Pierre Amédée Jaubert
Pierre Amédée Émilien Probe Jaubert (son nom d'usage était Amédée Jaubert), né à Aix-en-Provence le et mort à Paris le , est un orientaliste, traducteur et voyageur français.
Pair de France | |
---|---|
- | |
Président Institut national des langues et civilisations orientales | |
- | |
Conseiller d'État |
Chevalier d’Empire |
---|
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Sépulture |
Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Jaubert (d) |
Nationalité | |
Formation | |
Activités | |
Père | |
Fratrie |
Maximilien Jaubert (d) Caroline Jaubert (belle-sœur) |
A travaillé pour | |
---|---|
Membre de | |
Distinctions |
Biographie
modifierPierre Amédée Jaubert est l'aîné des six enfants d'Antoine Pierre Jaubert (1748-1822), alors avocat au Parlement de Provence, et de Thérèse Berthet (1756-1848). Il fait ses études au collège Bourbon d'Aix-en-Provence (actuel collège Mignet). Sa famille, suspecte lors de la Terreur, quitte Aix pour Paris en 1793 [1].
En 1796, Pierre Amédée Jaubert s'inscrit à l'École spéciale des langues orientales [1], créée l'année précédente avec pour mission d’enseigner des langues orientales vivantes « d’une utilité reconnue pour la politique et le commerce » à Paris. Il y est élève d'Antoine-Isaac Silvestre de Sacy et y apprend l'arabe, le persan et le turc. Il est membre de la Commission des sciences et des arts lors de la campagne d'Égypte où il sert d'interprète (voir Interprète militaire) à Bonaparte en 1798-1799. En 1802, Napoléon le charge d'accompagner l'ambassadeur Horace Sébastiani en mission à Tripoli, en Égypte, à Constantinople et en Syrie. Envoyé par Napoléon pour négocier l'alliance franco-russe avec la Perse en 1805, il est arrêté en chemin et languit plusieurs mois en prison à la frontière turco-iranienne avant de rencontrer Fath Ali Shah en 1806. Il occupe ensuite divers postes administratifs et il est nommé chargé d'affaires à Constantinople peu avant la chute de l'Empire.
En 1818, il part en voyage pour le Tibet, et en ramène à la demande de Guillaume Louis Ternaux, 1 289 chèvres du Tibet à duvet de cachemire en France dont seulement 400 ont survécu. En France, pays tempéré, elles ne donnèrent cependant pas suffisamment de duvet pour être rentable[2].
À la Restauration, il se consacre à l'étude et à l'enseignement. Il est élu membre de Académie des inscriptions et belles-lettres en 1830. Il est professeur de persan au Collège de France en 1838, professeur de turc à l'École des langues orientales, dont il devient président en 1838. Il est nommé pair de France et conseiller d'État en 1841.
Sa fille Claire épouse le député, ministre et avocat Jules Dufaure le .
Son œuvre majeure est la première traduction française complète du Livre du divertissement de celui qui désire découvrir le monde d'Al Idrissi, parue en deux volumes sous le titre Géographie d'Al Idrissi en 1836 et 1840.
Chevalier de l'Empire, il reçut pour armes :
« De sinople au chevron d'or accompagné en chef d'un croissant du même, les pointes à dextre; à la fasce de gueules, brochante et chargée du signe des chevaliers légionnaires.[3] »
Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (45e division) [4].
Ouvrages
modifier- Voyage en Arménie et en Perse, fait dans les années 1805 et 1806, accompagné d'une carte des pays compris entre Constantinople et Téhéran, dressée par M. le chef d'escadron Lapie, suivi d'une notice sur le Ghilan et le Mazenderan, par M. le colonel Trézel (1821 ; 1860)
- Élémens de la grammaire turke, à l'usage des élèves de l'École royale et spéciale des langues orientales vivantes (1823 ; 1833)
- Dictionnaire français-berbère (en collaboration, 1844)
- Traduction de l'arabe
- Géographie d'Edrisi (2 volumes, 1836-40). Réédition : Philo press, Amsterdam, 1975.
Notes et références
modifier- Notes
- Nader 2006
- Michel Rousseau, Au musée Galliéra : Le Châle Cachemire, chef-d'œuvre et curiosité zootechnique, Bulletin de l'Académie Vétérinaire de France, janvier 1983, 136-1, pp. 39-47
- René Borricand, Nobiliaire de Provence : Armorial général de la Provence, du Comtat Venaissin, de la Principauté d'Orange..., Éditions Borricand, Aix-en-Provence, 3 vol., 1974-1976 (ISBN 2853970027) (ISBN 9782853970020) (ISBN 2-85397-002-7) (ASIN B0000E7KFZ).
- Bauer 2006
- Bibliographie
- Nasiri Nader, « Amédée Jaubert (1779-1847) : un diplomate orientaliste », dans Aurélie Bosc et Jacotin Mireille, Le goût de l'Orient : collections & collectionneurs de Provence, Milan, Silvana Editoriale, (ISBN 978-88-366-2645-8, lire en ligne), p. 122-127.
- Paul Bauer, Deux siècles d'histoire au Père Lachaise, Mémoire et Documents, , 867 p. (ISBN 978-2-914611-48-0), p. 433.
- (en) « Pierre Amédée Jaubert », dans Encyclopædia Britannica [détail de l’édition], vol. 15, (lire sur Wikisource), p. 281. In turn, it cites as references:
- notices in the Journal Asiatique, January 1847
- Journal des Débats, 30 January 1847
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Ressource relative à la recherche :
- Ressource relative à la vie publique :
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- (en) Travaux par ou sur Pierre Amédée Jaubert sur Internet Archive