L'Inde enregistre 2 viols pour 100 000 habitants[1]. Bien qu'étant un pays où le peuple proteste le plus souvent en masse sans répercussions[2] à la suite de tels crimes, le viol en Inde est cité par Radha Kumar comme un des crimes les plus communs contre les femmes[3].

Nombre de viols par 100 000 habitants en 2012.
Le président de l'Inde Pranab Mukherjee remettant à titre posthume le Stree Shakti Puraskar à Jyoti Singh, surnommée Nirbhaya, victime de viol collectif à Delhi en 2012. Photographie prise le 8 mars 2013, au Vigyan Bhawan, à New Delhi.

À cette statistique s'ajoutent des inégalités de genre comme l'infanticide et les violences conjugales, bien que la situation des femmes en Inde reste proportionnellement moins grave que celle d'autres régions du monde, avec par exemple: la RDC enregistrant 1000 viols par jour, dont une grande partie impliquant des enfants (statistiques de 2011, pour 68 millions d'habitants cette année-là[4]); l'Egypte, où 99.3% des femmes ont subi une forme de harcèlement sexuel[5]; l'Afrique du Sud, où plus de la moitié des hommes déclarent ouvertement avoir violé ou battu une femme au cours de l'année[6] dans certaines villes, ou encore le Liberia, dont 61 à 77% des fillettes/femmes sont victimes de viol, selon un rapport de l'OMS (2002)[7].

À noter qu'en raison de stigmatisation sociale, beaucoup de viols en Inde ne sont pas déclarés par la victime. Elles sont parfois mariées de force au violeur pour "restaurer l'honneur", et leur refus peut entraîner leur mort par "crime d'honneur" (parfois également présents dans le nord de l'Inde, malgré une fréquence proportionnellement plus basse[8]). Par ailleurs, le violeur peut être exempté de toute sanction pour son crime si le mariage aboutit.

Durant la partition de l'Inde, le viol était un problème répandu[9]. On estime qu'à cette époque, jusqu'à 100 000 femmes ont été enlevées et violées[10],[11].

Cas notoires

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Affaire du viol collectif de New Delhi

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À la suite de l'affaire du viol collectif de New Delhi, les attitudes et réactions de certaines autorités politiques et religieuses sont conservatrices[12] :

  • Abu Asim Azmi, président du parti Maharashtra Samajwadi dit : « Je soutiens la peine de mort pour les violeurs de Delhi, mais il devrait aussi y avoir une loi selon laquelle les femmes ne devraient pas porter moins de vêtements et ne devraient pas sortir avec des garçons qui ne sont pas de leur parenté. Quelle est la nécessité de se promener la nuit avec des hommes qui ne sont pas de la famille ? On devrait mettre fin à ceci. » (I support death penalty for the Delhi rapists but there should also be a law that women should not wear less clothes and roam around with boys who are not their relatives. What is the need for roaming at night with men who are not relatives? This should be stopped.)
  • Mamata Banerjee, la ministre en chef du Bengale-Occidental : « Avant, si hommes et femmes se tenaient par la main, ils se seraient fait attraper et réprimander par leurs parents, mais maintenant tout est si ouvert. C'est comme un marché ouvert avec des options ouvertes. » (Earlier if men and women would hold hands, they would get caught by parents and reprimanded but now everything is so open. It’s like an open market with open options.)
  • Le parlementaire Rajpal Saini : « Pourquoi les femmes au foyer et les étudiantes ont-elles besoin de téléphones portables ? Ça les encourage à des conversations futiles et à prendre contact avec des gens hors de leur foyer. » (Why do housewives and school going girls need mobiles? It encourages them to make futile small talk and get connected with people outside their homes.)

Affaire du viol collectif de Subalpur

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Après le viol de New Delhi, le parlement indien avait durci les lois concernant les sanctions contre les auteurs de violences sexuelles. Néanmoins, le , dans un village nommé Subalpur situé dans l'État du Bengale-Occidental, une jeune femme de 20 ans a subi le viol collectif de sa communauté[13] après une sentence rendue par le chef du village.

La victime, célibataire, avait été aperçue accompagnée d'un jeune homme issu d'un village voisin, avec qui elle entretenait une relation amoureuse. Toutefois, l'idylle a bouleversé le chef du village qui s'est empressé d'établir un conseil coutumier local. La jeune femme et son partenaire ont été ligotés à un arbre tout au long du débat entretenu par le conseil qui devait rendre son verdict sur l'avenir de ces derniers.

Une fois la sanction rendue, les deux accusés devaient payer respectivement une amende de 27000 roupies soit environ 317 euros pour être libérés. Le jeune homme s'est engagé à acquitter la somme tandis que la famille de la jeune indienne a annoncé ne pas pouvoir payer[14]. Le chef aurait alors autorisé des villageois à violer collectivement la jeune femme. Selon les spécialistes, ce genre de châtiment est extrêmement rare dans ce village. Des cas semblables à celui de Subalpur ont été recensés dans certaines autres communautés tribales et plus arriérées telles que chez les Jat de l'Haryana (situés entre le Pakistan et l'Inde).

Affaire du viol collectif de Badaun

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Affaire du viol et du meurtre d'une soignante à Calcutta

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Législation

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À la suite du viol collectif et du meurtre de l'étudiante en , à New Delhi, un débat s'engage en Inde, et le rapport d'une commission d'experts, dirigée par le juge Jagdish Sharan Verma, appellant à des « changements systémiques dans l'éducation et les comportements sociétaux ». Le , le Parlement indien adopte une loi « anti-viol » contre les agressions sexuelles. Elle condamne tous les violeurs à au moins 20 ans de prison, ou la prison à perpétuité ou à la peine de mort en cas de décès de leur victime[15].

Viol conjugal

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Le viol conjugal n'est pas reconnu comme un délit dans le cadre juridique indien, sauf si les époux concernés décident de suivre une procédure de divorce[16]. 6 femmes sur 100 font état de violences conjugales sexuelles[17].

Annexes

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Annexes connexes

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Notes et références

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  1. (en) « Rape Statistics By Country 2024 », sur www.datapandas.org (consulté le )
  2. (en) « India's Supreme Court orders task force after protests over doctor's rape and murder », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. Radha Kumar, The History of Doing : An Account of Women's Rights and Feminism in India, Zubaan, , 203 p. (ISBN 978-81-85107-76-9), p. 128
  4. « Congo [DRC] - Exploration par lieu - Data Commons », sur datacommons.org (consulté le )
  5. (en) « Gender-based violence », sur UNFAP-Egypt (consulté le )
  6. (en-GB) « More than half of Diepsloot men have raped or beaten a woman in the past year », sur Sonke Gender Justice (consulté le )
  7. (en) « Sexual Violence in Liberia: End the Silent Epidemic », sur UNDP (consulté le )
  8. (en) Nemat Ahmadi, « Horrific Murder Of Teenage Girl Again Puts Spotlight On Afghanistan's 'Honor' Killings », sur RadioFreeEurope/RadioLiberty (consulté le )
  9. Dubravka Žarkov, The Body of War : Media, Ethnicity, and Gender in the Break-Up of Yugoslavia, Duke University Press, , 286 p. (ISBN 978-0-8223-3966-3, lire en ligne), p. 172
  10. Urvashi Butalia, Writings on Human Rights, Law and Society in India: A Combat Law Anthology, Harsh Dobhal (ISBN 81-89479-78-4), p. 598
  11. Viols en série au pays de Gandhi sur Envoyé spécial, 12 juin 2014.
  12. Indian political and religious leaders give slut-shaming advice on how not to get raped sur Feministing, 9 janvier 2013.
  13. Frédéric Bobin, « Indignation en Inde après un viol collectif dans un village », sur Le Monde,
  14. « Indignation en Inde après un viol collectif ordonné par un conseil de village », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. « Le débat sur les violences sexuelles agite la société indienne », sur Le Monde,
  16. « Le viol conjugal n'est pas un crime », sur Arte,
  17. AFP, « En Inde, des femmes militent pour criminaliser le viol conjugal », sur Challenges, (consulté le )

Liens externes

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