Université Tuskegee

université faisant partie des universités américaines historiquement noires (HBCU) fondée en 1881 à Tuskegee, en Alabama
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L'université Tuskegee est un établissement faisant partie des universités américaines historiquement noires (HBCU) fondé en 1881 à Tuskegee dans l'Alabama, sous le nom du Tuskegee Institute dans l'Alabama et pour devenir en 1985 l'université Tuskegee.

Université Tuskegee
Histoire
Fondation
4 juillet 1881
Statut
Type
Université
Disciplines
Sciences, médecine, soins infirmiers, soins vétérinaires, architecture, agronomie, gestion des entreprises, travail social
Fondateur
Lewis Adam
Président
Lily D. McNair
Devise
Scientia Principatus Opera
Membre de
UNCF, NAICU, APLU, ORAU
Site web
Chiffres-clés
Étudiants
2 747 ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Effectif
767 ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation
Pays
Etats-Unis, Alabama
Localisation
Carte

À l'origine simple école normale, l'établissement devint, sous la direction de Booker T. Washington, l'un des plus célèbres du pays et élargit considérablement la palette des enseignements proposés. Il incarna l'idée que se faisait son directeur de la promotion sociale des Afro-Américains, basée sur une amélioration progressive de leurs conditions matérielles à travers l'enseignement professionnel et technique.

Histoire

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Classe du Tuskegee Institute en 1902.

La fondation

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Le Tuskegee Institute fut fondé par Lewis Adams le [1],[2]. L'autorisation d'ouvrir une école normale destinée à la formation d'enseignants afro-américains avait été votée peu avant, en 1880 par la chambre des représentants de l'État de l'Alabama[3] à la suite d'un marchandage politique. Lewis Adams, un ancien esclave qui faisait figure de leader d'opinion parmi la communauté noire avait obtenu de W. F. Foster, un candidat blanc à la réélection au Sénat de l'État, l'assurance de pouvoir ouvrir une école normale en échange du vote des Afro-Américains[4]. Le manque d'éducation des jeunes Afro-Américains faisait figure de problème fondamental dans le Sud des États-Unis à l'issue de la Reconstruction. Dans le système ségrégué qui s'était mis en place pendant la décennie précédente, les écoles afro-américains manquaient de moyens et plus encore de professeurs compétents et formés. Les moyens alloués au projet était cependant modestes : 2 000 dollars pour les appointements du professeur, avec la charge pour Adams de trouver un local pour accueillir l'école et son professeur.

George W. Campbell qui assistait Adams dans l'organisation de la nouvelle école contacta le Hampton Institute[5], un établissement similaire localisé dans l'État de Virginie dans l'espoir d'obtenir la recommandation d'un enseignant de valeur pour la nouvelle école.

 
Booker T. Washington.

L’ère Booker T. Washington

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The Oaks (Le Chêne), la résidence de Booker T. Washington sur le campus de Tuskegee, vers 1906.

En réponse à cette requête, le Hampton Institute (devenue l'université de Hampton) propose le nom d'un jeune professeur afro-américain de 25 ans : Booker T. Washington[6]. En dépit du fait que la formation des professeurs était traditionnellement dévolue à des Blancs, Adams accepta et engagea Washington. C'est donc sous la direction d'un jeune novice que la nouvelle école ouvrit ses portes à une trentaine d'adultes dans un local vétuste prêté par l'église locale. Le dynamisme de Washington qui se révéla un organisateur et un orateur de talent fit cependant rapidement évoluer l'établissement. L'année suivante, il réussit à acquérir avec l'aide du Hampton Institute le terrain d'une plantation abandonnée d'une superficie de 100 acres. En 1888, l'école s'était encore agrandie et disposait de 540 acres pour plus de 400 étudiants.

Le campus se dota de nouvelles salles de classe et de hangars dont la construction, assurée par les étudiants eux-mêmes, constituait autant de travaux pratiques. L'enseignement dispensé à l'institut était en effet centré sur la formation professionnelle aux métiers du bâtiment, à la menuiserie, à l'ébénisterie mais aussi à l'agriculture. L'établissement cultivait ainsi ses propres champs et élevait son propre bétail, ce qui lui assurait par la même occasion une relative autonomie.

 
Classe féminine de chimie au Tuskegee Institute, illustration pour A Boys' Life of Booker T. Washington, paru en 1922.

En 1892, en réponse à une campagne lancée en 1891 par Daniel Hale Williams, chirurgien noir de Chicago, pour la promotion des Noirs dans les professions de santé, Tuskegee Institute ouvrit une école d'infirmières, une des premières destinées aux élèves noires avec celle de Hampton ouverte la même année[7].

L'école devint la vitrine du projet de Washington en matière d'émancipation des Afro-Américains. La stratégie de Washington ne visait donc pas à la confrontation avec l'ordre blanc ségrégationniste mais à l'exploitation de la marge de manœuvre qu'il laissait aux Afro-Américains. La logique de confrontation ne pouvait mener selon lui qu'à une défaite des Afro-Américains qui retarderait d'autant leur intégration à la société américaine. Ils devaient au contraire démontrer leurs capacités et leur responsabilité à travers la persévérance et le travail, deux valeurs qui étaient centrales dans l'enseignement de l'institut. Le travail n'y était pas seulement considéré comme une compétence pratique mais comme un moyen d'accéder à la dignité.

Pour assurer le succès de son entreprise, Washington orienta son action dans deux directions. La première était d'étendre son réseau personnel au sein de la communauté noire pour s'assurer des appuis qui permettraient le développement de l'institut. La deuxième était de se faire accepter des autorités locales blanches et, plus largement, de faire connaître son projet à l'échelle nationale. Son discours, empreint de modération, était reçu très favorablement par les responsables politiques et économiques blancs. Il devint rapidement un orateur reconnu et l'une des personnalités noires les plus connues du pays. Washington parvint ainsi à construire un réseau de riches philanthropes blancs qui comprenait Andrew Carnegie, Collis P. Hungtington, John D. Rockefeller, Henry H. Rogers et Elizabeth M. Anderson. Il se rapprocha également de Julius Rosenwald, un autodidacte qui avait pris la tête de l'entreprise de distribution Sears, Roebuck and Company. Rosenwald intégra le conseil d'administration de Tuskegee et travailla durablement avec Washington pour collecter des fonds afin d'ouvrir d'autres écoles normales similaires à celles de Tuskegee et d'Hampton.

L'expérience sur la syphilis de Tuskegee

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La contribution à la seconde guerre mondiale

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Vers le statut d'université

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L'université

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Son organisation

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Son classement

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Personnalités liées à l'université

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Enseignants

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Étudiants

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L'inscription au patrimoine américain

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L'université Tuskegee est inscrite à la fois au National Historic Landmark[8], au Registre national des lieux historiques[9] et au Site historique national[10],[11],[12],[13].

Bibliographie indicative

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Articles

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  • (en-US) W. J. Button, « The Meaning of Tuskegee », The Journal of Education, Vol. 84, No. 1,‎ , p. 8-9 (lire en ligne),
  • (en-US) Allen W. Jones, « he Role of Tuskegee Institute in the Education of Black Farmers », The Journal of Negro History, Vol. 60, No. 2,‎ , p. 252-267 (lire en ligne),
  • (en-US) Manning Marable, « Tuskegee Institute in 1920,s », Negro History Bulletin, Vol. 40, No. 6,‎ , p. 764-768 (lire en ligne),
  • (en-US) Henry S. Enck, « Tuskegee Institute and Northern White Philanthropy: A Case Study in Fund Raising, 1900-1915 », The Journal of Negro History, Vol. 65, No. 4,‎ , p. 336-348 (lire en ligne),
  • (en-US) Allen Jones, « Improving Rural Life for Blacks: The Tuskegee Negro Farmers' Conference, 1892-1915 », Agricultural History, Vol. 65, No. 2,,‎ , p. 105-114 (lire en ligne),
  • (en-US) Paul Cohen et Brenda Cohen, « The Tuskegee Institute National Historic Site in Alabama », Journal of College Science Teaching Vol. 24, No. 6,‎ , p. 423-425 (lire en ligne),
  • (en-US) Stephen B. Thomas & Sandra Crouse Quinn, « Light on the Shadow of the Syphilis Study at Tuskegee », Health Promotion Practice, Vol. 1, No. 3,‎ , p. 234-237 (lire en ligne),
  • (en-US) Ellen Weiss, « Tuskegee: Landscape in Black and White », Winterthur Portfolio, Vol. 36, No. 1,‎ , p. 19-37 (lire en ligne),
  • (en-US) « Tuskegee University and Industry: Find Strength in 'Clusters' », US Black Engineer and Information Technology, Vol. 28, No. 1,‎ , p. 20-21 (lire en ligne),
  • (en-US) Alan Gropman, « In Recognition of Their Unique Record: Tuskegee Airmen Awarded the Congressional Gold Medal », Air Power History, Vol. 54, No. 2,‎ , p. 46-51 (lire en ligne),
  • (en) Booker T. Washington, Building Character: Being Addresses Delivered on Sunday Evenings to the Students of Tuskegee Institute, Bottom of the Hill Publishing, 1910, rééd. 2010, 150 p. (ISBN 978-1-935785-61-3),
  • (en) James H. Jones, Bad Blood : The Tuskegee Syphilis Experiment, Free Press, 1981, rééd. 1992, 336 p. (ISBN 978-0-02-916676-5, lire en ligne),
  • (en) Louis R. Harlan, Booker T. Washington : The Wizard of Tuskegee, 1901-1915, Oxford University Press, 1983, rééd. 1986, 562 p. (ISBN 978-0-19-504229-0),
  • (en) Carolyn Quick Tillery, The African American Heritage Cookbook: Traditional Recipes and Fond Remembrances from Alabama's Renowned Tuskegee Institute, Citadel, 1996, rééd. 2001, 210 p. (ISBN 978-1-55972-325-1),
  • (en) Arieh J. Kochavi, Reaping the Whirlwind : The Civil Rights Movement in Tuskegee, University of North Carolina Press, , 276 p. (ISBN 978-0-8078-4740-4),
  • (en) Booker T. Washington, Tuskegee and Its People : Their Ideals and Achievements, Dodo Press, 1 juin 2009, rééd. 5 juin 2009, 222 p. (ISBN 978-1-4099-7034-7),
  • (en) Susan M. Reverby, Examining Tuskegee : The Infamous Syphilis Study and Its Legacy, University of North Carolina Press, , 384 p. (ISBN 978-0-8078-3310-0, lire en ligne),
  • (en) Amalia K. Amaki & Amelia Boynton Robinson, Tuskegee, Arcadia Publishing, , 127 p. (ISBN 978-1-4671-1035-8, lire en ligne),
  • (en) Budd Bailey, Booker T. Washington and the Tuskegee Institute, Cavendish Square Publishing, , 64 p. (ISBN 978-1-5026-1872-6, lire en ligne),
  • (en) Sherri L. Smith, Who Were the Tuskegee Airmen?, Penguin Workshop, , 112 p. (ISBN 978-0-399-54194-0),

Notes et références

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  1. (en-US) « Tuskegee University », sur Encyclopedia of Alabama (consulté le )
  2. (en-US) MADEO, « Sep. 19, 1881 | Tuskegee Institute Opens In Segregated Alabama », sur calendar.eji.org (consulté le )
  3. (en) « Tuskegee University | university, Tuskegee, Alabama, United States », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  4. (en-US) « Tuskegee University | Encyclopedia.com », sur www.encyclopedia.com (consulté le )
  5. (en-US) Allison O'Connor, « Tuskegee University (1881- ) », sur Black Past, (consulté le )
  6. (en-US) « Tuskegee Institute », sur www.nps.gov (consulté le )
  7. Ellen Davidson Baer et al., Enduring Issues in American Nursing, Springer, New York, 2002, p. 30 [1]
  8. (en-US) « List of NHLs by State - National Historic Landmarks (U.S. National Park Service) », sur www.nps.gov (consulté le )
  9. (en-US) « National Register of Historical Places - ALABAMA (AL), Macon County », sur www.nationalregisterofhistoricplaces.com (consulté le )
  10. (en-US) « Alabama: Tuskegee Institute National Historic Site »
  11. (en-US) Address 1212 West Montgomery Rd Tuskegee et AL, « Tuskegee Institute National Historic Site », sur National Park Foundation (consulté le )
  12. (en-US) « Tuskegee only university campus in country to be named National Historic Site », sur Alabama NewsCenter, (consulté le )
  13. (en-US) Paul Cohen and Brenda Cohen, « The Tuskegee Institute National Historic Site in Alabama », Journal of College Science Teaching, Vol. 24, No. 6,‎ (lire en ligne)

Articles connexes

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Liens externes

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