Ruth Benedict
Ruth Benedict, née Fulton le dans une ferme de la Shenango Valley dans le comté de Chenango dans l'État de New York ou à New York, les sources divergent, et morte le dans la même ville, est une anthropologue, folkloriste et ethnologue américaine, connue pour ses études, essais et articles sur les Amérindiens et la culture japonaise ainsi que pour sa contribution à l'école culturaliste.
Naissance | |
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Décès | |
Sépulture |
Mount Hope Cemetery (d) |
Nom de naissance |
Ruth Fulton |
Pseudonyme |
Anne Singleton |
Nationalité | |
Domicile | |
Formation |
Vassar College (jusqu'en ) Université Columbia (doctorat) (jusqu'en ) The New School |
Activité | |
Conjoint |
Stanley Rossiter Benedict (de à ) |
A travaillé pour | |
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Membre de |
Académie américaine des arts et des sciences American Folklore Society (en) American Anthropological Association |
Maîtres | |
Directeur de thèse |
Franz Boas () |
Distinctions | |
Archives conservées par |
Archives & Special Collections Library, du Vassar College |
Biographie
modifierJeunesse et formation
modifierRuth Fulton est l'aînée des deux enfants de Bertrice Joanna Shattuck épouse Fulton, diplômée du Vassar College, et de Frederick Samuel Fulton, un chirurgien, médecin et homéopathe qui mène des recherches sur le cancer. Ses deux parents sont des fidèles de l'Église baptiste. Sa sœur cadette, Margery, est née le [1],[2],[3],[4],[5].
Tragédie
modifierTrois mois après la naissance de Margery, Frederick Samuel Fulton meurt le à l'âge de 31 ans des suites d'une fièvre inconnue[1],[4].
La vie à Norwhich
modifierBertrice Joanna Fulton, devenue veuve ne peut à elle seule prendre en charge ses deux filles, aussi fait-elle appel à ses parents Joanna et John Samuel Shattuck qui vivent dans une ferme à proximité de Norwhich dans l'actuelle Chenango Valley State Park (en) de l'État de New York. Les habitants de la ville de Norwhich, qui compte 38 000 habitants, sont des baptistes, tout comme les grands parents de Ruth Fulton, de plus John Samuel Shattuck est un diacre de l'Église baptiste[1],[2],[6].
La mère de Ruth Fulton reprend des emplois d'enseignante pour subvenir aux besoins de ses filles laissées aux bons soins de ses parents. Bertrice Fulton enseigne successivement à Norwhich, Saint Joseph (Missouri), Owatonna dans l'État du Minnesota, pour enfin trouver en 1899, un emploi stable de bibliothécaire au sein de la bibliothèque publique de Buffalo dans l'État de New York, là pour un salaire de 60 $[note 1] la semaine, Bertrice Fulton parvient à subvenir aux besoins de ses enfants. Cela dit, la santé mentale de Bertrice Fulton se dégrade, ses crises d'hystéries traumatisent ses deux filles[1],[2],[7].
Handicap et santé fragile
modifierAlors que Margery Fulton est sociable et bavarde, Ruth est studieuse et timide. En 1895, alors qu'elle commence sa scolarité, on découvre que Ruth Fulton est partiellement sourde, probablement une conséquence de la rougeole, handicap expliquant sa timidité. Dès que sa mère apprend son handicap, elle apprend à parler lentement et clairement, en soulignant ses paroles par des expressions faciales, ces dernières deviennent pour Ruth une manière aussi importante le son des mots. Pendant son enfance jusqu'à son adolescence, Ruth Fulton entre dans des colères inexplicables, son entourage met cela sur le compte de sa surdité qui la coupe des échanges. Bertrice Fulton arrive à calmer les colères de sa fille, lors de ces crises nocturnes , elle s'assied à côté d'elle avec la Bible et un chandelier et la conjure de se maîtriser, peu à peu les crises de colères disparaissent[8],[9],[10].
L'apparition de ses règles à l'âge de ses 13 ans est pour Ruth Fulton un véritable supplice, notamment pas des maux de ventre insupportables, ces douleurs durent jusqu'à l'âge de ses 18 ans[10].
Études universitaires
modifierGrâce à une bourse d'études, Ruth Fulton et Margery Fulton peuvent entrer à la St. Margaret's School à Buffalo, une College-preparatory school (en). En 1905, Ruth Fulton et sa sœur Margery Fulton sont admises au Vassar College pour étudier la littérature anglaise. Quand les sœurs Fulton entrent au Vassar College, celui compte mille étudiants et est soucieux de donner un enseignement de qualité, complet et multidisciplinaire. Elles bénéficient, notamment, des cours de l'historienne Lucy Maynard Salmon (en) et de l'astronome Maria Mitchell, grâce à elles, les étudiantes reçoivent une formation à la méthode scientifique. Ruth Fulton a pour condisciple Inez Milholland. Lors de la dernière année Ruth Fulton, écrit une étude remarquable sur le symbolisme suivi d'un article titré Literature and Démocracy publié au sein de la revue du Vassar College The Miscellany News (en). Les sœurs obtiennent le Bachelor of Arts (licence) en 1909. Elle est également admise à la prestigieuse fraternité d'étudiants Phi Beta Kappa[11],[1],[2],[7],[12].
En juin 1909, le président du Vassar College, James Monroe Taylor (en) autorise Inez Milholland à organiser un meeting ou les têtes de files qui se battent pour le droit des femmes sont présentes : Charlotte Perkins Gilman, Rose Schneiderman et Helen Hoy Greeley (en)[12].
Durant leurs études Ruth Fulton et Margery Fulton sont marquées par deux auteurs Walter Pater et Friedrich Nietzsche[1].
Carrière professionnelle
modifierLes débuts
modifierLa Charity Organization Society de Buffalo
modifierAprès une visite touristique en Europe organisée par le Vassar College pour ses étudiantes, Ruth Fulton et ses condisciples font une halte pendant le mois d’août 1910 à Chicago ; là elle visite la Hull House sans s'y attarder, mais surtout elle fait la connaissance de Harriet Monroe la fondatrice et la directrice de la publication de la revue Poetry, un magazine de l'avant-garde littéraire. De retour aux États-Unis, Ruth Fulton ne sait quoi faire, elle rejoint sa mère à Buffalo. Là, si elle a refusé de participer à la Hull House, en revanche, elle accepte de visiter les « pauvres » en tant que bénévole de la Charity Organization Society de Buffalo. Pendant ses visites, elle s'attarde plus particulièrement sur la population d'ascendance polonaise qui se distingue de la population d'ascendance italienne, distinctions reprises par le Buffalo Courier-Express (en) qui décrit les Polonais comme des gens qui travaillent dur pour acheter un maison pour leur famille, alors que les Italiens se contentent de vivre dans des entrepôts désaffectés le long des quais. nul n'est capable de dire quelles familles logent dans ces entrepôts et cela sur fond d'insécurité et de terreur propre au quartier du canal. Si les Italo-Américains et les Polono-Américains constituent la grande majorité de la population vivant les taudis, il demeure que les Polono-Américains sont attachés à leur respectabilité et à leur tradition comme la manière de s'habiller ou de manger, travaillent majoritairement dans des usines d’aciérie ou des fonderies. Peu à peu ils s'élèvent dans la société américaine, s'y assimilent et jouent un rôle croissant dans la politique de la ville, tout en gardant leur identité polonaise, notamment en continuant de pratiquer le polonais, mettant en œuvre avant la lettre l'interculturalisme. Ruth Fulton a pleinement conscience qu'elle n'a ni la santé, ni l'énergie de Jane Addams, figure de la philanthrope, mais elle s'accroche à son rôle de bénévole et d'enquêtrice humanitaire[1],[2],[13].
La Californie
modifierEn 1911, après une épidémie de tuberculose qui frappe l'État de New York, Ruth Fulton part pour Pasadena en Californie rejoindre sa sœur Margery qui y vit avec son époux Robert Freeman, leurs deux enfants et Bertrice Fulton. Robert Freeman est pasteur de l'église presbytérienne de Pasadena. Entre 1911 et 1914, Ruth Fulton tient des emplois de professeure au sein de plusieurs établissements d'enseignement secondaire pour filles comme la Harvard-Westlake School (en) à Los Angeles ou la Miss Orton's Classical School for Girls (en) à Pasadena[1],[9],[7],[14].
Un mariage
modifierRuth Fulton, ne tient pas à finir « vieille fille » comme bon nombre de professeures, journalistes, critiques littéraires. Elle redoute une vie « sans passion » C'est pour échapper à cette perspective, qu'après bien des tergiversations qu'elle se résout à épouser le Stanley Rossiter Benedict, un jeune professeur de biochimie, destiné à devenir professeur au Weill Medical College, de l'université Cornell. Un mois après leur mariage éclate la Première Guerre mondiale[2],[14].
New York
modifierRupture de la vie de couple
modifierLe couple Benedict part vivre à Long Island dans une résidence nommée « Douglas Manor » dans le comté de Westchester. Si Stanley Rossiter Benedict commence une brillante carrière au sein du Weill Medical College, de son côté, Ruth Benedict s'ennuie à rester dans leur appartement en attendant un enfant qui ne viendra jamais. Les malentendus croissent pour tenter de « repartir à zéro » , ils quittent le « Douglas Manor » pour s'installer dans un milieu plus rural dans le hameau de Bedford Hills. L'optimisme semble revenir quand ils prennent des vacances de Noel 1914 au bord du lac Winnipesaukee dans l'État du New Hampshire. Mais quand le couple Benedict retourne à Bedford Hills, les tensions reprennent, rendant la vie de couple de plus en plus impossible, les époux deviennent à partir de l'hiver 1915, de plus en plus indifférents l'un à l'autre[1],[15].
La littérature
modifierPour sortir de son désœuvrement, elle commence à s'intéresser aux mouvements féministes et à des auteures telles que Margaret Fuller, Olive Schreiner et Mary Wollstonecraft dont elle écrit leur biographie respective, seule celle de Mary Wollstonecraft sera achevée, mais le manuscrit est refusé par les éditeurs[1],[2],[9].
Reprise de ses études universitaires
modifierEn 1918, Ruth Benedict reprend ses études universitaires à l'université Columbia de New York
Vie privée
modifierRuth Benedict est bisexuelle et a entretenu une liaison amoureuse avec Margaret Mead selon notamment sa fille Mary Catherine Bateson[16].
Regard sur son œuvre
modifierLe Chrysanthème et le sabre
modifierBenedict est connue non seulement pour Patterns of Culture mais aussi pour The Chrysanthemum and the Sword (« Le Chrysanthème et le sabre »), son étude de la société et de la culture japonaise qu'elle publia en 1946, à la suite de ses recherches lors de la guerre américano-japonaise[17].
Ce livre est une œuvre d'anthropologie à distance. Benedict, dans l'incapacité de se rendre sur place, a étudié la culture japonaise à travers sa littérature, des articles de presse, films, reportages, etc. L'étude avait pour objectif de déterminer quels éléments culturels pouvaient contribuer à l'agressivité supposée des Japonais et de détecter les éventuelles faiblesses de la société japonaise.
Benedict joua un rôle majeur dans la remise en valeur de l'Empereur du Japon dans la culture populaire japonaise, et elle recommanda au Président Franklin D. Roosevelt qu'il autorise la continuation du règne de l'empereur si celle-ci était demandée lors d'une offre de reddition des Japonais[17].
Le livre est toujours considéré comme un classique aujourd'hui malgré les changements importants survenus dans la culture japonaise depuis l'après-guerre.
Prix et distinctions
modifier- 2005, cérémonie d'entrée de Ruth Benedict au musée dédiée aux Américaines qui se sont illustrées par leurs contributions aux sciences, à la littérature, aux beaux arts, à la politique, le National Women's Hall of Fame[18].
Hommage
modifierPseudonyme
modifier- Elle a parfois écrit sous le pseudonyme d'Anne Singleton[19].
Œuvres
modifierLa lecture accessible en ligne est, tant que se faire se peut, la lecture de l'édition originale.
Essais et études
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Anthologie
modifier- Margaret Mead (dir.) (préf. Margaret Mead), An Anthropologist at Work : Writings of Ruth Benedict, Boston, Massachusetts, Houghton Mifflin (réimpr. 1966, 1973,1977, 2011) (1re éd. 1959), 620 p. (ISBN 9781412818506, OCLC 1244229472, lire en ligne).
Articles
modifier- « The Vision in Plains Culture », American Anthropologist, New Series, vol. 24, no 1, janvier / mars 1922, p. 1-23 (23 pages) (lire en ligne ),
- « A Matter for the Field Worker in Folk-Lore », The Journal of American Folklore, vol. 36, no 139, janvier / mars 1923, p. 104 (1 page) (lire en ligne ),
- « A Brief Sketch of Serrano Culture », American Anthropologist, New Series, vol. 26, no 3, juillet / septembre 1924, p. 366-392 (27 pages) (lire en ligne ),
- « Serrano Tales », The Journal of American Folklore, vol. 39, no 151, janvier / mars 1926, p. 1-17 (17 pages) (lire en ligne ),
- « Eight Stories from Acoma », The Journal of American Folklore, vol. 43, no 167, janvier / mars 1930, p. 59-87 (29 pages) (lire en ligne ),
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Archives
modifierLes archives de Ruth Fulton Benedict sont déposées et consultables auprès de la bibliothèque Archives & Special Collections Library du collège Vassar[20].
Notes et références
modifierNotes
modifierRéférences
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Pour approfondir
modifierBibliographie
modifier: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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Articles de revues
modifierAnglophones
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Francophones
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- Pierre-François Souyri, « « Le Chrysanthème et le Sabre » de Ruth Benedict », L'Histoire, N° 442, , p. 94 à 95 (lire en ligne ),
Articles connexes
modifierLiens externes
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- Ressource relative au spectacle :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- American National Biography
- Britannica
- Brockhaus
- Den Store Danske Encyklopædi
- Deutsche Biographie
- Dictionnaire universel des créatrices
- Gran Enciclopèdia Catalana
- Hrvatska Enciklopedija
- Internetowa encyklopedia PWN
- Nationalencyklopedin
- Proleksis enciklopedija
- Store norske leksikon
- Treccani
- Universalis
- Ruth Benedict sur Les Classiques des sciences sociales (Attention : copyright variable selon les pays)