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Théophile-Théodore-Joseph-Antoine Wahis est né en Flandre Occidentale et plus précisément à Ménin, le 27 avril 1844 de l'union de Théophile Wahis père et Clotilde Delrue. Il décède à Schaerbeek (Bruxelles) le 26 janvier 1921 à l'âge de 76 ans.[1] Il est principalement connu pour avoir été un militaire et un haut fonctionnaire de l'État Central Belge au Congo. Il occupait la fonction de gouverneur général de l'État libre du Congo de 1892 à 1908 mais aussi du Congo Belge de 1908 à 1912.[2] Il fut décoré au cours de sa carrière et notamment anobli comme baron en 1901 pour les services rendus à la couronne.

Théophile Wahis
Illustration.
Fonctions
Gouverneur général
Monarque Léopold II - Albert Ier
Prédécesseur Camille Coquilhat
Successeur Félix Fuchs
Biographie
Titre complet Baron
Date de naissance
Lieu de naissance Ménin
Date de décès (à 76 ans)
Lieu de décès Schaerbeek (Bruxelles)
Nationalité Belge
Père Théophile Wahis
Mère Clothilde Delrue
Conjoint Alix De Rossius
Enfants Jacques et Marie-Henriette Wahis
Profession Haut-fonctionnaire
Distinctions Boulevard Général Wahis et parc Wahis

Enfance (1844-1861)

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Dès son enfance, Théophile Wahis est baigné dans un univers militaire. En effet, son père et son oncle sont tous deux officiers dans l'armée belge.[3] À l'âge de 16 ans, après ses études gréco-latine au collège Saint-Aloysius, il décide de suivre les traces de sa famille et s'engage au 11e régiment de ligne afin de préparer au mieux sa futur carrière militaire.[4] Deux ans plus tard, il s'inscrit et intègre l'école militaire le 29 novembre 1861 à l'âge de 18 ans.[5],[6]

Formation militaire (1861-1864 et 1866-1890)

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En 1864, Théophile Wahis est nommé sous-lieutenant d'infanterie le 26 mai 1864[7] mais prend quelques semaines plus tard, la décision d'interrompre le cours de ses études militaire pour se lancer au service de la légion belge-mexicaine. Il est donc nommé le 12 octobre 1864 lieutenant au corps belge du Mexique.[8] C'est lorsqu'il rentre en Belgique, en automne 1866, qu'il reprend ses études militaires afin de conclure son parcours à l'École de guerre et ainsi obtenir son titre d'état-major. [9]

Campagne Mexicaine (1864-1866)

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En 1864, à l'âge de 20 ans, Théophile Wahis va alors débuter sa carrière dans sa campagne au Mexique. Il décide de solliciter son affectation dans la légion belgo-mexicaine.[10] Sa carrière débute lors de la création d’un corps expéditionnaire fin 1864 pour défendre Charlotte de Belgique, la fille de Léopold 1er, qui plus est, impératrice du Mexique, épouse de l’empereur du Mexique, Ferdinand-Maximilien.[11] Théophile Wahis est alors admis en tant que garde rapproché de la princesse. À l’époque, le trône de Mexique était menacé sous le second empire mexicain. En 1864, le couple débarqua au Mexique sous la protection des troupes françaises, mais n’avaient pas vu dans quel processus de guerre de conquête ils étaient amené. Théophile Wahis est admis au corps belge dans la première compagnie de voltigeurs. Il est, par la suite, muté en tant qu'officier d'ordonnance de camp du colonel Van Der Smissen et gardera cette fonction jusqu'à la fin de la campagne.[12],[13] Cette désignation ne l'a pas empêché de s'illustrer lors d'engagements armés et de gagner l'admiration de son supérieur, le baron-colonel Van Der Smissen avec qui une relation de confiance va se tisser. Il le soutiendra toute sa vie. Cependant, lui et ses camarades seront licenciés fin 1866, par l'empereur Ferdinand-Maximilien. Malgré la fin qu'à connu l'empereur et sa femme, cette campagne a, tout de même, fortement favorisé la carrière de Théophile Wahis.[14]

Régiment des grenadiers (1867-1890)

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Lorsque Wahis revient du Mexique, il poursuit son école de guerre en 1870[15] et est transféré, à sa demande, au régiment des grenadiers. En 1875, lorsque le colonel Van Der Smissen est promu général, celui-ci va garder Théophile Wahis comme aide de camp grâce à leurs bons rapports et à leurs bons souvenirs du Mexique et ce pendant près de 15 ans.[16] Il restera très attaché à ce régiment où il acquittera tous ses grades.[17] Le désormais général Van Der Smissen entretient quant à lui, de très bons rapports avec le roi Léopold II. Celui-ci s'exaspère de la situation au Congo où en à peine 5 ans, 6 personnes se sont succédé comme représentant de l'état sur place. Il est donc très probable que le général Van Der Smissen, en tant qu'aide de camp du roi et bénéficiant de son estime, aie proposé son subalterne pour exercer cette profession. Le contexte bénéficie à Théophile Wahis. En effet, le roi ayant vu se succéder des consuls et des ingénieurs à ce poste, il est favorable à ce qu'un fonctionnaire issu du domaine militaire, occupe ce poste à l'instar de Camille Coquilhat qui avait prouvé les capacités d'un militaire sur le terrain. Léopold II voit en Wahis un candidat avec beaucoup de potentiels.[18]

Formation politique

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Léopold II, sous l'impulsion de son aide de camp, va donc vouloir familiariser très rapidement Théophile Wahis "aux arcanes de l’Etat qu’aux objectifs léopoldiens". En 1890, il l'engage au service de l'État indépendant du Congo et lui fait passer un stage rapide auprès de l'administration centrale de celui-ci.[19] Il devient alors secrétaire général du département de l'Intérieur de l'État indépendant du Congo. Cependant, il doit se former rapidement en Vice-Gouverneur général car la santé de Camille Coquilhat se dégrade rapidement et celui-ci réclame l'arrivée imminente de son successeur. Celui-ci décédera quelques semaines avant l'arrivée de Théophile Wahis.

Départ pour le Congo

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C'est le 18 mars 1891 que Théophile Wahis s'embarque en direction de Boma en tant que secrétaire général du Département de l’Intérieur. Son but est de remettre de l'ordre au sein de administration de l'EIC suite à son mauvais fonctionnement. Il y apporte sa structure militaire et réussit à remettre rapidement de l'ordre à l'intérieur de l'administration. Ses résultats satisfaisant lui permettra d'être rapidement promu au rang de Gouverneur général dès juillet 1892[20]. Léopold II va lui confier, dès lors, les fonctions de Gouverneur général suite à ses aptitudes de haut commandement et de son impulsion militaire.

Gouverneur général (1892-1912)

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C'est à la suite du décès de son prédécesseur Camille Coquilhat, que Théophile Wahis est promu, le 1er juillet 1892, en tant que Gouverneur général de l'état indépendant du Congo. Il a sur ses épaules de grandes tâches à accomplir. En effet, il va se consacrer à perfectionner les différentes institutions de l'Etat.[21] Il doit se charger en premier lieu de réformer la Force publique afin de constituer une armée conséquente pour le jeune état. Il doit aussi se charger de développer l'agriculture, lutter contre les maladies notamment la maladie du sommeil, réaliser des travaux d'infrastructures que ce soit dans le domaine éducatif, des transports, etc.[22] Il exercera officiellement sa fonction de 1892 à 1912 au-travers de 5 termes mais comme il le note dans une note personnelle, il ne restera réellement sur place que 90 mois.[23],[24] Ces absences répétés lui vaudront une connaissance du Congo comme lui reprochera Paul le Marinel et pas un réel contrôle de la situation.[25] En effet, il n'est pas sur place au début du XXème siècles (1901-1905) lors des premiers scandales sur l'EIC comme le rapport cassement ou la commission d'enquête Janssens car il est en Belgique, chargé par le roi d'effectuer des missions militaires en Europe. C'est durant ses absences qu'il est remplacé par différents vice-gouverneur généraux tel que Félix Fuchs, Émile Wangermée ou encore Paul Costermans.[26] De plus, sa prise de décision est fortement limité dû à deux facteurs.

D'une part, le roi Léopold II, de son château de Laeken, est extrêmement attentif à ce qu'il se passe dans son domaine dont témoigne la correspondance fournie entre les deux hommes dans laquelle on peut observer la précision des demandes et des exigences qu'il pose à son représentant sur place.[27],[28] Celui-ci a deux objectifs bien précis en tête. Il souhaite premièrement, maintenir la situation géographique à savoir contrôler la zone de son royaume. Deuxièmement, il cherche à développer l'économie de la Belgique grâce à l'exploitation des ressources naturelles de son domaine colonial notamment l'ivoire de même que le développement de production de caoutchouc.[29] Ces lignes de conduite dicteront le comportement du gouverneur général tout au long de sa carrière au sommet de l'administration sur place.

D'autre part, les sociétés concessionnaires ont une réelle influence au Congo par leur poids dans l'économie, ce qu'il leur permet de s'arroger des prérogatives (droit de police) afin d'améliorer leur exploitation en mettant au pas les travailleurs indigènes. Ils n'hésitent donc pas à contester les décisions du gouverneur lorsque celle-ci entrave leur possibilité de profits.[30]

 
La Force Publique dans les années 1940.

Réformes administratives

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Lorsque Théophile Wahis arrive à Boma en 1891, sa mission principale est de remettre de l'ordre au sein d'une administration laxiste dont les agents se permettent d'accomplir des actes illégaux. Il entreprend de nombreuses réformes administratives comme l’organisation de la Force publique, le développement des camps d'instructions et l’organisation du service des transports, mais il réalise aussi des travaux d'infrastructure, développe l’agriculture, lutte contre les maladies tel que la maladie du sommeil, crée des colonies scolaires, etc.[31]

 
La Force Publique en 1928.

La Force Publique

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La force Publique sert à exercer la puissance de l'Etat et insère une structure générale, elle était nécessaire à l'économie coloniale.[32] Elle nait officiellement avec l'Etat indépendant du Congo.[33] Théophile Wahis est celui qui souhaite réorganiser cette Force Publique, forte importante à ses yeux, afin d'assurer qu'il y aie toujours une armée à disposition en cas de conflit dans une région, qu'il y ai toujours à "proximité une force de l'État indépendant supérieure aux groupement locaux qui auraient pu tenter une agression." [34] Celle-ci est la seule force armée présente au Congo belge jusqu'en 1950.[35] Avant ses changements, la Force Publique était composé d'éléments recrutés à l'étranger, avec une organisation limitée et négligée. Il créa alors des camps d'instructions pour ces miliciens recrutés.[36],[37] Le règlement de ces camps était élaboré par Wahis en personne, de même qu'il observait, soit par lui même, soit par des officiers, si les règles étaient biens appliqués ainsi que les progrès accomplis dans ces camps. [38]

Les expéditions pour fixer les frontières de l'état

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Un des objectifs marqués du souverain est de gérer la situation géographique de son jeune royaume pour ne pas se faire devancer par les voisins. Il exhorte donc Wahis pour qu'il pousse les explorations à leur paroxysme que ce soit celle du Katanga, de Lunda, etc[39]. Pour soutenir ses explorations, le gouverneur général se charge personnellement de surveiller le ravitaillement en hommes et en vivres[40].

Le but final du monarque étant de pouvoir contrôler le Nil. Afin d'exploiter au mieux le territoire, le développement des transports sont mis en avant, en particulier celui du chemin de fer.[41] En 1896, il a donc la possibilité de présider à l'inauguration du tronçon de chemin de fer MatadiKenge.[42]

Relations avec ses subalternes

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Issu de la tradition militaire, Théophile Wahis conserve les rapports de hiérarchie et sa logique de domination à l'égard de ses subalternes. Lors de son arrivée à ce poste, il est méfiant à l'égard de ceux qu'il appelle les officiers de la première génération. Dans son personnel, il préconise pour les postes à responsabilités des hommes plus mûrs qui comprennent mieux sa logique d'action. Dans une correspondance avec Edmond van Eetvelde, il dit : "un trop grand nombre d'agent très jeunes, irréfléchis, imitant inconsciemment ce qu'ils ont vu faire par certains anciens qui à coté de qualités ont d'énormes défauts, presque toujours notamment celui d'être eux-mêmes trop jeunes d'âge, de ne connaître presque rien de la vie civilisée et de s'occuper par conséquent assez peu des principes que l'on y trouve."[43] De plus, il a une grande emprise sur l'administration et ne supporte aucun écart de la part de ses subalternes, qu'il considère alors comme des actes d'insubordination. Sa façon de diriger lui attire les critiques de Fuchs et de l'inspecteur d'état, Paul le Marinel, qui le qualifie de "petit garçon à Bruxelles (...) et de colonel à la tête de son régiment à Boma."[44] Au cours de son gouvernorat, il va rencontrer deux conflits majeurs avec ses subalternes dont les personnalités divergent complètement.

Tout d'abord, c'est le commissaire de district Hubert Lothaire qui va s'attirer les foudres de Théophile Wahis en faisant exécuter un commerçant anglais, Charles Stokes. L'exécution comprends de nombreuses irrégularités de procédure dont notamment la demande d'appel qui fut refusé alors qu'il est britannique et des fausses déclarations. Le commissaire connaîtra deux procès et se fera acquitté deux fois, une première fois en avril 1896 par le tribunal de Boma et ensuite la décision sera confirmé en appel en août 1896.[45] Le gouverneur face à cet incident diplomatique convoque Lothaire et exige qu'il s'occupe de régler avec le consul anglais les détails liés à la succession de Stokes. Celui-ci refuse et décide de retourner en Belgique. Théophile Wahis le révoque par une mise à pied et le décrit comme "un homme dangereux capable d'attaquer le gouvernement dans son honneur".[46] Il reviendra quelque années plus tard avec l'Anversoise dont l'actionnaire majoritaire est Léopold II et reçoit la bénédiction du gouvernement central. Cependant, il se fera jugé par le procureur Waleffe avec l'appui de Wahis lorsque sa société, qui exploite le caoutchouc et l'ivoire dans le bassin de la Mongala, mettra la région à feu et à sang.[47] Ensuite, le second cas est celui d'Alphonse Cabra, un officier érudit mais trop ambitieux qui était envoyé en mission par le roi en tant qu'haut-commissaire afin de faire une inspection en 1905. Celui-ci se serait bien vu gouverneur général et déclare que le poste lui aurait été promis.[48] Selon des rumeurs reportés aux oreilles de Wahis, Alphonse Cabra aurait proféré des insultes à l'égard du gouverneur dans le cadre d'un dîner privé. Soucieux de son image et de sa réputation, Théophile Wahis congédie Cabra qui repart en Europe quelques temps après, malade et démoralisé.[49],[50]

Complexité de son gouvernorat

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Théophile Wahis est à Boma, le représentant du gouvernement central de Bruxelles. Il reçoit des ordres très précis qui sont souvent rédigés par le roi en personne, celui-ci étant très attentif à la situation sur place[51]. Il cherche à développer le transport, l'exploitation agricole afin de faire fructifier l'économie du pays. Dans ce royaume encore instable dû au récurrente rébellion, la répression est trop souvent brutales et excessives. Théophile Wahis, pour qui l'honneur est primordial, refuse que de tels agissement soient posés sous son commandement et décide rapidement de prendre des dispositions à l'égard des comportements de ces fonctionnaires.[52] Il décide notamment dès son premier terme d'interdire les incendies volontaires des villages comme moyens de répression et promulgue des circulaires traitement de l'emploi de la répression.[53] dans une circulaire du 12 décembre 1891, il impose la soumission des natifs locaux à l'autorité mais n'autorise les répressions énergiques que lorsque tous les moyens de conciliation se trouvaient épuisés".[54] Par la suite, dans un circulaire du 24 janvier 1896, il insiste sur le fait que les soldats qui s'écarteraient de ces prescriptions et qui agiraient illégalement, seraient traduits devant le Conseil de Guerre et subiraient les conséquences de leurs actes.[55] Cependant, le gouverneur général fait rapidement face à une contradiction. il ne peut sévir comme il le souhaiterait sans entraver les objectifs de sa majesté. Lorsqu'une rébellion éclate et que celle-ci entrave les transports, l'emploi de la répression est le moyen le plus économe en temps et le plus favorable économiquement. Il s'ne rend compte lors de ses inspections de 1896 où il ne va pas hésiter à "dénoncer une série de faits et à poursuivre les responsables mais il ne le fait que dans la mesure où ses décisions n'entravent pas les objectifs de Léopold II".[56] Tout le monde ne sera pas dupe et les articles de presse seront publiés pour critiquer la partialité de certains rapports.[57]

Fin de Carrière

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Le théophile Wahis aura effectué une longue carrière à la tête de l'organisation de l'état indépendant du Congo et du Congo belge avec 5 termes.[58] Sa longévité à ce poste a été favorisé par sa bonne relation avec le roi Léopold II.[59] C'est peu après sa mort, qu'il se retire en 1912 en démissionnant.[60] Par la suite, il se consacre à des activités commerciales[61] notamment dans les plantations caoutchoutières en Asie ainsi qu'à des occupations plus intellectuelles tel qu'à l'organisation du musée colonial de Tervuren (commission de géologie). Il écrira même un article détaillé traitant sur La participation belge à la conquête du Cameroun et de l'Afrique orientale allemande pour la création de la Revue Congo. C'est auprès de sa femme Alix de Rossius et de ses deux enfants, Jaques Wahis et Marie-Henriette Wahis,[62] qu'il passera la fin de sa vie, pour finalement décéder à Schaerbeek le 26 janvier 1921.

Critiques

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Théophile Wahis était un homme très respecté qui recueilla au cours de sa vie de nombreuses éloges que ce soit du Colonel Van Der Smissen lorsqu'il était sous ses ordres ou bien son successeur Felix Fuchs à son discours d'entrée. La loyauté que va témoigner Théophile Wahis au long de sa carrière au gouvernement central et à la personne du roi, vont renforcer au fil du temps sa position et son influence. Cependant, l'administration dans l'EIC est fortement critiquée internationnalement dûs aux horreurs commises sur place. Le gouverneur étant l'un des responsables de cette situation, il n'échappe pas à ces critiques. Tout d'abord, il est mis en accusation par Sjöblom dans le Times, un missionnaire protestant suédois qui l'accuse d'avoir été témoin des crimes se déroulant sous son commandement et d'avoir entendu notamment les aveux d'un chef de poste sans l'avoir poursuivi judiciairement.[63] Ensuite en Belgique, Félicien Cattier, un professeur de l'ULB, suit ce mouvement de contestation appelé "Congo Reform association" sur l'administration dans l'EIC fermant les yeux sur les exactions de certains fonctionnaires pour permettre une croissance dans la productivité.[64] C'est dans ce contexte qu'il publie "Étude sur la situation de l'État Indépendant du Congo". Il y critique le roi ainsi que des fonctionnaires de l'administration locale. Il met en lumière que le Baron Théophile Wahis incite un de ces commissaires de district à utiliser la prise d'otage sur les femmes si les locaux refusent de travailler : "Là où les indigènes refusent le travail avec obstination, vous les contraindrez à obéir en prenant des otages". Cette manière de procéder avait été vivement critiquée par la commission d'enquête quelques temps plus tôt.[65]

Théophile Wahis se défendit de ces accusations en argumentant dans une lettre datant du 26 mars 1906, qu'il avait interdit cette pratique au travers d'une circulaire datant du 7 janvier 1895. Il poursuit en déclarant que cette pratique est pacifique et permet de pousser les indigènes au travail et continue en affirmant que "notre opinion est aussi honorable et se justifie autant que la vôtre". Il termine par citer sa tournée d'inspection dans le Haut-Congo et dit avoir réprimer tous les abus qui avaient été portés à sa personne.[66]

Du point de vue de ses relations avec l'administration interne, son succès et sa relation privilégiée avec le roi crée le ressentiment de Charles Lambrecht, qui malgré le fait qu'il soit secrétaire général de l'intérieur, se sent supplanté par Théophile Wahis qui a plus qu'un avis consultatif sur les décisions prises par Bruxelles.[67] On lui reproche notamment dû à sa présence épisodique dans l'État indépendant du Congo, une méconnaissance de la zone et un manque de contrôle de la situation sur place[68]

Enfin, il entretient une relation compliqué avec Félix Fuchs duquel il diffère sur l'éducation, la manière de fonctionner, etc. Celui-ci est jaloux de son pouvoir.[69] Malgré leur divergence de point de vue, Félix Fuchs lui rendra hommage lors de son discours d'accession au poste de gouverneur général : "Il étendit toujours sur eux sa vigilante protection tutélaire et c’est en chevalier sans peur et sans reproche qu’il accomplit son difficile devoir".[70]

Honneur

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Décorations

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décoré de:

 

Grand Officier de l'Ordre de Léopold

 
BEL Kroonorde Grootofficier BAR

Grand Officier de l'Ordre de la Couronne

 
BEL Order of the African Star - Commander BAR

Commandeur de l'Ordre de l'Étoile Africaine

 
Illustration.

Médaille Commémorative 1870-1871

 
BEL Militair Kruis 1klasse BAR

Croix Militaire de 1re Classe

 
Ruban de l'ordre autrichien.

Grand Croix de l'Ordre de la Couronne de Fer d'Autriche

 
PRU Roter Adlerorden BAR

Grand Croix de l'Ordre de l'Aigle Rouge de Prusse

 
PRT Military Order of Aviz - Knight BAR

Grand Officier de l'Ordre de Saint-Benoît d'Aviz de Portugal

 

Commandeur de l'Ordre de Saint-Stanislas de Russie

 
Illustration.

Commandeur de l'Ordre de l'Épée de Suède

 
Order of the Cross of Takovo (Serbia) - ribbon bar

Commandeur de l'Ordre du Takovo de Serbie

 
Illustration.

Commandeur de l'Ordre Pontificial du Pie

 
Illustration.

Officier de l'Ordre de la Légion d'Honneur de France

 
Ruban de l’ordre

Chevalier de l'Ordre de Saint-Vladimir de Russie

 

Médaille du Mérite Militaire de Mexique et Médaille de l'Expédition du Mexique France

 
Médaille de l'Ordre.

Chevalier de l'Ordre de la Guadeloupe de Mexique

 
Médaille commémorative du règne du roi Léopold II



Médaille Commémorative du Règne de Léopold II

[71]

Toponymes

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Boulevard Général Wahis

Le roi Léopold II a lancé des aménagements dans Bruxelles en hommage au explorateurs et agents de l’état indépendant du Congo. [72] Théophile Wahis a eu droit à son hommage. En effet, la commune de Schaerbeek pris la décision de renommer un boulevard en son nom : Le Boulevard Général Wahis. Celui-ci se trouve sur une artère importante de la ceinture de Bruxelles et est l'un des axes les plus fréquentés de la commune. De plus, près des numéros 14 et 16 du boulevard, il existe un petit espace vert nommé parc Wahis en sa mémoire.[73]

Notes et références

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  1. F. DELLICOUR, Biographie coloniale belge, Bruxelles, Librairie Falk Fils, 1948, Tome 1, p. 940.
  2. X, « Gouverneurs du Congo », sur congoposte.be (consulté le )
  3. F. DELLICOUR, Biographie coloniale belge, Bruxelles, Librairie Falk Fils, 1948, Tome 1, p. 940.
  4. F. COOPMAN., Gouverneur-generaal Th. Wahis en de anti-Kongolese campagne. De rol van gouverneur-generaal Th. Wahis ten tijde van de woelingen in Kongo Vrijstaat (1885-1908), Gent, onuitgegeven licentiaatsverhandeling, Universiteit Gent, 2007, p. 32.
  5. F. DELLICOUR, « WAHIS, Baron Théophile, T.-J.-A », sur ars-moriendi.be (consulté le )
  6. P.-L. PLASMAN, « WAHIS (Théophile) », sur kaowarsom.be, s.d., (consulté le )
  7. MRAC, Archives Théophile Wahis, HA.01.0202.01.
  8. MRAC, Archives Théophile Wahis, HA.01.0202.02.
  9. X, « Wahis, Théophile », sur archives.africamuseum.be (consulté le )
  10. F. DELLICOUR, Biographie coloniale belge, Bruxelles, Librairie Falk Fils, 1948, Tome 1, p. 940.
  11. F. DELLICOUR, « Wahis », sur kaowarsom.be, (consulté le )
  12. P-L. PLASMAN, « WAHIS (Théophile) », sur kaowarsom.be, s.d., (consulté le )
  13. MRAC, Archives Théophile Wahis, HA.01.0202. 244.
  14. P-L. PLASMAN, « WAHIS (Théophile) », sur kaowarsom.be, s.d., (consulté le )
  15. P. VAN SCHUYLENBERGH, « LA MÉMOIRE DES BELGES EN AFRIQUE CENTRALE INVENTAIRE DES ARCHIVES HISTORIQUES PRIVÉES DU MUSÉE ROYAL DE L'AFRIQUE CENTRALE », sur www.africamuseum.be, (consulté le )
  16. MRAC, Archives Théophile Wahis, HA.01.0202.286.
  17. F. DELLICOUR, « WAHIS, Baron Théophile, T.-J.-A. », sur ars-moriendi.be, s.d., (consulté le )
  18. F. DELLICOUR, Biographie coloniale belge, Bruxelles, Librairie Falk Fils, 1948, Tome 1, p. 942.
  19. X, « Wahis, Théophile », sur archives.africamuseum.be, s.d., (consulté le )
  20. P.-L;PLASMAN, « Wahis (Théophile) », sur kaowarsom, s.d., (consulté le )
  21. MRAC, Archives Théophile Wahis, HA.01.0202. 244.
  22. F. COOPMAN, Gouverneur-generaal Th. Wahis en de anti-Kongolese campagne. De rol van gouverneur-generaal Th. Wahis ten tijde van de woelingen in Kongo Vrijstaat (1885-1908), Gent, onuitgegeven licentiaatsverhandeling, Universiteit Gent, 2007, p. 34.
  23. MRAC, Archives Théophile Wahis, HA.01.0202.363.
  24. P.-L. PLASMAN, « Wahis (Théophile) », sur kaowarsom, s.d., (consulté le )
  25. MRAC, papiers Le Marinel, carnet n°12, inspection de la Cie du Lomani, page du 22/02/1906.
  26. F. COOPMAN, Gouverneur-generaal Th. Wahis en de anti-Kongolese campagne. De rol van gouverneur-generaal Th. Wahis ten tijde van de woelingen in Kongo Vrijstaat (1885-1908), Gent, onuitgegeven licentiaatsverhandeling, Universiteit Gent, 2007, p.25.
  27. F. DELLICOUR, « WAHIS, Baron Théophile, T.-J.-A. », sur ars-moriendi.be (consulté le )
  28. MRAC, Archives Théophile Wahis, HA.01.0202. 298.
  29. P.-L., PLASMAN, (préf.Michel Dumoulin), Léopold II, potentat congolais : l'action royale face à la violence coloniale, Bruxelles, éditions Racine, 2017, p.51 et 52.
  30. F. COOPMAN, Gouverneur-generaal Th. Wahis en de anti-Kongolese campagne. De rol van gouverneur-generaal Th. Wahis ten tijde van de woelingen in Kongo Vrijstaat (1885-1908), Gent, onuitgegeven licentiaatsverhandeling, Universiteit Gent, 2007, p.35.
  31. F. COOPMAN, Gouverneur-generaal Th. Wahis en de anti-Kongolese campagne. De rol van gouverneur-generaal Th. Wahis ten tijde van de woelingen in Kongo Vrijstaat (1885-1908), Gent, onuitgegeven licentiaatsverhandeling, Universiteit Gent, 2007, p 34.
  32. A. MAUREL, Le Congo de la colonisation belge à l'indépendance, Paris, L'Harmattan, 1992, p. 29.
  33. A. DE MAERE D'AERTRTCKE, et al., Le Congo au temps des belges, l'histoire manipulée les contrevérités réfutées 1885 - 1960, Bruxelles, Dynamedia, 2015, p. 295.
  34. F. DELLICOUR, Biographie coloniale belge, Bruxelles, Librairie Falk Fils, 1948, Tome 1, p.942.
  35. A. DE MAERE d'AERTRTCKE, et al, Le Congo au temps des belges, l'histoire manipulée les contrevérités réfutées 1885 - 1960, Bruxelles, Dynamedia, 2015, p. 304.
  36. MRAC, Archives Théophile Wahis, HA.01.0202.38.
  37. MRAC, Archives Théophile Wahis, HA.01.0202. 244.
  38. MRAC, Archives Théophile Wahis, HA.01.0202. 244.
  39. P.-L., PLASMAN, (préf.Michel Dumoulin), Léopold II, potentat congolais : l'action royale face à la violence coloniale, Bruxelles, éditions Racine, 2017, p.51 et 52.
  40. F. DELLICOUR, « WAHIS, Baron Théophile, T.-J.-A. », sur ars-moriendi.be, s.d., (consulté le )
  41. MRAC, Archives Théophile Wahis, HA.01.0202.238.
  42. X, « Wahis, Théophile », sur archives.africamuseum.be, s.d., (consulté le )
  43. PVE, 39, lettre de Wahis à van Eetvelde, 27/12/1896.
  44. PVE, 62, lettre de Fuchs à Baerts, 22-23/4/1893.
  45. X, « Hubert Lothaire », sur wikipédia.org, (consulté le )
  46. P.-L., PLASMAN, (préf.Michel Dumoulin), Léopold II, potentat congolais : l'action royale face à la violence coloniale, Bruxelles, éditions Racine, 2017, p.80.
  47. P.-L. PLASMAN, « WAHIS (Théophile) », sur kaowarsom.be, s.d., (consulté le )
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Bibliographie

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  • X, "Hubert Lothaire", disponible sur Hubert Lothaire, 16 mai 2018, consulté le 12 décembre 2019.
  • X, "Gouverneurs du Congo", disponible sur www.congoposte.be, s.d., consulté le 12 décembre 2019.

Archives utilisés

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  • MRAC, archives Théophile Wahis, HA.01.0202.01.
  • MRAC, Archives Théophile Wahis, HA.01.0202.02.
  • MRAC, Archives Théophile Wahis, HA.01.0202.38.
  • MRAC, Archives Théophile Wahis, HA.01.0202.175.
  • MRAC, archives Théophile Wahis, HA.01.0202.192.
  • MRAC, Archives Théophile Wahis, HA.01.0202.238.
  • MRAC, archives Théophile Wahis, HA.01.0202.244.
  • MRAC, archives Théophile Wahis, HA.01.0202.286.
  • MRAC, archives Théophile Wahis, HA.01.0202.298.
  • MRAC, archives Théophile Wahis, HA.01.0202.363.
  • MRAC, MRAC, papier Cabra, farde 69.23, copie de la lettre de cabra à son oncle, 7/7/1906.
  • MRAC, papiers Le Marinel, carnet n°12, inspection de la Cie du Lomani, page du 22/02/1906.
  • MRAC, MRAC papiers Le Marinel, carnet n°14 : Inspection Cie du Lomani, page du 29/9/1906.
  • PVE, 39, lettre de Wahis à van Eetvelde, 27/12/1896.
  • PVE, 62, lettre de Fuchs à Baerts, 22-23/4/1893.

Articles Connexes

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Congo belge

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