L'USS Biloxi (CL-80) est un croiseur léger de classe Cleveland entré en service dans l'United States Navy durant la Seconde Guerre mondiale.

USS Biloxi
illustration de USS Biloxi (CL-80)
L'USS Biloxi durant ses manœuvres (octobre 1943).

Type Croiseur léger
Classe Cleveland
Histoire
A servi dans Pavillon de l'United States Navy United States Navy
Commanditaire Drapeau des États-Unis États-Unis
Constructeur Newport News Shipbuilding
Chantier naval Newport News, Virginie
Commandé
Quille posée
Lancement
Commission
Statut Retiré du service le
Équipage
Commandant Daniel Michael McGurl (31/08/1943 - 20/10/1944)
Paul Ralph Heineman (20/10/1944 - 28/06/1945)
Allan Douglas Blackledge (28/06/1945 - 18/05/1946)
Équipage 992 à 1 285 marins[1]
Caractéristiques techniques
Longueur 185,95 m
Maître-bau 20,22 m
Tirant d'eau 7,6 m
Déplacement 11 932 t
À pleine charge 14 358 t
Propulsion 4 turbines General Electric
4 chaudières Babcock & Wilcox
4 hélices
Puissance 100 000 ch
Vitesse 32,5 nœuds (60 km/h)
Caractéristiques militaires
Blindage Ceinture blindée = 89 à 127 mm
Pont = 51 mm
Cloisons = 38 à 76 mm
Château = 57 à 127 mm
Barbettes = 150 mm
Tourelles = 38 à 152 mm
Armement 4 × 3 canons de 6 pouces
6 × 2 canons de 5 pouces
4 × 4 canons de 40 mm
6 × 2 canons de 40 mm
21 × 1 canons de 20 mm
Rayon d'action 11 000 milles marins (20 400 km) à 15 nœuds (28 km/h)
Aéronefs 4 hydravions : SOC, puis OS2U
2 catapultes
Carrière
Pavillon États-Unis
Indicatif CL-80

Le Biloxi est mis sur cale aux chantiers navals de la Newport News Shipbuilding & Drydock Company installés à Newport News (Virginie) le . Il est lancé le et admis au service actif le . Le CL-80 est le premier et actuellement le seul navire de l'US Navy à avoir porté le nom de cette ville de l'État du Mississippi[2].

Historique

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Préparation pour la guerre, septembre 1943 – janvier 1944

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L'USS Biloxi catapultant un Curtiss SO3C Seamew durant ses essais (octobre 1943).

Après sa mise en condition opérationnelle dans la baie de Chesapeake, le croiseur léger appareille de Norfolk le pour la zone du canal de Panama, franchissant le canal le et arrivant à San Francisco le [2]. Il reprend la mer le , arrivant à Hawaï le et entamant aussitôt un entrainement destiné à une mise en condition en compagnie du croiseur lourd USS Wichita[3].

 
L'USS Biloxi en croisière en octobre 1943.

Le , il regagne la côte ouest pour quelques réparations avant de participer à différents exercices au sein de la 5e flotte, le croiseur léger opérant notamment avec le cuirassé USS Maryland, le croiseur lourd USS Louisville, le croiseur léger USS Mobile et deux destroyers pour s’entraîner au futur débarquement dans les Marshall (opération Flintlock)[2],[3].

Îles Marshall, janvier – février 1944

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Le Biloxi reprend la mer le , retrouvant le Task Group 53.5 à Hawaï pour assurer la protection du débarquement qui a lieu le [3]. Opérant avec les Louisville, Mobile, Santa Fe et six destroyers, le croiseur patrouille autour des îles concernées par le débarquement (notamment Wotje) et pilonne les positions japonaises pour favoriser la progression des Marines. Il est légèrement endommagé par un obus de la défense côtière[2].

Après neuf jours d'opérations intensives, il gagne le lagon de Majuro le pour se ravitailler et cinq jours plus tard, il reprend la mer, intégrant le TG 58.1 organisé autour des porte-avions Enterprise, Yorktown et Belleau Wood qui participent les 16 et à un important raid contre Truk, destiné à détourner l'attention des japonais envers le débarquement allié en Nouvelle-Guinée (opération Hailstone). Le Task Group, après avoir échappé à plusieurs raids aériens japonais, est de retour à Majuro le [2],[3].

Mariannes et bataille de la mer des Philippines, mars – juillet 1944

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Le , il reprend la mer en compagnie de l'Enterprise, du Belleau Wood, de deux autres croiseurs légers et de huit destroyers. Il s'amarre à Espiritu Santo le pour charger des munitions et des vivres avant de gagner Emirau, dans l'archipel Bismark, pour couvrir le débarquement des Marines du 20 au [2]. Il couvre ensuite les raids contre les Carolines Occidentales menés par les Enterprise, Belleau Wood et Cowpens, couverts par sept croiseurs légers dont le Biloxi et neuf destroyers[3].

Après des raids contre les Palaos, le croiseur retourne à Majuro le [2] pour un ravitaillement et un entretien, avant de reprendre la mer le en compagnie des autres unités de la TG 58.1 pour soutenir le débarquement à Hollandia (opérations Reckless et Persecution) le , couvrant les porte-avions et appuyant les troupes au sol et jusqu'au , date à laquelle il jette l'ancre à Manus[2].

Il participe ensuite à l'opération Forager, le débarquement dans les îles Mariannes qui commença le [2]. Il assure la protection des porte-avions Bunker Hill, Wasp, Monterey et Cabot[2]. Le vers midi, les navires de guerre prirent place dans un poste de patrouille situé à quelque 150 km à l'ouest de Saipan. Le Biloxi les couvrit durant la bataille de la mer des Philippines (19-) qui vit l'aéronavale japonaise cesser d'exister comme corps constitué, perdant 300 appareils, le porte-avions Hiyo et endommageant un autre. Le Biloxi et les porte-avions qu'il protégeaient sont de retour à Eniwetok le [3].

 
L'USS Biloxi tirant avec ses canons de 6 pouces en octobre 1943.

Après un raid contre les Bonins le , il couvre les porte-avions Yorktown, Hornet et Bataan bombardant Iwo Jima le [2], le croiseur joignant aux bombes d'aviation ses douze canons de 6 pouces. Après un ravitaillement en pleine mer, le croiseur passe deux semaines en mer pour couvrir les porte-avions attaquant Guam et Rota dans le cadre de débarquements amphibies, avant d'autres raids contre Palau, Yap et Ulithi[2],[3].

Îles Ryukyu et Volcano, juillet – octobre 1944

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Après un ravitaillement rapide à Saipan le , le TG intégrant le Biloxi appareille pour de nouveaux raids contre les îles Bonins et Volcano. Le , un avion américain repère une petite force de surface japonaise qui est attaqué par le Biloxi, trois croiseurs et sept destroyers, le Biloxi participant à la destruction du destroyer d'escorte Matsu et du charbonnier Ryuko Maru[2]. Le , alors qu'il se préparait à bombarder Ani et Chichi-Jima, il fut secoué par une torpille qui explosa dans le sillage du croiseur. Il ne fut pas endommagé mais la mission de bombardement fut annulé, les croiseurs retrouvant les porte-avions dans l'après midi pour rentrer ensuite à Eniwetok le . Après avoir été ravitaillé par le pétrolier Tappahannock, le croiseur jeta l'encre dans le lagon pour un ravitaillement. L’équipage bénéficia également de trois semaines de repos et de loisirs[3].

Affecté au TG 38.4, le croiseur léger appareille le en compagnie des porte-avions Franklin, San Jacinto et Enterprise, du croiseur lourd New Orleans et de douze destroyers. Il participe de manière indirecte aux raids contre les Bonins et Palau avant de pilonner directement Chichi-Jima le puis Iwo Jima le 1er septembre. Il est de retour à Saipan le . Reprenant la mer dès le , il couvre les porte-avions chargés de mener des raids contre Palau les 10 et , le débarquement amphibie ayant lieu sur Palau le 15 de ce mois[2].

Après une période de repos et d'entretien à Manus dans les îles de l'Amirauté, le croiseur reprend la mer le , retrouvant le TG 38.1 pour protéger les porte-avions lors de leurs raids contre les îles Ryukyu le , puis Formose du 12 au , avant Luçon du 14 au afin de préparer le débarquement à Leyte qui a lieu le [3]. Il assure ensuite la couverture des porte-avions engagés dans la bataille du golfe de Leyte, puis le , détruit près du détroit de San Bernardino le destroyer japonais Nowaki en compagnie de trois autres croiseurs[2].

Philippines, octobre 1944 – janvier 1945

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Le , le Biloxi quitte les Philippines et gagne Ulithi qu'il atteint deux jours pour reposer l'équipage et entretenir le matériel. Il était présent le lors de l'attaque d'un sous-marins de poche kaiten japonais contre le pétrolier USS Mississinewa[2],[3].

Le , le Biloxi reprend la mer en compagnie du TG 38.3 pour des attaques aériennes contre Luçon. Le , le Task Group doit être retiré car les cinq porte-avions américains ont été endommagés par des kamikazes[2].

Les porte-avions retrouvent les Philippines le pour soutenir les débarquements à Mindoro. Après avoir survécu au typhon Cobra le , il rentre à Ulithi le où il mouille pendant une semaine[2].

 
Proue de l'USS Biloxi vers 1944.

Le croiseur reprend la mer au sein du TG 38.3 (composés des porte-avions Essex, Ticonderoga et Langley) le pour des raids sur Formose qui sont lancés le , raids perturbés par les conditions météorologiques. Le TG 38.3 regagne ensuite le sud pour des opérations en liaison avec le débarquement dans le golfe de Lingayen qui a lieu le , appuyant le débarquement mais menant également des raids contre Formose, Ryukyu et les Pescadores[2].

Le , les porte-avions escortés par le Biloxi frappent l'Indochine, notamment la baie de Cam Rahn et Qui Nhon. Après un ravitaillement en mer, les porte-avions du TG 38.3 bombardent Hainan et Hong Kong[2], puis de nouveau Formose le . Vers midi, deux kamikazes s'écrasent sur le porte-avions Ticonderoga et le destroyer USS Maddox. Le croiseur Biloxi est détaché pour escorter les deux navires endommagés jusqu'à Ulithi qu'ils atteignent le [2],[3].

Iwo Jima, février – mars 1945

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Le , le croiseur léger retrouve le TG 58.4 pour des opérations contre Iwo Jima (opération Detachment). Le débarquement a lieu le et le Biloxi, qui jusque-là protégeait les porte-avions, appuie le débarquement en tirant contre des positions à terre jusqu'au 21, quand l'affût no 6 de 127 mm ouvrit le feu sur le no 5, provoquant des dégâts humains et matériels limités[2].

En dépit de ces dommages, le Biloxi retrouve le TG 58.4 pour couvrir les porte-avions attaquant la région de Tokyo à partir du , mais le mauvais temps annula un grand nombre de raids et le groupe opérationnel se retira vers le sud pour frapper les installations littorales et les aérodromes d'Okinawa. Le Biloxi est de retour à Ulithi le 1er mars pour des réparations et un ravitaillement[2].

Okinawa, mars – avril 1945

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L'USS Biloxi faisant feu lors du bombardement d'Okinawa (fin mars 1945).

Le , le Biloxi reprend la mer pour participer à l'opération Iceberg, le débarquement sur Okinawa. Le croiseur est affecté au TG 54.1 destiné à couvrir l'action des dragueurs de mines et des UDT puis de soutenir les troupes au sol, notamment lors du débarquement amphibies et les atterrissages amphibies dans l'archipel Kerama le 26[2],[3]. S'installant à Okinawa plus tard dans la matinée, il lance notamment ses hydravions pour des missions d'observation et de reconnaissance, tirant également sur des cibles à l'ouest de la pointe Zanpa Misaki[2].

Dans la soirée du , il est endommagé par un kamikaze mais la bombe de 500 kg n'explose pas et les dégâts sont finalement limités. Le Biloxi passa trois semaines pour couvrir les troupes au sol qui débarquent le [2].

Retour aux États-Unis, avril – juillet 1945

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Il quitte ensuite Okinawa le et arrive à Ulithi le pour une période d'entretien auprès du navire-atelier Vulcan, avant de gagner San Francisco le via Pearl Harbor. Il subit des travaux jusqu'au et passe deux semaines d'essais et de remise en condition, qui seront interrompus par un problème technique le (rupture d'une conduite de vapeur, huit hommes brûlés mais aucun sérieusement)[2],[3].

La fin de la guerre, juillet – août 1945

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Retournant vers le Pacifique le , le Biloxi s’entraîne à Hawaï jusqu'au , date à laquelle il appareille de Pearl Harbor pour Ulithi, tirant contre Wake afin d’entraîner ses canonniers le . Il arrive à Ulithi le , puis se ravitaille et gagne Leyte en arrivant dans la baie de San Pedro le . À 8 h 15 le lendemain matin, il apprit la capitulation japonaise[2].

Après-guerre, août – novembre 1945

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Il quitte les Philippines pour Okinawa le qu'il atteint trois jours plus tard. Il y passa trois semaines à attendre les ordres. Reprenant la mer le , il rejoint Nagasaki pour évacuer des prisonniers de guerre à partir du et les débarquent à Okinawa trois jours plus tard, avant de retourner au Japon pour soutenir les forces d'occupation américaines[3]. Il quitte le pays le pour Okinawa qu'il atteint le , puis rejoint Pearl Harbor et San Francisco où il arrive le [2].

Réserve, retrait du service et vente, 1946 – 1962

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Le croiseur gagne Port Angeles (État de Washington) le pour y être désarmé. Il est mis en réserve au Puget Sound Naval Shipyard le et désarmé le . Après quinze ans d'inactivité, le croiseur est rayé du Naval Vessel Register le puis vendu à la démolition le [2].

Décorations

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Le Biloxi a reçu neuf Battle stars pour son service pendant la Seconde Guerre mondiale[2].

Monuments commémoratifs

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La superstructure du navire a été conservée et érigée dans le Guice Park, près du Biloxi Small Craft Harbor, dans la Lameuse Street, où elle se trouve encore aujourd'hui. La cloche du navire est exposée dans le hall du Biloxi Maritime and Seafood Museum.

Notes et références

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  1. Gardiner et Chesneau 1980, p. 119.
  2. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z aa ab ac ad et ae (en) « Biloxi (CL-80) », sur Dictionary of American Naval Fighting Ships, département de la Marine, Naval History & Heritage Command, .
  3. a b c d e f g h i j k l m et n « USN CROISEURS LEGERS CLASSE CLEVELAND », sur forummarine.forumactif.com (consulté le )

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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