Philostrate de Lemnos

écrivain grec de l'époque romaine

Philostrate (en grec ancien, Φιλόστρατος / Philóstratos, en latin Lucius Flavius Philostratus), surnommé Philostrate de Lemnos ou Philostrate l'Ancien[1], est un sophiste de langue grecque de la première moitié du IIIe siècle.

Philostrate de Lemnos
Biographie
Naissance
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LemnosVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Vers Voir et modifier les données sur Wikidata
LemnosVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
Φιλόστρατος ὁ ΛήμνιοςVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Œuvres principales
Images (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Éléments de biographie

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Sa vie est très mal connue. Son père s'appelait Nervianus et il était neveu de Philostrate d'Athènes par sa mère. On sait par un passage des Vies des sophistes (II, 30), rédigées par son oncle, qu'il fêta ses 24 ans sous le règne de Caracalla (211-217), ce qui le fait donc naître vers 190. Les Héroïques ont dû être écrits sous Sévère Alexandre (222-235).

On l'appelle aussi parfois « Philostrate l'Ancien » pour le distinguer de son petit-fils, Philostrate le Jeune (ainsi nommé bien qu'il ne soit pas le premier des Philostrate).

Œuvres

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Parmi ses œuvres énumérées dans l'encyclopédie byzantine de la Souda, il reste deux ouvrages. Les Images ou La Galerie de tableaux (grec Εἰκόνες / Eikones, latin Imagines), recueil divisé en deux livres et regroupant 64 descriptions de tableaux exposés dans un portique à Naples, sans doute au tournant des IIe et IIIe siècles[2]. Il ne s'agit pas vraiment de critique d'art, mais de modèles de composition rhétorique dans le genre de l'ekphrasis ou description d'œuvre d'art. On ignore si les tableaux ont réellement existé ou s'ils sont imaginés par l'auteur. Cet ouvrage comporte une suite de dix-sept tableaux, sans doute due à Philostrate le Jeune[3].

On a aussi conservé les Héroïques (Ἡρωικά) ou Dialogue sur les héros (Ἡρωικός). La seconde moitié de cette œuvre est un dialogue — tenu à Éléonte, au bord de l'Hellespont — entre un vigneron « philosophe » et un marchand phénicien qui a fait naufrage[3], à propos des héros de la guerre de Troie. Cet ouvrage est donc en bonne partie une réécriture d'Homère[3], et il donne une nouvelle version de cette guerre, mais garantie cette fois par un témoin oculaire, le héros Protésilas[3] (dont le tombeau passait pour se trouver à Éléonte[4]).

Si ce témoin est mort au début de la guerre, il n'en est pas moins fiable, car il est devenu un héros, et ce type de personnage est omniscient. Il en sait donc plus qu'Hérodote qui, lui, tenait ses informations d'Ulysse et avait dû s'engager envers ce dernier à parler de lui positivement… On peut donc dire qu'il s'agit là d'une « plaisanterie érudite », selon le mot de Suzanne Saïd[3], dans laquelle Philostrate réfute Homère « en jouant sur les incohérences ou les invraisemblances du récit »[3].

Notes et références

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  1. Philostrate, « De la Gymnastique », sur Actes Sud, (consulté le ).
  2. Webb, 2010, § 1
  3. a b c d e et f Saïd et al., 2019, p. 430-432.
  4. Angelika Waiblinger, « La ville grecque d'Éléonte en Chersonèse de Thrace et sa nécropole », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 122ᵉ année, N° 4, 1978. pp. 843-857 (v. p. 843 et passim) [lire en ligne (page consultée le 17 mars 2022)]

Voir aussi

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Bibliographie

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  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Éditions
  • Philostrate, La Galerie de tableaux, traduction d'Auguste Bougot (1881) révisée et annotée par François Lissarrague, Les Belles Lettres, coll. « La roue à livres », Paris, 1991.
  • Sur les héros (L'Héroïque) (texte établi et traduit par Simone Follet; éd. bilingue grec-français), Paris, Les Belles Lettres, , CCIV + 490 (ISBN 978-2-251-00617-8)
  • (de) M. P. J. Refhues, Über der jüngern Philostrat und seine Gemäldebeschreibung, Tübingen, 1800, 8.
  • La suite de Philostrate : Les Images, ou Tableaux de platte [sic] peinture du jeune Philostrate. - La Description de Callistrate, de quelques statues antiques tant de marbre comme de bronze. - Les Héroiques [sic] de Philostrate , trad. Blaise de Vigenère, Paris, Langellier, 1602. — Les Héroïques p. 168 : [lire en ligne (page consultée le 18 novembre 2023)]
  • Gymnastique de Philostrate, (by Flavius Philostratus), traduction C. Daremberg, 1858 [1] sur Internet Archive, et [2] sur Remacle.
Études
  • Suzanne Saïd, Monique Trédé et Alain Le Boulluec, Histoire de la littérature grecque, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Premier Cycle », (ISBN 2130482333 et 978-2130482338), 4e éd. mise à jour, 2019, p.430-432.  
  • Michel Costantini, Françoise Graziani et Stéphane Rolet (dir.), Le défi de l'art. Philostrate, Callistrate et l'image sophistique, 2006, Presses Universitaires de Rennes (ISBN 2-7535-0257-9)
  • Ruth Webb, «  », dans, , actes d'un colloque, p. , « Les Images de Philostrate : entre le regard et la constitution du mythe », dans Danièle Auger, Charles Delattre (dir.), Mythe et fiction [Actes de colloque, 2006], Paris, Presses universitaires de Paris Nanterre, , 461 p. (ISBN 978-2-821-82683-0, lire en ligne), p. 349-365.  

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