Saint-Denis (La Réunion)
Saint-Denis (Écouter) (en créole réunionnais : Sin-Dni, /sɛ̃.dni/[1],[2]), parfois officieusement Saint-Denis de La Réunion, est une commune française située dans le nord du département et de la région d'outre-mer de La Réunion, dont la population s'élevait à 156 149 habitants au dernier recensement de 2022. Cette situation démographique en faisait la 20e commune de France et la plus grande ville de l'outre-mer français. Saint-Denis est aussi la 40e agglomération de France, avec 191 733 habitants en 2022[3]. Son aire d'attraction compte 323 655 habitants[4] à la même date.
Fondée en 1669 par le premier gouverneur de l'île Bourbon, Etienne Regnault, qui suggère d'en faire la capitale de l'île[5], la bourgade connaît un développement lent, au rythme des cycles économiques de la culture du café puis de la canne à sucre, des cyclones et des épidémies. Ce n'est qu'au sortir de la Seconde Guerre mondiale que la ville se transforme profondément par le déversement massif de population à la suite de l'exode rural, couplé à une croissance due à une transition démographique en devenir.
Positionnée sur un espace littoral, Saint-Denis est aujourd'hui la capitale (chef-lieu) et le siège de la préfecture de la région-département de La Réunion. Possédant un réseau routier développé, la cité dionysienne est le principal bassin économique de l'île, où se concentrent de nombreux services et administrations.
Géographie
modifierLocalisation
modifierSitué dans le département - région de La Réunion, espace ultra-périphérique de l'Union européenne, le territoire communal de Saint-Denis fait partie intégrante du territoire français. Le chef-lieu réunionnais est situé dans la partie la plus au nord de l'île, sur un espace littoral accolé aux pentes du massif du Piton des Neiges[6]. Le point culminant de la commune est la Roche Écrite, à 2 276 mètres d'altitude. Saint-Denis, porte internationale de La Réunion, est accessible depuis Paris (9 345 km[7]) ou Marseille moyennant une dizaine d'heures de vol.
Sur le plan régional, la sous-préfecture Saint-Pierre est située à 51 km à vol d'oiseau et 80 km par la route, Saint-Benoît à 40 km par la route, Le Port à 21 km, Saint-Paul à 28 km. Saint-Denis est diamétralement opposée à Saint-Philippe, dans le Sud Sauvage, accessible après 90 km de route[7],[8].
Limitrophe des communes de Sainte-Marie, Salazie et de La Possession.
Communes limitrophes
modifierLes communes limitrophes sont La Possession, Sainte-Marie et Salazie.
Géologie et relief
modifierHydrographie
modifierClimat
modifierLe positionnement de Saint-Denis lui confère un climat tropical humide. Celui-ci conditionne le climat de Saint-Denis en matière de température, d'ensoleillement et de pluviosité.
La ville bénéficie d'une température moyenne relativement élevée, 25 °C, avec un maximum en été de 35 °C, et un minimum en hiver de 13 °C. Les habitants ne connaissent jamais le brouillard, la neige ni le gel. En effet, la température ne descend jamais en dessous de 10 °C, et dépasse 30 °C 125 jours par an. Cette chaleur est imputable à l'intensité de l'énergie solaire reçue, ainsi que sa fréquence importante (2 600 heures par an). Cependant, l'amplitude thermique annuelle et journalière est régulée par l'Océan Indien, baignant les côtes de Saint-Denis.
La pluviométrie annuelle s'établit à environ 1 700 mm, dont la majeure partie est reçue en été austral. Saint-Denis n'est pourtant pas dans la zone de l'île la plus arrosée et reçoit juste assez de précipitations pour éviter d'être classée dans la zone "côte sous le vent" (partie ouest de l'île). Ainsi, la végétation sur le front de mer dionysien (Barachois, route du littoral, ravine du Chaudron) est celle d'un climat tropical sec de savane, présent sur la côte Ouest.
Les 87 jours de pluie par an concernent surtout l'été austral, entre janvier et mars. Ces trois mois sont les plus arrosés, avec en moyenne 11 jours de pluie, tandis que septembre et octobre, les mois les plus secs, ne reçoivent que 4 jours de pluie. On dénombre une quinzaine de jours d'orage chaque année, dont la fréquence est centrée sur le mois de mars. L'air est humide (70 %), et balayé par les alizés 70 jours par an en moyenne. Généralement, le temps est clair le matin, et le ciel s'encombre au fil de la journée.
Le climat tropical humide régnant sur la cité dionysienne est divisé en deux grandes saisons :
- l'hiver austral : période sèche allant de mai à novembre où la pluie se fait rare, le vent est présent, et les températures sont plus basses ;
- l'été austral : le vent faiblit, la période allant de décembre à avril possède des températures élevées, un temps chaud humide et très pluvieux. C'est à cette période que les cyclones se manifestent. En 1993, Météo-France a créé, avec l'approbation de l'Organisation météorologique mondiale, le Centre météorologique régional spécialisé cyclones de La Réunion à Saint-Denis. Il est responsable de suivre les cyclones et d'alerter les populations dans le bassin sud-ouest de l'océan Indien.
Le territoire communal étant vaste, et réparti entre la côte et la Roche Écrite (2 276 m), le climat du centre urbain est différent de celui des Hauts.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 23,5 | 23,7 | 23,2 | 22,1 | 20,6 | 18,9 | 18,1 | 18 | 18,6 | 19,6 | 20,9 | 22,4 | 20,8 |
Température moyenne (°C) | 26,8 | 26,9 | 26,5 | 25,6 | 24,1 | 22,5 | 21,6 | 21,7 | 22,2 | 23,2 | 24,4 | 25,8 | 24,3 |
Température maximale moyenne (°C) | 30,1 | 30,1 | 29,7 | 29,1 | 27,5 | 26,1 | 25,2 | 25,3 | 25,8 | 26,8 | 28 | 29,1 | 27,7 |
Ensoleillement (h) | 210,6 | 202,3 | 214,2 | 221,4 | 213,9 | 211,7 | 220,1 | 214,1 | 212,2 | 210,5 | 213,3 | 227,9 | 2 572,2 |
Précipitations (mm) | 278,6 | 351 | 232,5 | 154,3 | 97,6 | 76,9 | 57,8 | 57,8 | 50 | 43,4 | 70 | 188,7 | 1 658,6 |
Urbanisme
modifierTypologie
modifierSaint-Denis est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[9],[10],[11]. Elle appartient à l'unité urbaine de Saint-Denis, une agglomération intra-départementale regroupant 2 communes[12] et 191 733 habitants en 2022, dont elle est la ville-centre[13],[14].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Denis, dont elle est la commune-centre[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 6 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[15],[16].
La commune, bordée par l'océan Indien au nord, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[17]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[18],[19].
Morphologie urbaine
modifierLa commune compte de nombreux quartiers :
- Bellepierre ;
- Bois-de-Nèfles ;
- La Bretagne : Le Cerf ;
- Le Brûlé ;
- Les Camélias ;
- Centre-ville ;
- Champ-Fleuri ;
- La Montagne : Le Colorado, Ruisseau Blanc, Saint-Bernard ;
- Montgaillard ;
- La Providence ;
- La Rivière Saint-Denis : La Redoute ;
- Ruisseau des Noirs ;
- Saint-François ;
- Saint-Jacques ;
- Sainte-Clotilde : Le Butor, Le Chaudron, Commune Prima, Domenjod, Le Moufia ;
- La Source ;
- La Trinité ;
- Vauban[20]
Logement
modifierLe logement à Saint-Denis sur l'île de la Réunion est composé de nombreux appartements dans le centre-ville et des maisons autour du centre-ville. La ville de Saint-Denis dispose de nombreux logements sociaux pour permettre à toutes les tranches de la population de pouvoir vivre dans cette ville.
Projets d'aménagement
modifier- La nouvelle route du Littoral, ou NRL, est une voie rapide en cours de construction, portée par un viaduc et une digue gagnés sur l'océan Indien. Elle reliera à terme Saint-Denis à La Possession en remplaçant l'actuelle route du Littoral, trop exposée aux éboulis de la falaise au pied de laquelle elle se trouve. D'un total d'1,6 milliard d'euros, elle est l'une des routes les plus coûteuses au monde.
Voies de communication et transports
modifierLa ville est reliée par le transport aérien avec l’aéroport de La Réunion Roland-Garros.
Routes
modifierLa ville de Saint-Denis est reliée au reste de l'île par :
- la route nationale 1, vers Saint-Paul et Saint-Pierre en passant par la Route des Tamarins ;
- la route nationale 2, vers Saint-Benoît et Saint-Pierre, en passant par toutes les communes des côtes est et sud ;
- la route nationale 6, ou boulevard Sud de Saint-Denis, assurant la liaison entre la RN1 et la RN2, entre le pont Vinh-San et le pont de la rivière des Pluies ;
- la route nationale 102 contournant par l'ouest le quartier du Chaudron, franchissant le pont métallique sur la rivière des Pluies et se terminant à l'aéroport de La Réunion Roland-Garros ;
- la route départementale 41, ou route de La Montagne, vers La Possession en passant par la Montagne ;
- la route départementale 42 allant vers le Brûlé ;
- la route départementale 43 rejoignant le Brûlé par Saint-François ;
- la route départementale 44, route intérieure de Saint-Denis entre le quartier du Butor, vers le pont de la Rivière des Pluies ;
- la route départementale 45 vers Domenjod ;
- la route départementale 49 vers Sainte-Clotilde et le Bois-de-Nèfles ;
- la route départementale 50 vers le quartier de La Bretagne ;
- la route départementale 60 vers Le Moufia.
Transports en commun
modifierFace à un coût de la vie élevé et à un chômage important, la motorisation individuelle est un luxe que tous ne peuvent pas se permettre, d'autant plus que les grands axes sont souvent frappés par la congestion importante bloquant les véhicules inefficaces en heure de pointe. De ce fait, l'existence de transports en commun est incontournable pour de nombreux Réunionnais de Saint-Denis, ou travaillant sur le chef-lieu[21].
Celle-ci est assurée par Citalis, dont le réseau dépasse largement le simple périmètre de la commune. Les bus circulent entre 6 h et 20 h 30. Citalis permet les déplacements intra-urbains et la jonction de localités limitrophes. Pour des déplacements de plus longue distance, les Cars jaunes sont les vecteurs idéaux pour rallier les autres points de l'armature urbaine réunionnaise. Plusieurs formules d'abonnement permettent de rendre le transport collectif accessible à tous
S'il a existé un train au siècle dernier, il a cessé de fonctionner pour plusieurs raisons. Depuis plusieurs années, la relance d'un service ferroviaire est décrite par un nombre croissant de personnes comme une solution devenant incontournable[21]. Un projet de tram-train a ainsi été annulé par un changement de couleur politique, bien que la population ait soutenu le projet.
Depuis le , un téléphérique, nommé Papang, est entré au service, traversant 2,7 km et desservant cinq stations entre les quartiers du Chaudron (au bord de mer) et de Bois-de-Nèfles (à 300 m d’altitude)[22].
Histoire
modifierLa fondation
modifierBien que l'île de La Réunion ait été découverte au XIIe siècle, voire au VIIIe siècle, il n'existait aucune population indigène avant la venue des Européens qui débarquèrent au cours du XVIIe siècle, sur la côte Ouest. Officiellement rattachée aux possessions du Roi dès 1642, il faut attendre 1663 pour que l'île reçoive ses premiers habitants permanents, et quatre ans de plus pour Saint-Denis[23]. À cette époque, Saint-Paul dont la baie offrait de meilleures conditions d'ancrage et de vent, était le point d'entrée de l'île, mais elle fut délaissée pour Saint-Denis, dont les atouts du climat et des terres lui conféraient d'autres avantages. Cette dualité entraînera un partage de pouvoir et d'influence entre les deux cités, qui basculera au profit de Saint-Denis en 1738, lorsque le gouverneur Bertrand-François Mahé de La Bourdonnais lui conféra le statut de chef-lieu. En 1669 la ville est fondée par le premier gouverneur de l'île Bourbon, Étienne Regnault.
Au cours de ces décennies, la culture du café occupe la population locale, tandis que le pouvoir entreprend les premiers aménagements urbains.
Développement
modifierLa croissance de Saint-Denis est perturbée par la disparition de la Compagnie des Indes en 1764 qui marginalise l'île, finalement rétrocédée au roi. Parallèlement, la culture du café est concurrencée de plus en plus fortement par celle des Antilles,ce qui pousse l'agriculture à la diversification, en essayant d'autres cultures. Malgré deux tentatives de planifications urbaines durant la première moitié du siècle, la croissance de population se traduit par une urbanisation anarchique, qui fera l'objet de tentatives de prise en main par trois plans ultérieurs (1774, 1777, 1808)[24].
En 1766, l'ordonnance royale du 17 août divise l'île en cinq quartiers dont celui de Saint-Denis. En 1777, le plan de la ville en damier est établi par le chevalier Banks. En 1790, Saint-Denis devient une municipalité. Jean-Baptiste Delestrac devient le premier maire de Saint-Denis. Le , débarqués la veille à la Grande Chaloupe, les Britanniques prennent la ville, ce qui provoque la capitulation de l'île, alors appelée île Bonaparte.
La culture de la canne à sucre commence à la Réunion au début du XIXe siècle, et permet à la cité dionysienne un fort développement. Cette période faste se traduit par un développement urbain et des investissements de la part de la puissance publique, mais ne dure pas. En 1863, la culture de la canne est frappée par le Chilo sacchariphagus, tandis que l'île est balayée par plusieurs cyclones. Par la suite, le paludisme touche la population à la fin des années 1860. Enfin, l'ouverture du canal de Suez en 1869 additionnée aux ambitions françaises sur Madagascar marginalisent la Réunion[25].
Durant l’épidémie de grippe espagnole en 1919, la ville connait de nombreux décès. Les estimations font état d’au moins 2 000 décès pour une population de 25 000 habitants et de 7 000 à 20 000 morts sur les 175 000 personnes qui vivent sur l'île[26]. Cet épisode conduira à la construction du cimetière de la Jamaïque dit aussi "cimetière la peste"[27].
Le , une ligne de chemin de fer liant le chef-lieu à Saint-Benoît est inaugurée.
En 1983, Saint-Denis totalise 109 072 habitants.
Politique et administration
modifierRattachements administratifs et électoraux
modifierLa commune est le chef-lieu du département de La Réunion et de l'arrondissement de Saint-Denis. Depuis 2015, Saint-Denis est divisée en quatre cantons :
- Saint-Denis-1 (40 892 hab. en 2016)[28] ;
- Saint-Denis-2 (32 313 hab. en 2016)[28] ;
- Saint-Denis-3 (36 806 hab. en 2016)[28] ;
- Saint-Denis-4 (37 909 hab. en 2016)[28].
Avant cette date, elle en comptait neuf :
- le 1er canton (10 595 hab. en 2011)[29] ;
- le 2e canton (23 686 hab. en 2011)[29] ;
- le 3e canton (13 291 hab. en 2011)[29] ;
- le 4e canton (13 655 hab. en 2011)[29] ;
- le 5e canton (13 665 hab. en 2011)[29] ;
- le 6e canton (15 312 hab. en 2011)[29] ;
- le 7e canton (13 653 hab. en 2011)[29] ;
- le 8e canton (26 145 hab. en 2011)[29] ;
- le 9e canton (15 345 hab. en 2011)[29].
Pour l’élection des députés, la commune fait partie des première et sixième circonscription de La Réunion, respectivement représentées par Philippe Naillet (PS) et Frédéric Maillot (PLR).
Par ailleurs, la commune accueille un tribunal administratif compétent sur l'ensemble de l'île et sur les Terres australes et antarctiques françaises. Elle accueille également le siège des Forces armées de la zone sud de l'océan Indien.
Intercommunalité
modifierSaint-Denis est le centre d'une communauté d'agglomération, la CINOR, qui a succédé en 2001 à une communauté de communes, et par laquelle elle est associée à Sainte-Marie et Sainte-Suzanne. Celle-ci comptait 204 304 habitants en 2016.
Liste des maires
modifierLe maire de Saint-Denis est Ericka Bareigts. Sa liste « Saint-Denis pour tous » l'a emporté au second tour des élections municipales de 2020 en rassemblant 58,89 % des voix le face à celle de Didier Robert, Saint-Denis, c'est le moment. Elle avait déjà été 2e adjointe au maire de 2008 à 2012 et présidente de la CINOR de 2008 à 2010.
Tendances politiques et résultats
modifierJumelages
modifierÉquipements et services publics
modifierEnseignement
modifierSous l'égide de l'académie de la Réunion, l'offre d’enseignement à Saint-Denis est à la fois complète et diversifiée, permettant de suivre sa scolarité de l'école maternelle à la soutenance de thèse de doctorat. Le secteur public met à disposition de la population de nombreuses écoles maternelles, primaires ainsi que douze collèges et huit lycées, complété par une petite offre privée. Les formations dispensées dans les lycées sont générales ou professionnelles. De plus, il existe des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE): au lycée Bellepierre (économie), Leconte-de-Lisle (scientifiques et littéraire) et Lislet-Geoffroy (technologie).
Enfin, La Prépa des INP (accès à 33 écoles d'ingénieurs) est également présente à Saint-Denis dans les locaux du lycée Lislet-Geoffroy (classe préparatoire rattachée à l'Université de Lorraine). Elle permet aux étudiants d'intégrer une des écoles du groupe INP (Bordeaux, Toulouse, Grenoble, Clermont-Ferrand et Nancy) sans passer de concours.
Collèges | Lycées |
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La commune accueille le campus principal de l'Université de la Réunion dans le sous-quartier du Moufia ainsi que des composantes de celle-ci en centre ville en face de la cathédrale, site de l'Institut d'administration des entreprises (IAE) de l'île, mais aussi le site de l'IUFM à Bellepierre, enfin le site de la Technopole pour l'ESIDAI. La commune comporte également un IFSI situé dans le quartier de Bellepierre et une école d'ingénieurs, l'ESIROI.
Santé
modifierL'offre de médecins généralistes et spécialistes est globalement complète. Deux infrastructures de santé majeures existent : le centre hospitalier Félix-Guyon et la clinique Sainte-Clotilde (privée) au Moufia. Les urgentistes et le SDIS 974 assurent les interventions rapides.
L'Agence régionale de santé est basée dans la cité dionysienne.
Population et société
modifierDémographie
modifierÉvolution démographique
modifierEn 1690, le recensement de Firelin fait savoir qu'il existe au « Quartier de Saint-Denis 8 familles, plus 12 nègres du Roy, plus 2 Français »[35].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1961, premier recensement postérieur à la départementalisation de 1946. À partir de 2006, les populations de référence des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[36],[Note 3].
En 2022, la commune comptait 156 149 habitants[Note 4], en évolution de +5,56 % par rapport à 2016 (La Réunion : +2,4 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Population | Réunion | Saint-Denis | Pourcentage |
---|---|---|---|
1690 | 314 | 77 | 25 % |
1711 | 1000 | 244 | 23 % |
1753 | 1700 | 3446 | 20 % |
1779 | 38000 | 4769 | 13 % |
1805 | 67000 | 7367 | 11 % |
1826 | 87100 | 11744 | 123 % |
1853 | 152000 | 25408 | 17 |
1858 | 165895 | 38882 | 23 % |
1860 | 179000 | 33882 | 19 % |
1897 | 170000 | 12116 | 7 % |
1902 | 173315 | 18102 | 10 % |
1911 | 173822 | 23972 | 14 % |
1920 | 17500 | 20139 | 12 % |
1926 | 187837 | 23390 | 13 % |
1936 | 208258 | 30762 | 15 % |
1941 | 220955 | 32637 | 15 % |
1946 | 241708 | 35971 | 15 % |
1954 | 274370 | 41863 | 15 % |
1961 | 349282 | 64634 | 19 % |
1967 | 416525 | 8544 | 21 % |
1974 | 480152 | 104254 | 22 % |
1982 | 515798 | 109068 | 21 % |
Pyramide des âges
modifierLa population de la commune est relativement jeune. En 2020, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 42,6 %, soit un taux supérieur à la moyenne départementale (41,7 %). Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (19 %) est supérieur au taux départemental (18 %).
En 2020, la commune comptait 70 322 hommes pour 82 679 femmes, soit un taux de 54,04 % de femmes, supérieur au taux départemental (52,1 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit :
Manifestations culturelles et festivités
modifierSaint-Denis accueille plusieurs festivals de musique, les Électropicales et Kaloo Bang principalement.
Sports
modifierLe sport occupe une place très importante dans la ville de Saint-Denis. Que ce soit dans le football, le handball ou le basket-ball, la ville possède de grands clubs évoluant dans les meilleurs championnats. On peut citer Joinville, AS Château Morange ou Saint-Denis FC.
Cultes
modifierParmi les lieux de culte, il y a principalement des églises et des temples chrétiens : Diocèse de Saint-Denis de La Réunion (Église catholique), Églises protestantes, Assemblées de Dieu[41].
- Liste détaillée des églises de Saint-Denis sur :
Il y a aussi des mosquées musulmanes, dont la deuxième plus vieille mosquée de France la Mosquée Noor-e-Islam terminée en 1905 (la mosquée de Tsingoni de Mayotte, constituée d'éléments du XIVe siècle, étant à présent la plus ancienne mosquée de France).
Médias
modifierÉconomie
modifierPrincipal pôle commercial de l'île, Saint-Denis est le siège de la Chambre de commerce et d'industrie de la Réunion, la chambre consulaire qui gère l'aéroport Roland-Garros, le port de la Pointe des Galets, le port de plaisance de Saint-Gilles les Bains et le port de Sainte-Marie. On trouve également de nombreux sièges de sociétés sur le territoire communal :
- celui de la Banque de la Réunion ;
- celui de la caisse régionale du Crédit agricole ;
- celui de l'antenne locale de BNP Paribas ;
- celui du Journal de l'île de La Réunion, quotidien régional ;
- celui du Quotidien de la Réunion, autre quotidien régional ;
- celui de l'antenne locale de La Banque postale.
- Centre pénitentiaire de Saint-Denis.
- Compagnie réunionnaise des tabacs
Culture locale et patrimoine
modifierDotée de 57 monuments classés et inscrits au titre des monuments historiques ou à l'inventaire supplémentaire de ceux-ci, Saint-Denis de la Réunion s'est vu attribuer le label national « Ville d'art et d'histoire » par le ministre de la culture, Frédéric Mitterrand, en , sur proposition de la commission nationale en .
Le centre historique de la ville bénéficie depuis d'une aire de mise en valeur de l'architecture et du patrimoine (AVAP)
Lieux et monuments
modifier- Le quartier historique du Barachois.
- La Colline des Camélias.
- La cathédrale de Saint-Denis de La Réunion.
- La Rue de Paris et ses bâtiments remarquables, parmi lesquels la villa Déramond (maison natale de Raymond Barre), et la maison Carrère, imposantes villas créoles.
- La mosquée Noor-Al-Islam, la plus grande de La Réunion et la plus ancienne existant sur le sol français (1905).
- La Maison de la Bière Dodo.
- La Roche Écrite, un sommet accessible depuis Le Brûlé.
- La base de loisirs du parc du Colorado, à La Montagne.
- La Maison du Premier président de la cour d'appel.
- L'église Notre-Dame-de-la-Délivrance.
- L'église Notre-Dame-de-l'Assomption.
- La chapelle de La Redoute.
- La chapelle de l'Immaculée-Conception.
- Le temple Kalikambal.
- Le cimetière du Père Raimbault, inscrit aux Monuments historiques.
- La chapelle Saint-Thomas-des-Indiens.
- L'église Sainte-Clotilde.
- L'église Saint-Jacques.
- La chapelle du couvent des Brises.
- Le domaine du Chaudron, ancienne plantation coloniale.
-
Maison du maître du Domaine du Chaudron.
Musées
modifier- Le musée Léon Dierx, qui abrite une importante collection d'œuvres impressionnistes, dont certaines de la collection Ambroise Vollard.
- Le Muséum d'histoire naturelle de La Réunion qui situe au cœur de la ville, dans le parc public du Jardin de l'État.
-
Jardin du muséum d'histoire naturelle.
Personnalités liées à la commune
modifierLa dernière Reine de Madagascar, Ranavalona III, et sa suite, y ont été brièvement déportés. Son héritière, Marie-Louise Razafinkeriefo de Madagascar, y est née en 1897. Condamné à un exil à La Réunion, le raïs marocain Abdelkrim al-Khattabi a vécu également quelques années à Saint-Denis à compter de 1926, dont trois ans à Château Morange. Les empereurs d'Annam Thành Thái et Duy Tân (son fils, 1900 - 1945) y furent exilés après la déposition de ce dernier en 1916 par les autorités coloniales françaises. L'empereur Duy Tân y vécut sous son nom de naissance Prince Vĩnh San. Pendant la Seconde Guerre mondiale, alors que les autorités locales étaient pétainistes, il rallia la France Libre et devint commandant dans l'armée française en 1945. Un boulevard et un pont à la sortie Ouest de Saint-Denis portent le nom du Prince Vĩnh San pour lui rendre hommage (1992). D'autres personnalités comme l'amiral Lucien Lacaze ont vécu à Saint-Denis avant ou après lui. Voici celles qui y sont nées :
- Jean-Baptiste Renoyal de Lescouble (1776-1838), diariste.
- François Gédéon Bailly de Monthion (1776-1850), général de division dont le nom figure sur l'arc de triomphe de l'Étoile.
- Auguste Lacaussade (1815-1897), poète.
- Félix Guyon (1831-1920), urologue.
- Édouard Hervé (1835-1899), journaliste puis académicien.
- Alphonse Féry d'Esclands (1835-1909), magistrat de la Cour des comptes et escrimeur.
- Joseph Beaurredon, religieux catholique, écrivain et enseignant.
- Juliette Dodu (1848-1909), résistante de la guerre de 1870.
- Nancy Martel (1858-1928), actrice française.
- Ambroise Vollard (1866-1939), marchand de tableaux et galeriste.
- Lucien Gasparin (1868-1948), homme politique.
- Marius Leblond (1877-1953), écrivain.
- Marie Adolphe Raymond Vergès (1882-1957), maire de la commune, fondateur de Témoignages.
- Georges Fourcade (1884-1962), chanteur et musicien.
- Roland Garros (1888-1918), aviateur.
- Émile Hugot (1904-1993), industriel dans la canne à sucre.
- Léon de Lepervenche (1907), homme politique qui fut député.
- Jean-Henri Azéma (1913-2000), poète.
- Jean Albany (1917-1984), poète et peintre.
- Raymond Barre (1924-2007), homme politique.
- Bao Ngoc Georges Vinh San (1933-), fils aîné du prince Vinh San du Viêt-Nam.
- Alain Peters (1952-1995), musicien et poète.
- Laurent Vergès (1955-1988), homme politique qui fut député.
- Michou (1960), chanteuse.
- Chantal Dallenbach (1962), coureuse de fond.
- Daniel Sangouma (1965), sprinteur.
- Gérald De Palmas (1967), chanteur.
- Pascal Montrouge (1966), chorégraphe.
- Stéphane Bijoux (1970), homme politique.
- Willy Grondin (1974), footballeur.
- Alexandre Loupy (1977), néphrologue.
- Manu Payet (1975), humoriste.
- Daniel Narcisse (1979), handballeur international.
- Gwendoline Absalon (1992), chanteuse et musicienne.
- Timothé Lapauw (1996), skipper
- Brice Cadenet (1997), Boxeur.
- Saïd Ahamada (1972-), député français.
Héraldique et devise
modifierLes armes de Saint-Denis se blasonnent ainsi : « Parti au 1er, d'azur à la galère d'argent voguant sur des ondes du même mouvant de la pointe. Au 2e, d'or à deux palmiers de sinople posés sur une île soutenue à senestre d'un îlot du même, au chef de sinople chargé d'une chaîne de trois volcans d'argent : celui du centre, sommé d'une nuée fumante de gueules, ladite chaîne soutenue d'une autre chaîne de cinq monts de sinople. » Devise : « Praeter omnes angulus ridet » (« Entre tous, ce coin de terre me sourit »). |
Ce blason, dessiné par Robert Louis, a fait l'objet d'une édition sous forme de timbre en 1964[42].
Le logo de Saint-Denis représente sa situation géographique, entre terre (vert) et mer (bleu), dont la forme longe le littoral (blanc). Le blanc évoque aussi la blancheur des constructions, visible sur n'importe quelle photographie aérienne. Cette forme blanche représente également un oiseau symbole de l'île : le paille en queue. |
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Guy Dupont, Saint-Denis de La Réunion : Ville tropicale en mutation, Condé-sur-Noireau, L'Harmattan, , 759 p. (ISBN 2-7384-715-3 (édité erroné), BNF 35105250)
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Ressource relative aux organisations :
- Ressource relative à la musique :
- Site officiel
- Site de l'Office de tourisme intercommunal du Nord de la Réunion - "Le Beau Pays"
- patrimoine architectural et mobilier des communes sur le site officiel du ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de "La Réunion"
Notes et références
modifierNotes
modifier- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations de référence postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population de référence publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
- Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
Références
modifierSite de l'Insee
modifier- Insee, « Évolution et structure de la population en 2020 - Commune de Saint-Denis (97411). », (consulté le ).
Autres sites
modifier- « Sin-Dni passe au créole », sur Zinfos 974, l'actualité de l'île de La Réunion (consulté le ).
- « Zot lé bien à Sin-Dni ! », sur Linfo.re (consulté le ).
- « Chiffres-clés de l'unité urbaine 2020 de Saint-Denis (9D603). », sur Insee (consulté le ).
- « Chiffres-clés del'aire d'attraction des villes 2020 de Saint-Denis (9D1). », sur Insee (consulté le ).
- « Conférence : De la fondation de Saint-Denis à sa mise en capitale - Ville de Saint-Denis de La Réunion », sur saintdenis.re (consulté le ).
- Britannica, Saint-Denis, britannica.com, USA, consulté le 4 août 2019
- Mesure réalisée sur Géoportail
- Mesure des itinéraires routiers effectués sous Google Maps
- « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune urbaine - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Unité urbaine 2020 de Saint-Denis », sur insee.fr (consulté le ).
- « Base des unités urbaines 2020 », sur insee.fr, (consulté le ).
- Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Saint-Denis », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « Les communes soumises à la loi littoral. », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr, (consulté le ).
- « La loi littoral », sur collectivites-locales.gouv.fr (consulté le ).
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- Marie-Annick Lamy-Giner / Martine Vaugien-Cheung Hoï Ping, « La Réunion au ralenti, pleins feux sur la congestion automobile », sur mappemonde.mgm.fr (consulté le ).
- Bernard Grollier, « Un premier téléphérique urbain entre en service à La Réunion », sur Les Echos, (consulté le ).
- Dupont 1990, p. 23-24.
- Dupont 1990, p. 31-33.
- Dupont 1990, p. 39.
- zinfos974, « C’était il y a 100 ans, une épidémie de grippe espagnole d’une rare violence ravageait La Réunion », sur Zinfos974, (consulté le ).
- « cimetière de la jamaique - Yahoo Search - Actualités », sur fr.search.yahoo.com (consulté le ).
- [PDF] Populations légales en vigueur à compter du 1er janvier 2019, sur insee.fr
- [PDF] Populations légales en vigueur à compter du 1er janvier 2014, sur insee.fr
- Les maires de Saint-Denis (974)
- [PDF] Fiche biographique de Jules Reydellet, sur leboucan.fr
- Nice Premium : L'ile de la Réunion s'installe à Nice (juillet 2011)
- Zinfo 974 : Jumelage entre Taiyuan et St-Denis : La Chine se rapproche un peu plus de la Réunion
- Collège Juliette Dodu
- Raoul LUCAS et Mario SERVIABLE, Les gouverneurs de La Réunion, C.R.I p. 26
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Population selon le sexe et l'âge quinquennal de 1968 à 2013 - Recensements harmonisés - Séries départementales et communales
- pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020, 2021 et 2022
- Guy Dupont, Saint-Denis de La Réunion : Ville tropicale en mutation, Condé-sur-Noireau, L'Harmattan, , 759 p. (ISBN 2-7384-715-3 (édité erroné), BNF 35105250) p. 174
- Insee, « Évolution et structure de la population en 2021 - Département de La Réunion (974) », (consulté le ).
- J. Gordon Melton, Martin Baumann, ‘‘Religions of the World: A Comprehensive Encyclopedia of Beliefs and Practices’’, ABC-CLIO, USA, 2010, p. 2411-2412
- Timbre de 1964 - Blason de Saint-Denis La Réunion sur phil-ouest.com.