République catalane

nom de plusieurs États historiques sur le territoire de la Catalogne

La République catalane (en catalan : República Catalana) ou État catalan (Estat Català), est proclamée à quatre occasions en Catalogne : en 1641 par Pau Claris, en 1873 par Baldomer Lostau (ca), en 1931 par Francesc Macià et en 1934 par Lluís Companys. En 2017, la République catalane fait l'objet d'une déclaration d'indépendance symbolique de la part de Carles Puigdemont.

République catalane/État catalan
(ca) República Catalana/Estat Català

1640-1641, 1873, 1931, 1934 et 2017

Drapeau
Drapeau
Blason
Armoiries
Hymne Els Segadors
Description de cette image, également commentée ci-après
Territoire revendiqué en 2017 par les indépendantistes catalans (en vert clair) au sein de l'Espagne (en gris foncé) et en Europe (en gris clair).
Informations générales
Statut République proclamée, mais non établie
Capitale Barcelone
Langue(s) Catalan
Monnaie Croat, Lliura, Sou, Pesseta, Euro
Histoire et événements
1641 Établissement de la république et union personnelle avec le royaume de France
1873 Proclamation de l'État par les Députations catalanes
1931 Proclamation de la république et transformation en Généralité
1934 Révolution d'Octobre, abolition de l'État par l'armée
2017 Déclaration d'indépendance par 70 députés du Parlement de Catalogne
Dirigeants
1641 Pau Claris
1873 Baldomer Lostau (ca)
1931 Francesc Macià
1934 Lluís Companys

Entités précédentes :

Proclamation de Pau Claris en 1641

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Le est établie pour la première fois la République catalane par la Junta de Braços (assemblée des États) présidé par Pau Claris. À la suite de l'intervention du roi d'Espagne, Philippe IV, qui envahit la principauté de Catalogne avec son armée pour mater la révolte, Pau Claris fait appel le au roi de France, Louis XIII, et le reconnaît comme « comte de Barcelone » (le titre ayant été transmis à son héritier Louis XIV jusqu'en 1652). La principauté de Catalogne est placée sous une union personnelle avec le royaume de France.

Le , à l'issue de la bataille de Montjuïc, l'armée de Philippe IV est vaincue et doit se retirer. Pau Claris meurt un mois plus tard. Finalement, la destitution du comte-duc d'Olivares, les ravages causés par la famine et la peste, ainsi que l'engagement pris par Philippe IV de respecter les institutions catalanes, mettent fin à la guerre en 1652.

Au traité de Westphalie, en 1648, l'Espagne perd une grande partie de ses possessions en Europe centrale, et le conflit avec la France subsiste, notamment au sujet des territoires catalans situés au nord des Pyrénées. En 1659, au traité des Pyrénées, Philippe IV cède à la France les territoires relevant du comté de Roussillon et la partie nord de la Cerdagne, ce qui va à l'encontre des délimitations fixées par les Constitutions catalanes.

Pacte de Tortosa et proclamation de 1873

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Le , les représentants des comités républicains fédéraux d'Aragon, de Catalogne, de Valence et des Baléares signent le Pacte fédéral de Tortosa (ca) pour restaurer la Confédération catalano-aragonaise dans le cadre de l'État républicain espagnol.

En , Estanislao Figueras est élu président de la Première République espagnole, et occupe cette charge juste à la fin du mois de juin. À cette date, la crise économique, les divisions de son propre parti et la proclamation de l'État catalan, sur laquelle il ne peut revenir sans dissoudre les troupes présentes en Catalogne, l'amènent à démissionner au profit de Francisco Pi i Margall. Figueras part ensuite en France, d'où il tente sans succès de revenir à la fin de l'année pour reconstituer le Parti fédéral.

Proclamation de Francesc Macià en avril 1931

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Portrait de Francesc Macià.

Par l'accord de Saint-Sébastien, le , les partis républicains espagnols s'accordent à préparer un changement de régime en cas de victoire aux élections suivantes. Dans ce projet, il est prévu l'autonomie politique de la Catalogne, à l'intérieur de la République espagnole. Le , à la suite des élections municipales qui ont donné la majorité à la Gauche républicaine de Catalogne (ERC), Francesc Macià, une heure avant la proclamation de la République espagnole, depuis le balcon de l'actuelle Généralité, proclame « la République catalane, dans l'attente que les autres peuples d'Espagne se constituent comme républiques, afin de former la Confédération ibérique »[1].

 
Proclamation de la République catalane sur la Plaça de Sant Jaume de Barcelone par Francesc Macià, 14 avril 1931.

Cette proclamation préoccupe le gouvernement provisoire de la République. Le , les ministres Fernando de los Ríos, Marcelino Domingo Sanjuán et Lluís Nicolau d'Olwer arrivent à Barcelone par avion. Après plusieurs heures de tractation, ils tombent sur un accord avec l'ERC. Le conseil provisoire formé à Barcelone est reconnu comme gouvernement autonome de la Généralité de Catalogne. Cela suppose la recréation d'une entité historique disparue depuis les décrets de Nueva Planta, au XVIIIe siècle, la Députation générale (Diputació del General). Cette décision ouvre également la voie à une nouvelle forme d'autonomie de la Catalogne.

Cependant, quelques mois plus tard, lorsque le projet de république fédérale est mis en échec à l'Assemblée constituante, Macià est forcé d'abaisser ses conditions. Il accepte l'institution d'un statut spécifique à la Catalogne et dirige la Généralité jusqu'à sa mort, en 1933.

Proclamation de Lluís Companys en octobre 1934

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Portrait de Lluís Companys.

Le , au même moment que la révolution asturienne (5-), le président ERC de la Généralité, Lluís Companys, proclame unilatéralement l'État catalan. La tentative est rapidement mise en échec par le gouvernement espagnol. Companys est arrêté et le gouvernement autonome de la Généralité suspendu.

À la fin de la guerre d'Espagne, en 1939, le gouvernement de la Généralité part en exil. La dictature franquiste suspend les institutions catalanes héritées de la république. Le président Companys, défenseur de la légalité constitutionnelle républicaine, est arrêté par la Gestapo en France où il s'est réfugié. Il est abandonné aux forces franquistes, jugé en conseil de guerre et condamné à mort. Il est fusillé au château de Montjuïc en 1940.

Déclaration d'indépendance de 2017 par Carles Puigdemont

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Carles Puigdemont en 2017.

Le , le président de la Généralité, Carles Puigdemont, suivant le référendum du , annonce que le peuple a décidé que la Catalogne devrait devenir un État indépendant sous la forme d’une république[2] et signe à Barcelone une déclaration d'indépendance de la République catalane, mais, sur la proposition du président, cette indépendance est immédiatement suspendue par le parlement catalan, dans un geste envers Madrid pour l'ouverture de négociations[3].

Le de la même année, le Parlement de Catalogne vote pour une motion déclarant que la région devient un « État indépendant prenant la forme d’une république » avec 70 votes pour, 10 contre, 2 blancs et 53 abstentions sur 135 députés. Le même jour, le gouvernement espagnol présidé par Mariano Rajoy prononce la dissolution du Parlement et la destitution du Président de la Généralité de Catalogne[4]. Le quotidien Público publie le lendemain une analyse juridique selon laquelle le vote des députés ne concernait pas la proclamation de la République catalane, et que le texte voté n'a qu'une valeur politique et non juridique[5].

Le , la présidente du Parlement de Catalogne, Carme Forcadell, déclare, durant son interrogatoire, que la déclaration d'indépendance était « politique » et « symbolique » et qu'elle n'avait pas de « valeur juridique »[6].

En , un Conseil pour la République est créé dans le but de rendre la déclaration d'indépendance effective.

Notes et références

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  1. Texte intégral du discours de la proclamation de la République catalane par Francesc Macià, le .
  2. (en) « Official Statement by the President on the political situation in Catalonia », sur Government of Catalonia (consulté en ).
  3. « La signature (très symbolique) de l'indépendance », sur Euronews (consulté en ).
  4. « Indépendance de la Catalogne : les temps forts d'une journée cruciale », sur L'Obs, (consulté en ).
  5. (es) Julia Pérez, « ¿Realmente aprobó el Parlament el viernes la independencia de Catalunya? », sur Público, (consulté le ).
  6. Sandrine Morel, « Catalogne : geste d’apaisement envers les indépendantistes », sur Le Monde, (consulté le )

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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