Tophet
Le terme Tophet désigne la partie centrale des sanctuaires à l’air libre présent dans les religions phéniciennes, libyques ou puniques. Y sont déposées les urnes contenant les cendres (dites vases cinéraires) des enfants (jusqu'à quatre ans) ou des animaux — par substitution — qui selon les interprétations auraient été sacrifiés aux dieux ou inhumés en ce lieu après leur mort prématurée.
Le tophet peut désigner l'ensemble ou une partie de l'aerae sacré à ciel ouvert. Autour du tophet, se trouvent les stèles votives offertes en ex-voto ainsi que des stèles funéraires. L'originalité de ces aires sacrées est l'absence de construction, jusqu'au IIe siècle av. J.-C. De tels lieux ont été retrouvés dans plusieurs territoires occupés par les Phéniciens : en Africa et en particulier en Afrique proconsulaire (dans l'actuelle Tunisie et ainsi à Carthage), en Sicile (Motyé) ainsi qu'en Sardaigne (Site archéologique de Nora au Sud et Sulky au Sud-Ouest).
Ces éventuels sacrifices se faisaient sans doute à la déesse Tanit ou au dieu Ba`al Hamon puis à Saturne dit africain. Dans les périodes les plus récentes, c'est-à-dire jusqu'au IIe siècle av. J.-C., lorsque Carthage était déclinante on constate une diminution des substitutions animales. La thèse de Marcel Le Glay a montré que l'installation de Rome en Afrique « ne constitue pas pour autant une coupure, ni dans l'évolution du sanctuaire ni dans la forme des offrandes » mais dans la forme et les inscriptions des stèles des tophets. Ce type de temple est présent dans toute l'Africa romaine, en position littorale ou au contraire dans l'arrière-pays, sur une hauteur, au prix d’aménagement d’une plate-forme, ainsi à Dougga.
Les tophets les mieux connus et les plus étudiés sont sans doute ceux dits de Salammbô, découvert à Carthage et détruit en 146 av. J.-C., et celui d'Hadrumète. Nombre de tophets puniques furent détruits, remplacés ou encore transformés en temples romains à portiques.
Bibliographie
modifier- Marcel Le Glay, Saturne africain, histoire, de Boccard, 1966.