Philippe Janvier en zoologie.
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