Rue de Verneuil
La rue de Verneuil est une rue de Paris située dans le quartier Saint-Thomas-d'Aquin du 7e arrondissement.
7e arrt Rue de Verneuil
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Situation | |||
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Arrondissement | 7e | ||
Quartier | Saint-Thomas-d'Aquin | ||
Début | 8, rue des Saints-Pères | ||
Fin | 9, rue de Poitiers | ||
Morphologie | |||
Longueur | 486 m | ||
Largeur | 10 m | ||
Historique | |||
Création | 1640 | ||
Géocodification | |||
Ville de Paris | 9718 | ||
DGI | 9691 | ||
Géolocalisation sur la carte : Paris
Géolocalisation sur la carte : 7e arrondissement de Paris
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Images sur Wikimedia Commons | |||
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Situation et accès
modifierLongue de 486 mètres, elle commence au 8, rue des Saints-Pères et se termine au 9, rue de Poitiers.
Le quartier est desservi par la ligne 12 à la station Rue du Bac.
Origine du nom
modifierCette rue tire son nom du duc Henri de Bourbon, duc de Verneuil (1601-1682), un des fils légitimés d'Henri IV.
Historique
modifierCette rue est ouverte en 1640 sur l'emplacement appartenant à l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés appelé le « Grand-Pré-aux-Clercs », alors sur une largeur de 23 pieds sous le nom d'« allée du Jardin-de-la-Reine-Marguerite ».
Une décision ministérielle du 2 thermidor an V (), signée Bénézech, fixe la largeur de cette voie publique à 8 mètres. Cette largeur est portée à 10 mètres, en vertu d'une ordonnance royale du .
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
modifier- No 4: hôtel particulier situé en fond de cour, propriété de l’homme d’affaires Patrick Molis depuis 2022, acheté 8,2 millions d’euros à une branche de la famille Grumbach, une famille de confectionneurs parisiens[1].
- No 5 bis: maison de l'auteur-compositeur-interprètre Serge Gainsbourg (1928-1991), hôtel particulier où l’artiste a vécu de 1969 à 1991, devenu en 2022 musée à sa mémoire[2],[3].
- No 6 : de 1904 à 1910 habita dans cette maison le peintre Léo Fontan[4].
- No 7 : le décorateur Jean-Michel Frank vécut et aménagea en 1924 un appartement caractéristique de l'époque Art déco[5].
- No 11 (numérotation de l'époque) : en 1827, domicile de Charles-Edgar, comte de Mornay[6], illustré par une aquarelle et une peinture à l'huile d'Eugène Delacroix conservées au musée du Louvre.
- Nos 13-15 : hôtel dit de Bouville, ancienne mairie de l’ancien 10e arrondissement de Paris (avant la réorganisation de Paris en vingt arrondissements en 1860).
- No 18 : atelier de Marie-Jean Desouches (1764-1828), artisan ferronnier spécialisé dans la fabrication de meubles mécaniques[7].
- No 20 : boutique À La Corde Pincée, tenue par le facteur de clavecin Claude Mercier-Ythier, spécialiste de musique ancienne, installé depuis 1950 (premier facteur de clavecin à Paris depuis la Révolution française, à l'origine, avec Wanda Landowska, du renouveau des musiques baroque et ancienne.
- No 22 : le compositeur Charles Lenepveu y est décédé[8].
- No 23 : maison de l'architecte Pierre Desmaisons, qui a reconstruit le palais de justice de Paris.
- No 33 : hôtel d'Aiguillon. En 1853, Adeline Desir (1819-1875) y fonda le Cours Desir, établissement d'enseignement privé pour jeunes filles ultérieurement domicilié rue Jacob.
Dans les années 1960, Juliette Gréco y vécut avec l'acteur Michel Piccoli. Elle inspira d'ailleurs La Javanaise à Serge Gainsbourg dans la maison de celui-ci au no 5 bis de cette même rue. - No 36 : l'écrivaine belge Dominique Rolin, prix Femina 1952 et proche de Philippe Sollers, y a habité de 1959 à sa mort en 2012[9].
- Îlots nos 38-42 rue de Verneuil, rue du Bac, rue de Beaune et rue de Lille : ancienne halle Barbier qui, transformée, devint la caserne des Mousquetaires-Gris.
- No 38 : la chanteuse de music-hall Sidonie Baba y a habité.
- No 42 : le cravatier François-Régis Laporte y installe sa première boutique dédiée à son métier[10], dont la fonction fut créée par Louis XIV au XVIIe siècle.
- No 49 (ancien immeuble) : y résida Alexis de Tocqueville[11], qui y rédigea une partie de son ouvrage De la démocratie en Amérique.
- No 53 : hôtel d'Avejan où est installé le Centre national du livre.
- No 55 : ancien hôtel dit de Belzunce.
- No 58 : le maréchal Ladislas Ignace de Bercheny y a habité, comme le signale une plaque commémorative en façade.
- No 60 : à cette adresse a habité l’homme politique et écrivain royaliste Charles Maurras (1868-1952)[12].
- No 62 : Jean Bousquet, fondateur de Cacharel, y a habité[13].
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No 5 bis, maison de Serge Gainsbourg (en 2011) conservée en l'état par Charlotte Gainsbourg après le décès de son père.
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No 11.
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Eugène Delacroix :
Appartement du comte de Mornay, avant 1833 (musée du Louvre). -
No 37.
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No 53.
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No 58.
Références
modifier- « FRANCE : Les projets de Paris Society avec la famille Gainsbourg - 24/11/2022 », sur Glitz.paris, (consulté le ) : « Sans attendre l'ouverture des deux lieux, l'hôtel particulier situé immédiatement en face de l'ex-demeure de Serge Gainsbourg a discrètement changé de mains. L'acheteur est une société immobilière contrôlée par Patrick Molis, qui a fait fortune dans le transport maritime. Propriétaire d'une vaste collection de tableaux d'art moderne - il a un temps possédé un Picasso des années 1960, Nu assis dans un fauteuil, évalué à 3 millions d'euros - il a acheté le lieu 8,2 millions d'euros à une branche de la famille Grumbach. »
- Benoît Grossin, « Gainsbourg, rue de Verneuil, tout est resté tel quel trente ans après sa disparition », France Culture, 2 mars 2021.
- Manon Garrigues, « Visite guidée de la maison de Serge Gainsbourg », Vogue, 3 mars 2021.
- Daniel Auliac, Léo Fontan, 2000 (ISBN 978-2748306392).
- Pierre-Emmanuel Martin-Vivier, Jean-Michel Frank : l’étrange luxe du rien, 2006 (ISBN 978-2915542042).
- Almanach royal, pour l'An M DCCC XXVII, Paris, chez A. Guyot et Scribe, (lire en ligne), p. 760.
- Guillaume Desouches, Un artisan ferronnier sous Napoléon Ier : Marie-Jean Desouches, serrurier du Garde-Meuble et de Sa Majesté l'Empereur et Roi, Guillaume Desouches, , p. 15
- Le Ménestrel : journal de musique, 1910, p. 268.
- Philippe Sollers, Lettres à Dominique Rollin, 2017, p. 39.
- « Le savoir-faire cravatier de Maison F s’installe à Paris », Journal du luxe, 26 octobre 2014.
- Alexis de Tocqueville, Œuvres, papiers et correspondances, 1951, p. 214.
- Octave Vigne, Mes souvenirs sur Charles Maurras, 1868-1952, 1978.
- Cahiers du Musée national d’art moderne, 1989, p. 127.
Annexes
modifierLiens externes
modifier- « La rue de Verneuil en 1902-1903 », Eugène Atget, sur Gallica.
- « Petit hôtel d’Avejan : 53, rue de Verneuil, en 1902-1903 », Eugène Atget, sur Gallica.
- « Hôtel d’Avejan et de Belzunce : 55, rue de Verneuil, en 1902-1903 », Eugène Atget, sur Gallica.
- « Hôtel d’Avejan sur la rue de Verneuil, en 1902-1903 », Eugène Atget, sur Gallica.
- « Hôtel de Bouville, 13-15, rue de Verneuil, en 1902-1903 », Eugène Atget, sur Gallica.