Sébastien Brant
Sébastien Brant (1458 à Strasbourg - à Strasbourg) est un humaniste et poète satirique de langue allemande, auteur notamment de La Nef des fous, illustrée par Albrecht Dürer et qui fut, avant les Souffrances du jeune Werther de Goethe, l'ouvrage populaire le plus souvent imprimé en Europe.
Alias |
Titio |
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Naissance |
Strasbourg, Saint-Empire romain germanique |
Décès |
Strasbourg, Saint-Empire romain germanique |
Diplôme |
Docteur utriusque |
Activité principale | |
Autres activités |
Professeur, éditeur scientifique, conseiller juridique. |
Langue d’écriture | Allemand |
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Mouvement | humanisme |
Biographie
modifierFils d'aubergistes strasbourgeois (à l'auberge au Lion d'or, rue d'Or[1]), qui ont fait fortune dans le commerce du vin, Sébastien Brant est très tôt orphelin : Son père meurt en 1467.
Brant fait ses études universitaires à Sélestat puis à Bâle, à partir de 1475. Il est d'abord bachelier ès-arts, puis licencié en droit avant d'obtenir un doctorat in utroque jure en 1489.
En 1485, il épouse la bâloise Elisabeth Bürgis, fille d'un coutelier, avec qui il aura sept enfants. Souhaitant que son fils aîné, Onuphrius, devienne un humaniste, il lui apprend le latin au berceau et le fait immatriculer à l'université à ses sept ans.
Son cursus universitaire lui permet d'être dans un premier temps chargé de cours à l'Université de Bâle en tant que professeur de droit et de poésie. Par la suite, à partir de 1492, il occupe, par intermittence, la fonction de doyen de la Faculté de droit. Enfin, il obtient le statut de Professeur en titre en 1496.
C'est à Bâle qu'il participe aux cercles savants et humanistes. Il s'y construit son réseau, y côtoie nombre d'intellectuels et de gens du livre (Johann Amerbach, Johann Froben, Érasme...).
C'est à Bâle qu'il édite un manuel d'introduction à l'étude du droit, plusieurs fois réédité, des œuvres poétiques de Virgile, l'œuvre complète de Pétrarque et des traités de certains pères de l'Église. Il contribue ainsi à la naissance de l'humanisme bâlois, sachant lui-même le latin et passablement le grec.
En 1494, il crée un nouveau genre littéraire, celui de la Narrenliteratur, le genre bouffon, en publiant son œuvre majeure, La Nef des fous (Das Narrenschiff en allemand), critique de la faiblesse et de la folie de ses contemporains.
De retour à Strasbourg en 1500, Brant devient conseiller juridique de la ville puis son secrétaire jusqu'à sa mort en 1521 ; son grand-père avait été sept fois membre du conseil.
Par ailleurs, il sollicite à plusieurs reprises l'Empereur pour qu'il repousse les Turcs afin de sauver l'Occident. Mais, lorsqu'il s'aperçoit que l'Empereur qu'il vénère, n'est pas à la hauteur de cette tâche, il écrit en 1504, dans une lettre à l'humaniste Konrad Peutinger d'Augsbourg, que la fonction impériale peut tout aussi bien être assumée par un autre peuple si les Allemands sont incapables de jouer le rôle qui leur a été assigné par l'Histoire. Dans le même esprit, Brant fit en 1492 l'éloge de Ferdinand le Catholique, vainqueur des Maures et unificateur de l'Espagne.
Notes et références
modifier- Cette auberge se trouvait à la jonction entre les actuelles rue d'Or et de la rue de la Première Armée, l'immeuble a été démoli lors de la Grande Percée, voir le 4 rue de la Première Armée sur le site Archi-Wiki
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Sébastien Brant : 500e anniversaire de "La nef des folz" : 1494-1994 (Catalogue d'exposition), Bâle, Merian, (ISBN 3-85616-057-4).
- Frédéric Barbier, « Réception de La Nef des fous : les apports de l'histoire éditoriale », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 161e année, no 1, , p. 173-199 (DOI https://doi.org/10.3406/crai.2017.96382).
- Frédéric Barbier, Histoire d'un livre. La Nef des fous de Sébastien Brant, Paris, Editions des Cendres, (ISBN 2867422817).
- Philippe Dollinger, « Sébastien Brandt (surnom Titio, le tison) », in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 5, p. 334.
- Gonthier-Louis Fink (dir.), Sébastien Brant, son époque et la 'Nef des fols' : actes du colloque international, Strasbourg, 10-, Université des sciences humaines/Institut d'études allemandes, 1995, 187 p. (ISBN 2-907599-02-X).
- Frédéric Hartweg, Préface à "La nef des fous", La Nuée bleue, , 484 p. (ISBN 9782716506663), p. V à XXXV.
- Trad. Madeleine Horst, La Nef des fous, La Nuée bleue, 2005.
- Trad. Nicole Taubes, La Nef des fous, GF Flammarion, 1997 (épuisée) ; José Corti, 2004.
- Joël Lefebvre, Les fols et la folie, Paris, 1968, rééd.Klincksieck, 2003.
- Frédéric Hartweg, « Knape (Joachim) et Wilhelmi (Thomas) (avec l’utilisation de données de Dieter Wuttke et la collaboration de Christian Gojowczyk, Bernhard Roll, Wolfgang Runschke, Sebastian Barth, Elisabeth Grüner et Christian Thumm), Sebastian Brant Bibliographie Werke und Überlieferungen Harrassowitz Verlag, 2015, 728 p. », Revue d'Alsace, , p. 433-438 (lire en ligne)
Articles connexes
modifier- Renaissance allemande
- Humanisme
- Société Littéraire de Strasbourg
- La Nef des fous
- La Nef des fous (Tableau de Jérôme Bosch)
Liens externes
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