Robert Jallet, né le à Meulan-en-Yvelines et décédé le à Martizay, est un résistant français de la Seconde Guerre mondiale dans le Berry.

Biographie

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Robert Jallet fait la Première Guerre mondiale au 8e régiment de zouaves. Il y monte dans les grades jusqu'à celui d'adjudant-chef et est gazé le . Il reçoit la Médaille militaire et la Croix de guerre 1914-1918 (2 citations à l'ordre de la brigade et 3 à celui de la division). Arrivé à Châteauroux comme directeur de la Société coopérative des ouvriers et techniciens du bâtiment (SCOT), il appartient à partir de 1941[1] à plusieurs réseaux de Résistance, dont :

  • Libération-Sud (région Émaux) : Robert Jallet est recruté en par Armand Dutreix[2], délégué régional du réseau à Limoges, et nommé adjoint départemental dans l'Indre, sous les pseudonymes de Cravate puis Clovis[3]. Au printemps 1942, les deux groupes de l'Indre, de Robert Jallet et Robert Monestier, regroupent leurs forces[2].
  • Combat : membre du mouvement[4]
  • Mouvements unis de la Résistance (MUR) : à la fusion en de Libération-Sud avec Combat et Franc-Tireur, Robert Jallet est nommé codirigeant[5] pour l'Indre des MUR. Il y est chargé particulièrement des contacts (recrutement) et de la recherche de fonds mais intervient dans tous les domaines de la Résistance dans le département.
  • Special Operations Executive (SOE), section T (Belgique) : agent P2 (grade CM2), réseau Antoine-Greyhound-Woodstuck (évasions vers l'Espagne), en relation avec la Sureté Belge et le gouvernement belge en exil à Londres, du au  ; puis section DF (filières de retour vers l'Angleterre)[6].
  • Réseau Andalousie (évasion, renseignement, action), dépendant du BCRA : agent P2 (grade CM1), du au [7].

En 1944, Robert Jallet est membre du Comité départemental clandestin de Libération de l'Indre. Arrêté à Châteauroux le , il est emprisonné à Limoges jusqu'au [8], à la libération de la ville par les maquis de Georges Guingouin. Revenu à Châteauroux, il est nommé membre de la Commission juridique du Comité départemental de libération, adjoint à la Commission d'épuration[9].

Torturé à Limoges, revenu exsangue, physiquement épuisé par les sévices subis pendant son emprisonnement[10], il ne peut se remettre et décède quelques mois plus tard des suites de son internement[7], à 54 ans. Il est nommé à titre posthume au grade de capitaine pour prendre rang le [11]. Robert Jallet repose à Châteauroux au cimetière Saint-Christophe, aux côtés de son gendre Robert Beaujoin, pilote de chasse des Forces françaises libres dans l'escadrille de Marin la Meslée et mort pour la France le .

Décorations

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Sources

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  • Capitaine Francis Perdriset, Journal 1942-1945, présentation et notes de Jean-Louis Laubry, note 23, en ligne
  • Jacques Blanchard, Armée Secrète dans la Résistance, création, répression, trahisons en région 5, 1992 (ISBN 2-9506436-0-4)
  • Laurent Douzou, La désobéissance, histoire d'un mouvement et d'un journal clandestin, Libération-Sud, 448 p., O. Jacob, Paris, 1995 (ISBN 2-7381-0293-X)
  • Les libérations dans le département de l'Indre, fin août-mi-, présentation de Jean-Louis Laubry, p. 44, en ligne
  • Maurice Nicault, Résistance et libération de l'Indre, les insurgés, 288 p., Royer, 2003 (ISBN 2-908670-85-2)
  • Rémy Meunier, "Le témoignage d'un membre du COPA", p. 150-152, La Seconde guerre mondiale en Pays Blancois (Indre), Revue des amis du Blanc et de sa région, hors série no 1, 321 p., (ISSN 1620-4549)
  • Dossier du Service Historique de la Défense (SDH), 29 pages, fort de Vincennes.

Notes et références

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  1. Cf. le dossier du SHD de Vincennes.
  2. a et b V. Laurent Douzou, p. 459.
  3. V. Laurent Douzou, p. 444 ; on trouve aussi les pseudonymes Roi Dagobert, et Marc-Aurèle, cités dans le dossier du SHD ; V. aussi Le journal personnel de Francis Perdriset, Jean-Louis Laubry, note 23.
  4. V. la fiche d'homologation du RIF du 29 octobre 1947.
  5. Avec Robert Monestier
  6. V. attestation d'appartenance aux Forces Françaises combattantes, lieutenant-colonel de Bellenet, chef du 6e bureau, 20 octobre 1949, dossier du SHD.
  7. a et b V. dossier du SHD.
  8. Reconnaissance de Résistant Interné, 9 décembre 1957, dossier du SHD
  9. V. La Marseillaise du Berry, 29 août 1944, p. 1.
  10. V. "Que la justice passe", 29 août 1944, p. 1, La Marseillaise du Berry, Châteauroux.
  11. a b et c Décret du 25 février 1946
  NODES
INTERN 2
Note 5