Place des femmes dans l'histoire de la musique
L'étude à partir du XXe siècle de la place des femmes dans l'histoire de la musique démontre l'existence et la permanence, depuis l'origine et sur tous les continents, de compositrices et de pratiquantes, longtemps occultées par l'historiographie, la musicologie et l'ethnomusicologie pour des raisons sociologiques, culturelles ou religieuses[1].
Premières attestations de la place des femmes
modifier« Ne fréquente pas la femme musicienne,
de peur que tu ne sois pris dans ses rets. »
— L'Ecclésiastique, IX, 4
La légende voit en Sappho (VIIe siècle av. J.-C.) la première compositrice[2].
Avant l'an 1000, auraient existé et composé Enheduanna, Charixène, Cai Yan (174c-220c), Lüzhu (240c-300c), Khosrovidoukht de Goghtn (active vers 750), Sahakdoukht de Siounie (active vers 750).
Musique classique occidentale
modifierMoyen Âge
modifierAu Moyen Âge, la non-intégration de femmes dans les ensembles pratiquant la musique connaissait cependant une exception notable : les moniales pouvaient en effet produire des pièces pour leur communauté ; Hildegarde de Bingen (1098-1179) en est à ce titre un exemple célèbre. Elle compose plus de soixante-dix chants, hymnes et séquences, dont certains ont fait l'objet d'enregistrements récents (Ave generosa, Columba aspexit, O presul vere civitatis...)[3]. Elle compose aussi un drame liturgique intitulé Ordo virtutum, qui comporte quatre-vingt-deux mélodies et qui met en scène les tiraillements de l'âme entre le démon et les vertus[4].
Avant elle, à Byzance, Cassienne de Constantinople (ou Kassia, (805c-865c), également abbesse, est une des premières compositrices[5].
Néanmoins, ces pratiques ne restent qu’une enclave au sein des institutions religieuses, les femmes étant exclues de la production musicale au sein des églises et des cathédrales (chœurs[6], composition). Cependant, les femmes appartenant à la musique de[Quoi ?] Louis XIV, roi de France, ou à la musique du duc d'Orléans Philippe II, régent du royaume, pourront parfaitement chanter dans les offices célébrés à la chapelle. Cette quasi-exclusion de la place publique explique alors la méconnaissance historique des pièces musicales écrites par des femmes[réf. nécessaire].
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A chantar m'er de so qu'eu no volria, interprétation d’une composition de la trobairitz Beatritz de Dia | |
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Néanmoins, dans l’Occident des XIIe et XIIIe siècles, en dehors du cadre des communautés religieuses, on trouve les premières compositrices de musique profane ou sacrée. Les trobairitz ou troubadouresses, poétesses, principalement dans le sud (occitan) de la France, issues de la noblesse, appartiennent en effet à la société courtoise.
Diverses thèses tentent d’expliquer la situation particulière de ces femmes dans la pratique de la composition musicale : la composition serait devenue un accompagnement logique des talents musicaux indispensables à la vie de cour dans la France occitane[7] (chant, instruments), ou encore le pouvoir particulier que tenaient les femmes dans le sud de la France aux XIIe et XIIIe siècles leur aurait permis d’accéder à ces pratiques artistiques[8].
La seule composition d’une trobairitz dont la musique soit aujourd’hui connue est une canso de la comtesse Beatritz de Dia (vers 1140-après 1175), intitulé A chantar m'er de so qu'eu no volria[9].
Beatritz de Dia, Beatritz de Romans, Azalaïs de Porcairagues, ou Na de Casteldoza sont des poétesses et compositrices (Trobairitz) d'expression occitane ayant vécu dans le sud de la France au XIIe siècle.
Maroie de Diergnau, Herrade de Landsberg, Tibors de Sarenom, et quelques autres poétesses d'après l'an 1000, méritent d'être évoquées.
Renaissance
modifierGracia Baptista est la première compositrice dont une œuvre est publiée, en 1557 : Conditor alme, pièce pour clavier autour du cantus firmus de l'hymne de l'Avent Conditor alme siderum (en)[10], paraît dans l'anthologie ibérique Libro de cifra nueva para tecla, harpa, y vihuela de Luis Venegas de Henestrosa[11].
En 1566, quatre madrigaux de Maddalena Casulana paraissent dans le recueil Il Desiderio, constituant la première musique vocale imprimée de la première femme à se considérer comme compositrice professionnelle[11]. La musicienne italienne dédie à Isabelle de Médicis son premier livre de madrigaux avec cette profession de foi[12] :
« [Je] veux montrer au monde, autant que je le peux dans cette profession de musicienne, l’erreur que commettent les hommes en pensant qu’eux seuls possèdent les dons d’intelligence et que de tels dons ne sont jamais donnés aux femmes. »
Période baroque
modifierPériode classique
modifierPériode romantique
modifierFlorence Launay, dans Les Compositrices en France au XIXe siècle dénombre un millier de compositrices[13] pour ce seul pays, et étudie les mécanismes qui président à leur effacement par la société masculine d'alors[14].
Période moderne
modifierEn 1913, lorsque Lili Boulanger est la première femme à recevoir le Prix de Rome, la Villa Médicis n’est pas conçue pour recevoir de jeune femme : le Conservatoire national français, embarrassé, doit alors l’installer en ville[15]. Cette anecdote atteste de la condition féminine dans la pratique de la composition musicale, durablement marquée par des barrières sociales et éducatives, que quelques femmes parvinrent cependant, au fil de l’histoire, à surmonter au gré d’occasions et de circonstances exceptionnelles.
Germaine Tailleferre participe au Groupe des Six sous l'égide de Jean Cocteau.
Claude Arrieu, après un premier prix de composition obtenu en 1932 au Conservatoire national de musique et de Paris, s'est intéressée à l'évolution du langage musical et des divers moyens techniques disponibles, ce qui l'amena à collaborer à plusieurs reprises avec Pierre Schaeffer au début de l'aventure de la musique concrète[16].
Période contemporaine
modifierLes vingtième et vingt-et-unième siècles ont vu une forte augmentation du nombre de compositrices sans pour autant que leur visibilité en soit considérablement accrue[17].
Betsy Jolas est une compositrice franco-américaine qui effectua des remplacements d'Olivier Messiaen au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris de 1971 à 1974 avant d'y être nommée professeur d'analyse en 1975 et de composition en 1978.
Jacqueline Fontyn, compositrice et pédagogue belge, après avoir étudié en Belgique, France et Autriche, est devenue en 1970 la première professeur de composition du Conservatoire royal de Bruxelles.
Édith Canat de Chizy, qui a été professeur de composition au conservatoire à rayonnement régional de Paris jusqu'en 2017, a été reçue en 2005 à l'Académie des beaux-arts par François-Bernard Mâche au fauteuil de Daniel-Lesur devenant ainsi la première femme compositrice à être admise à l'Institut de France.
Suzanne Giraud lui a succédé en 2017 au poste de professeur de composition du conservatoire à rayonnement régional de Paris. De 1984 à 1986 elle a été pensionnaire de la Villa Médicis.
Sont également remarquées Florence Baschet, Raphaèle Biston, Julia Blondeau, Unsuk Chin, Adrienne Clostre, Pascale Criton, Violetta Cruz, Marybel Dessagnes, Violeta Dinescu, Coralie Fayolle, Graciane Finzi, Marie-Hélène Fournier, Sally Gallet, Sofia Goubaïdoulina, Clara Iannotta, Madeleine Isaksson, Sophie Lacaze, Édith Lejet, Lin-Ni Liao, Liza Lim, Clara Maïda, Misato Mochizuki, Meredith Monk, Lara Morciano, Florentine Mulsant, Olga Neuwirth, Clara Olivares, Younghi Pagh-Paan, Camille Pépin, Claire Renard, Michèle Reverdy, Doina Rotaru, Kaija Saariaho, Rebecca Saunders, Elżbieta Sikora, Claire-Mélanie Sinnhuber, Georgia Spiropoulos, Clara Olivares, Diana Soh, Béatrice Thiriet, Leilei Tian (en), Isabel Urrutia, Francesca Verunelli, Xu Yi, Agata Zubel.
Musiciennes d'orchestre
modifierUne évolution lente s'est faite dans ce domaine assez masculin, tant pour les cheffes d'orchestre que pour les instrumentistes ou les solistes :
« Ce n’est qu’à partir de la seconde moitié du XXe siècle que les premières cheffes commencent à s’imposer sur la scène[18]. »
« En 1906 par exemple, la harpiste Lily Laskine est restée “remplaçante titulaire” à l’orchestre de l’Opéra de Paris pendant 30 ans[19]. »
Musique électroacoustique
modifierLa musique électroacoustique, et plus particulièrement la musique acousmatique, s'avère plus propice à une émergence des compositrices dans les programmations de concert et de festivals, avec notamment : Elisabeth L. Anderson, Natasha Barrett, Françoise Barrière, Marie-Hélène Bernard, Michèle Bokanowski, Thérèse Brenet, Martina Claussen, Marcelle Deschênes, Ingrid Drese, Chantal Dumas, Beatriz Ferreyra, Livia Giovaninetti, Christine Groult, Monique Jean, Elsa Justel (de), Elainie Lillios (en), Bérangère Maximin (nl), Kazuko Narita, Pauline Oliveros, Agnès Poisson, Lucie Prod’homme, Éliane Radigue, Carole Rieussec, Roxanne Turcotte, Annette Vande Gorne, Hildegard Westerkamp…
Jazz
modifierPendant longtemps, l'histoire du jazz s'est construite autour de grandes figures (masculines), des innovateurs qui ont marqué leur époque[20]. Il faut attendre les années 1980 pour que des historiens et historiennes réexaminent ce récit du jazz, en incluant notamment les dimensions sociologique, critique, culturelle ou de genre[21]. Linda Dahl, Antoinette D. Handy ou encore Sally Placksin ont ainsi fait réémerger des figures féminines du jazz[21]. Dans son ouvrage Swing Shift: “All-Girl” Bands of the 1940s, Sherry Tucker va contre l'idée d'une essence masculine du jazz de l'époque swing en s'intéressant aux groupes exclusivement féminins (Darlings of Rhythm, Sweethearts of Rhythm, Prairie View Co-eds, Harlem Playgirls…) À partir d'une analyse de genre de cette période, elle montre comment les représentations de genre ont façonné la musique et la culture de l'époque, et apporte de nouvelles manière de les appréhender[22].
Instrumentistes
modifierLes femmes instrumentistes sont plutôt rares dans le jazz. En France, les femmes instrumentistes représentent moins de 4 % des musiciens de jazz[23],[24].
Aux États-Unis, la pianiste, compositrice et arrangeuse Mary Lou Williams est une des exceptions à une époque où le jazz est massivement masculin[25].
Chanteuses
modifierÀ l'inverse, le chant est très féminisé. En France, 65 % des chanteurs de jazz sont des femmes[23]. Le rôle de ces dernières est souvent très stéréotypé[26]. Il n'est de plus pas toujours pris au sérieux par les instrumentistes masculins qui ont du mal à accepter la chanteuse en tant que collègue, de par le manque de technicité, ou par un comportement différencié[27]. Même parmi les chanteuses reconnues et de technicité équivalente aux musiciens, il existe une marginalisation. Elles sont par exemple rarement invitées en tant que sideman[28], et elles subissent les mêmes difficultés relationnelles, économiques et de reconnaissance[28].
Billie Holiday, Ella Fitzgerald, Anita O'Day, Carmen McRae, Sarah Vaughan, Dinah Washington, Abbey Lincoln, Nina Simone, Shirley Horn, Jeanne Lee, Helen Merrill, Nancy Wilson, Dee Dee Bridgewater font partie des plus connues.
Rock
modifierEn 1944 Rosetta Tharpe compose Rock me, considéré comme le premier titre de rock 'n' roll[29],[30].
- Les chœurs, une première place attribuée aux femmes.
Au début des années 1960, les femmes occupent sur la scène rock, une place majoritairement dans les chœurs de groupes rock masculin. Elles sont habillées avec des robes fendues et coiffées avec des cheveux crêpés, mais toujours de manière stéréotypée, à la manière des pom-pom girls dans les lycées américains. Le rôle des femmes sur la scène rock est avant tout de plaire. Les chœurs des groupes rock sont à l’image de la place que la société octroie aux femme, à savoir : plaire, séduire, être charmante, et un peu simple d’esprit[31]. Les chanteuses rock de cette même époque sont dans le prolongement de cette posture.
- Année 60/70 : Yoko Ono, Janis Joplin,
Durant la deuxième moitié des années 1960 et les années 1970, Yoko Ono dérange de par sa différence d'avec les femmes de la scène rock. Elle ne correspond pas aux canons de beauté de l’époque. C’est la première qui chante des morceaux comme Women is the Nigger of the world co-écrit avec John Lennon. Elle apporte avec elle une nouvelle manière de chanter et de vivre le rock. Elle explore vocalement les limites du Beau en poussant sa voix dans des gammes éloignées de celles des chanteuses rock de l’époque. Yoko Ono casse les codes de la femme rock conventionnelle avec des morceaux comme Kiss kiss kiss où elle reproduit vocalement un orgasme féminin. Sa musique ne cherche ni à plaire ni la justesse vocale. Elle semble vouloir se faire l’écho d’une nouvelle image de la femme ne cherchant plus à plaire ou à séduire, mais à revendiquer, s’affirmer comme genre à part entière, à l’égal du genre masculin[32].
Durant les années 1960, Janis Joplin est considérée comme la reine du rock: « Tout ce que j’attendais de la vie c’était d’être une beatnik, rencontrer des gens, baiser, prendre mon pied et puis tout d’un coup on m’a jetée dans un groupe rock. On a jeté ces musiciens vers moi, et le son me prenait par derrière et la basse fonçait sur moi, et alors j’ai décidé que c’était ça, que je n’avais jamais voulu faire autre chose que ça. C’était meilleur que tout ce que j’avais pu faire avec aucun homme, c’était peut être ça le problème. »[31]. Véritable rock-star, Janis Joplin chante avec une voix éraillée, un physique qui n’est pas non plus dans les standards des canons de beautés de l’époque. Dans sa manière de vivre sa musique, elle va jusqu’au bout de ses limites. Elle s’assomme d’alcool et d’autres drogues en tout genre en sortant de scène. Habituée à montrer son corps, Janis Joplin tente de désacraliser l’image hyper-sexualisée de la femme dans la société[réf. nécessaire].
- Tina Turner et Patti Smith, initiatrices d’émancipation et d’une nouvelle place des femmes sur la scène rock.
Dans les années 1960, 1970 et 1980, Tina Turner, chanteuse noire américaine, proclamé par le public comme Reine du rock’n’roll, casse les codes de la chanteuse rock du simple fait de sa couleur de peau, mais aussi par son audace en concert. Sur scène, elle n’hésite pas à jouer sur scène avec son micro en lui donnant une dimension phallique, à faire semblant d’avoir des orgasmes. Elle tente comme ces prédécesseuses de rompre totalement avec une image de la femme asservie, à la disposition des hommes, et devant toujours faire bonne figure. Tina Turner est moderne en interrogeant, par son jeu de scène et par sa musique, la place de la femme dans la société occidentale[33],[34].
Dans les années 1970, Patti Smith, figure emblématique du rock, refuse la féminité avec force dans ces textes. Elle revendique son côté androgyne. Elle joue sur une certaine ambiguïté sexuelle. Elle porte sur scène des perfectos, ce qui n'était pas courant pour les rockeuses de l’époque.
Hard-Rock
modifierLe Hard-Rock nait vers la fin des années 1960, avant la musique punk. On voit le début de ce style de musique avec le groupe Heart. Après 1967, des femmes les rejoignent. Actuellement, il y a deux sœurs dans le groupe : Ann Wilson au chant et Nancy Wilson à la guitare.
Un autre groupe de Hard-Rock, The Runaways, voit le jour en 1975, composé seulement de femmes. Elles ont en tout proposé 5 albums et le groupe a duré seulement quatre ans.
Punk
modifierLe mouvement punk fait son apparition dans les années 1970, souvent pour casser et briser les codes et les stéréotypes sur les femmes dans la société :
- Dream Wife : groupe de trois femmes qui veulent briser les codes des années 1950 et 1960 de la mère au foyer qui fait le ménage[35].
- Gomme (Paris) : ce trio, qui voit le jour en 2014, dénonce les difficultés qu'une femme peut vivre dans son quotidien[35].
- Lunachicks : groupe de Punk-Rock qui casse l'image de la femme parfaite. Elles s'expriment sur le fait qu'une femme ne possède pas forcément un corps parfait[36].
Au début des années 1990, le mouvement Riot grrrl (littéralement les « émeutières ») est créé par de jeunes féministes aux États-Unis[37]. Très actif et multiforme, ce mouvement punk underground organise aussi des espaces de discussion non mixtes, lance des fanzines[38]… Les principaux groupes sont Bikini Kill, Bratmobile et Heavens to Betsy[38]. Y figurent également Le Tigre[39], de même que L7 ou Tribe 8 (en).
En France : Les Suprêmes Dindes, Le Maximum Kouette sont des groupes de rock essentiellement féminins.
Dans le livre Riot Grrrl : revolution Girl Style Now, Mathilde Carton[40] décrit les combats des femmes dans le mouvement punk et hard rock. Les altercations entre les hommes et les femmes sont fréquentes aussi bien sur scène que dans le public. Même si des groupes entièrement féminins se créent, le punk et le rock alternatif restent dominés par les instrumentistes hommes. La seule exception est la basse, de plus en plus jouée par des femmes[41]. Mary Ann Clawson explique cela par le prestige plus faible de la basse par rapport à la guitare électrique (instrument très largement masculin), associé à la facilité de jouer de la basse pour des musiciennes débutantes. Les femmes ont pu ainsi prendre une place laissée par les hommes et devenir bassistes dans des groupes[41].
Les années 1980 et 90 sont aussi celles de Madonna ou Axl Rose, qui ont récupéré les codes esthétiques de Riot Grrrl tout en vidant de leur contenu leurs revendications[réf. nécessaire].
Autres genres de musique occidentale
modifierDans les domaines de la musique expérimentale ainsi que dans la world figurent notamment Meredith Monk, Mansfield.TYA, Femmouzes T., CocoRosie...
Les femmes sont également présentes dans les musiques du monde de différents pays, telles Cesária Évora, chanteuse capverdienne.
Rap
modifierLe rap apparaît autour de 1970 mais il commence à être discographié en 1979. Dès 1979, on recense quatre titres et/ou albums enregistrés par des rappeuses ou groupes de rappeuses : Lady D de Lady D, Rhymin' and Rappin de Tanya Winley (en), To the Beat Y'all de Lady B (en)[42], Funk you UP du groupe The Sequence[43]. Ce dernier est le son qui connait le plus net succès. Le groupe sort un album et ses membres deviennent des stars car elles sont le premier groupe de rap non new-yorkais.
Pendant le début des années 1980, de nombreuses artistes féminines rapperont sans connaître un immense succès. Queen Kenya est la seule femme du groupe Zulu. Pourtant très expérimentée, elle sera écartée de son groupe pour "faire de la place aux hommes"[44]. Cette anecdote illustre la place des femmes dans le rap. En 1983, le premier rap réponse est inventé par une femme[réf. souhaitée] Dimples D avec I Will Survive en réponse à Sucker M.C'S.
C'est à partir de la deuxième moitié des années 1980 que la place des femmes rappeuses commence à changer avec le morceau Roxanne's revenge de Roxanne Shanté. Cette musique, composée en réponse à un groupe de rappeurs et au morceau Roxanne, Roxanne, va être le premier morceau de rap féminin qui connaîtra un réel succès[réf. souhaitée].
Ce style de rap réponse va permettre aux femmes de connaître un plus grand succès avec beaucoup de réponses aux morceaux de rap masculin sexistes[réf. nécessaire], par exemple A Fly Guy de peblee-poo en réponse à A Fly Girl des Boogie-Boys.
Et c'est avec ce style de morceau que le groupe Salt-N-Pepa commence en sortant The Show Stoppa en réponse à The Show. Elles connaissent ensuite un immense succès. Leur premier album Hot Cool & Vicious s'écoule à plus d'un million d'exemplaires. Le groupe, pendant dix ans, enchaîne les succès.
Depuis le milieu des années 1990 jusqu'à aujourd'hui, les rappeuses sont nombreuses dans le paysage du rap US avec Cardi B, Nicki Minaj, Queen Latifah, Lil Kim, etc. Le style de la rappeuse solo s'est imposé après Roxanne Shanté[45].
Les États-Unis sont donc le vivier du hip-hop mondial, mais également le pays précurseur du rap féminin. Dans le monde, les artistes urbaines féminines rencontrent un certain succès comme l'Australienne Sampa the Great ou l'Ukrainienne Alyona Alyona.
En France, il faut attendre les années 1990 pour voir les premières rappeuses émerger. La première rappeuse s'appelle Saliha[réf. nécessaire]; elle commence sur la compilation RapAttitude en compagnie, entre autres, d’IAM et de Suprême NTM. Bien qu'elle disparaisse ensuite, elle aura ouvert aux jeunes femmes la voie du rap. Après Saliha, Diam's est une jeune rappeuse, qui connait un succès fulgurant dans les années 2000. La particularité de Diam's est qu'elle s'impose au même moment que le rap prend une place importante au sein de la société française. Aujourd'hui, les femmes francophones rappeuses sont de plus en plus nombreuses et accèdent de plus en plus facilement au même succès que leurs homologues masculins. On peut citer notamment Chilla, Aya Nakamura, Keny Arkana, Shay ou bien Lous and the Yakuza… [46]
Au Maroc, l'évolution des rappeuses est beaucoup plus récente mais depuis la fin des années 2010, on observe une apparition de femmes rappeuses. Un exemple représentatif est Hanane Lafif alias « Tendresse ». Elle rappe depuis deux ans est s'inspire des rappeuses new-yorkaises. Malgré son succès aujourd'hui, elle a été confrontée à de nombreuses difficultés pour réussir à se faire accepter dans ce milieu. Née en 1987 à Casablanca, elle raconte avoir été battue par ses frères lorsqu’ils ont appris qu’elle rappait. « Rien n’est facile pour une femme quand le milieu est machiste. Il faut avoir du cran. »[47].
Musique orientale
modifierLa musique orientale est de tradition orale[48].
Musique arabe
modifierMusique chinoise
modifierMusique indienne
modifierMusique japonaise
modifierMusique juive
modifierAutres traditions ethnomusicologiques
modifierNotes et références
modifier- Dubesset 2007.
- Augustin Lefebvre, « Où sont les compositrices ? », sur Radio Classique, (consulté le )
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- L’interdiction pour les femmes de chanter dans les églises durera au moins jusqu’à la fin du XIXe siècle.
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- « Le rap au féminin », sur France Culture (consulté le )
- « Au Maroc, le rap au féminin : la sélection musicale du « Monde Afrique » #65 », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « https://educamus.ac-versailles.fr/IMG/pdf/orient_prof.pdf »
Voir aussi
modifierBibliographie
modifierEn français
modifier- Musique classique occidentale
- Danielle Roster (trad. de l'allemand par Denise Modigliani), Les femmes et la création musicale : les compositrices européennes du Moyen âge au milieu du XXe siècle [« Allein mit meiner Musik : Komponistinnen in der europäischen Musikgeschichte »], Paris, l'Harmattan, coll. « Bibliothèque du féminisme », , 348 p. (ISBN 2-7384-6565-X, BNF 36706486)
- Jean Massin et Brigitte Massin, Histoire de la musique occidentale -deuxième partie, les 15e et 16e siècles, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la Musique », , 1312 p. (ISBN 2-213-02032-9, OCLC 630597950)
- Florence Launay, Les Compositrices en France au XIXe siècle, Paris, Fayard, , 544 p. (ISBN 2-213-62458-5, OCLC 191078494, BNF 40145281).
- Éric Tissier, Être compositeur, être compositrice en France au 21ème siècle, Paris, l'Harmattan, coll. « Univers musical », , 353 p. (ISBN 978-2-296-10835-6, BNF 42124882)
- Rock
- Les belles et les bêtes : Anthologie du rock au féminin, de la soul au metal, Camion Blanc, 2012.
- Jazz
- Marie Buscatto, Femmes du jazz, CNRS editions/Biblis, , 242 p. (ISBN 978-2-271-08693-8).
- Ethnomusicologie
- Aline Tauzin, « Femme, musique et Islam. De l'interdit à la scène », Clio. Histoire‚ femmes et sociétés, no 25, , p. 133-153 (lire en ligne)
- Christian Poché, « La femme et la musique. Le partage des tâches », Les Cahiers de l'Orient, no 13, , p. 11-21
Dans d'autres langues
modifier- Ouvrages généraux
- (en) Aaron Cohen, International encyclopedia of women composers, New York, Books & Music, 2e édition, 1987.
- Julie Anne Sadie et Rhian Samuel, The Norton/Grove dictionary of women composers, , Digitized online by GoogleBooks (lire en ligne).
- (en) Karin Pendle, Women and Music : A History, Bloomington IN., Indiana University Press, , 516 p. (ISBN 0-253-21422-X).
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- Jazz
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Articles connexes
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Liens externes
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- (fr) Des compositrices, quand même !
- (fr) Femmes compositrices
- (en) Liste de compositrices sur le site Classical Composers Database
- (fr) Un article sur les femmes dans le classique (datant de 2016)
- (fr) Y a-t-il des femmes compositrices ? La Musique un Art machiste ?