Cadiou le tailleur
Cadiou, surnommé Cadiou-C’hœon, était (sauf votre respect) tailleur de son état. Il demeurait au village de Parc-ann-Itron, en Plouaret, à environ un kilomètre du bourg. Chaque matin, il allait travailler à la journée, dans les fermes et les manoirs du pays, et comme il n’était pas marié, il vivait aisément de son aiguille.
Un jour, il lui prit fantaisie d’aller à la foire de septembre, sur la montagne de Bré, une des plus belles foires du pays.
Il revêtit donc ses habits du dimanche, et se mit gaiment en route.
Après avoir parcouru la foire, en tous sens, visité les marchés aux bœufs, aux chevaux, aux vaches, aux cochons, et fait sa prière à Monseigneur Saint-Hervé, dans sa chapelle, sur le sommet de la montagne, il voulut aussi faire un peu le jeune homme, bien qu’il eût déjà atteint la quarantaine. Il aimait les femmes, du fond de son cœur. Il remarqua, aux abords des danses, une belle jeune fille aux joues rouges, comme une pomme d’api, aux cheveux noirs et aux yeux vifs.
— Voilà mon affaire, se dit-il aussitôt ; je vais lui demander de vouloir bien faire un tour avec moi, dans la foire.
La fille ne demandait pas mieux. Après s’être promenés de tous les côtés, et avoir dansé plusieurs rondes et passe-pieds, Cadiou dit à sa danseuse :
— Je veux vous acheter, à présent, ma douce jolie, votre part de foire, pour vous remercier de votre amabilité.
Et Cadiou lui acheta pour un sou d’amandes.
La fille, dépitée du peu de générosité de son cavalier, pensa en elle-même : « Selon ce que tu me feras, je te ferai aussi, sois tranquille. »
Ils firent encore deux ou trois fois le tour de la chapelle, en se tenant par le petit doigt, comme le font les amoureux, après quoi Cadiou dit : — « Le soleil baisse, et il y a loin d’ici chez moi. »
— Venez que je vous paie aussi votre part de foire, lui dit la jeune fille.
Et elle le conduisit devant la boutique d’un mercier ambulant.
— Choisissez là ce qui vous plaira, ajouta-t-elle, à la condition toutefois que cela ne coûte pas plus d’un sou.
Cadiou prit une grande aiguille, puis, saluant la jeune fille :
— À présent, je vous dis au revoir, ma douce jolie, car voilà que le soleil va se coucher, et je demeure loin d’ici.
— Moi aussi, je retourne à la maison, répondit-elle, et, comme vous êtes de Plouaret et moi de Louargat, nous suivrons la même route, quelque temps, et vous passerez même au seuil de la maison de mon père, au pied de la montagne.
Ils descendirent la montagne ensemble. La jeune fille, arrivée près de la maison de son père, qui était un vieux manoir délabré, dit à son compagnon :
— Voici la maison de mon père : entrez un peu, pour allumer votre pipe, et pour goûter notre cidre.
Après quelques compliments, Cadiou entra dans la maison. Il y vit un grand vieillard assis dans un grand fauteuil, près du feu, et les jambes étendues sur le foyer ; et ces jambes étaient si longues, qu’elles atteignaient jusqu’à l’autre côté du foyer, qui était très vaste pourtant. Il resta d’abord immobile d’étonnement ; jamais il n’avait vu rien de semblable.
— Te voilà donc de retour, ma fille chérie ? — dit le vieillard, quand il entendit ouvrir la porte.
— Oui, mon père, je ne suis pas trop tard, n’est-ce pas ?
Et, selon ton habitude, tu ne viens pas seule. La bonne petite fille que tu fais ! Nous souperons bien, ce soir, il me semble. Non, mon père chéri, ce ne sera pas pour ce soir, mais pour demain matin, à déjeûner.
— Soit, pour demain matin, puisque tu le veux, ma fille ; mais, va me prendre ma faux, pour que je le fauche tout de suite, de peur qu’il ne s’échappe, pendant la nuit.
— Je vais vous la prendre, mon père.
Cadiou, en entendant cette conversation, était resté immobile, comme un pieu de pierre (peulvan) ; mais, la fille ayant ouvert la porte, il se précipita dehors, et de courir !…
— Détache les chiens ! cria le vieillard.
Et la fille détacha les chiens, d’énormes bouledogues, qui se mirent à aboyer, comme des démons déchaînés.
Heureusement, Cadiou avait une belle avance, et il courait, à travers champs, vers la rivière Le Léguer, se croyant en sûreté, s’il parvenait à la mettre entre les chiens et lui. Au moment où il entrait dans l’eau, un des bouledogues happait le fond de sa culotte, qui lui resta dans la gueule.
Mais, Cadiou était sauvé, car les droits du grand vieillard ne s’étendaient pas sur l’autre bord de la rivière.
Le pauvre tailleur était rendu de fatigue et de frayeur. Aussi, en sortant de l’eau, il s’étendit sur l’herbe, et s’endormit aussitôt.
Quand il s’éveilla, il faisait nuit noire, et ayant aperçu des tas de foin autour de lui, il se fourra dans un d’eux, pour attendre le matin et n’avoir pas froid.
Peu de temps après, il fut étonné d’entendre prononcer les paroles suivantes, auprès du tas de foin où il s’était fourré :
— Voici le meilleur tas ; emportons celui-ci.
— C’étaient des voleurs de foin. Et ils commencèrent à défaire le tas, avec des fourches de fer, pour l’emporter. Le pauvre Cadiou était on ne peut plus embarrassé. — Si je reste ici, se disait-il, ils vont me blesser avec leurs fourches de fer, et si j’essaie de fuir, ils m’attraperont certainement, et me tueront peut-être, pour être sûrs que je ne les dénoncerai pas. Que faire, mon Dieu ?
En ce moment, il sentit le fer froid d’une fourche qui lui effleurait la cuisse droite, et il sortit de sa cachette et se mit à courir. Mais, hélas ! il fut vite pris.
Tiens ! tiens ! s’écrièrent les voleurs, en le reconnaissant, c’est Cadiou le tailleur ! Que ferons-nous de lui ?
— Le tuer tout de suite, pour qu’il ne nous dénonce pas, dit quelqu’un.
— Non, dit un autre, nous pourrions nous débarrasser facilement de lui, sans charger notre conscience d’un si grand crime.
— Comment cela ?
— Voici : étendons-le sur le dos, fixons à terre chacun de ses quatre membres, au moyen de crampons de bois, puis abandonnons-le aux loups à dévorer : vous pouvez être sûrs qu’ils ne tarderont pas à arriver, et c’en sera fait de lui promptement.
— C’est vrai, faisons ainsi, dirent les autres.
Le pauvre Cadiou avait beau pleurer et supplier, jurant sur son salut de ne jamais rien révéler de ce qu’il avait vu, cette nuit, on ne l’écoutait pas. Les voleurs le clouèrent à terre, comme ils l’avaient dit, puis ils s’en allèrent, en emportant le foin.
Tôt après, une louve arriva dans la prairie. Elle s’approcha de Cadiou, le flaira, s’assit ensuite sur sa poitrine, et se mit à hurler, pour appeler ses petits.
— Mon Dieu, c’en est fait de moi, pensa Cadiou.
Sentant alors la queue de la louve sur son visage, il la mordit. La louve poussa un cri et voulut fuir : mais Cadiou serrait de toutes ses forces et ne lâchait pas, si bien que l’animal, en se démenant, finit par arracher de terre les crampons qui retenaient le tailleur. Alors, il lâcha prise, et la louve partit sans lui faire de mal.
Cadiou s’empressa de quitter aussi cette prairie de malheur, et il arriva sans tarder près d’une maisonnette d’argile, couverte de chaume. Il frappa à la porte, et personne ne répondant ; il poussa la claie d’osier et de genêt qui bouchait l’huis de l’habitation. Elle céda facilement, et il aperçut au fond de l’habitation une petite vieille barbue, aux dents longues et noires, qui était occupée à faire des crêpes.
— Bonsoir, grand’mère, lui dit-il,
— Que cherchez-vous, mon fils, répondit la vieille.
— Un abri jusqu’au jour, si vous aviez cette bonté ?
— Ici, mon enfant, on ne reçoit jamais de chrétiens : J’ai trois fils géants, qui vont arriver à la maison, sans tarder, près de mourir de faim, et s’ils te rencontraient dans ma maison, ils te dévoreraient sûrement.
— Vous m’effrayez, grand’mère et pourtant, où aller attendre le jour ? Si vous saviez tout ce qui m’est arrivé, depuis le coucher du soleil !…
Et il lui raconta ses aventures.
— J’ai pitié de toi, mon enfant ; eh ! bien reste ; je saurai m’arranger de manière à ce que mes fils ne te fassent pas de mal ; je leur dirai que tu es mon neveu et leur cousin, un fils de mon frère. Mange des crêpes, en attendant.
Et Cadiou se mit à manger des crêpes. Mais bientôt, il entendit un grand bruit dans la cheminée, et comme des cris de hibou Hou ! hou ! hou !…
— Qu’est-ce que c’est, grand’mère ? demanda-t-il, en tremblant de peur.
— C’est mon fils Janvier qui vient souper.
Et aussitôt descendit par la cheminée dans la chaumière un vieillard à barbe blanche et longue, soufflant dans ses doigts et criant : Hou ! Hou ! Hou !… Je suis près de mourir de faim, mère ; donnez-moi à manger, vite, bien vite !
— Oui, mon fils, voilà de bonnes crêpes, manges-en tant que tu voudras.
Et il se mit à manger. Des monceaux de crêpes disparaissaient dans son ventre, comme dans un gouffre.
Quand sa faim fut un peu calmée, il leva la tête, huma l’air et s’écria : — Je sens odeur de chrétien et je veux en manger !
— Tais-toi, mon fils, tais-toi, et soupe tranquillement, lui dit la vieille ; tu sais bien qu’il ne vient jamais de chrétiens ici.
Janvier engloutit encore quelques douzaines de crêpes, puis il dit de nouveau :
— Je sens odeur de chrétien, mère, et il faut que j’en mange ! Et il se leva, pour chercher dans la maison. Cadiou s’était caché sous la table, et il eût voulu être loin de là.
— Assieds-toi là près, du feu, mon fils, et sois bien sage. Le fils de mon frère, ton cousin, est venu me voir, et je pense bien que tu ne vas plus lui faire peur de la sorte, ni parler de le manger. Il s’est caché sous la table et n’ose bouger, en t’entendant faire le sauvage. Je vais te le faire voir ; mais, ne lui fais pas de mal, car, je te le répéte, c’est mon neveu et ton cousin.
La vieille alors prit Cadiou par la main et le fit sortir de sa cachette, en lui disant : — Viens, mon enfant, viens que je te présente à ton cousin Janvier, et n’aie pas peur de lui, car il n’est pas aussi. méchant qu’il le paraît.
— Si c’est le fils de mon oncle et mon cousin, dit Janvier, je ne
lui ferai certainement pas de mal ; pourquoi aussi ne me l’avoir
pas dit, tout d’abord ?
Et voilà Cadiou et Janvier amis, comme cousins.
Quelque temps après, arrivèrent, l’un après l’autre, les deux autres fils de la vieille, Février et Mars, tout aussi affamés que Janvier, et aussi désireux de dévorer Cadiou. Leur mère les calma et les trompa de la même manière que Janvier, et les voilà grands amis, tous les quatre, et causant tranquillement, auprès du feu, en attendant le jour.
Cependant Cadiou n’était pas sans inquiétude, en la société de semblables cousins, et il ne guettait qu’une occasion de les planter là et de s’en aller.
— Si vous voulez, cousins, leur dit-il, nous jouerons à quelque jeu, pour passer le temps.
— Oui, cousin, jouons à quelque jeu, pour passer le temps.
— Voulez-vous que je vous apprenne le passé et l’avenir ?
— Oui, cousin, apprends-nous le passé et l’avenir.
— Cadiou prit deux gourdins, les posa en croix sur l’aire de la maison, puis il dit :
— Tenez, cousins, asseyez-vous chacun sur un bout de ces bâtons, et ma tante aussi s’assoira sur un bout, comme vous, car il faut être quatre de jeu.
La mère et ses trois fils s’assirent sur les quatre bouts des bâtons.
— C’est bien, dit alors Cadiou ; à présent, je vais sortir un peu, pour observer les étoiles, et quand je reviendrai, je vous apprendrai à connaître le passé et l’avenir. Mais, ne bougez pas, et restez comme vous voilà.
Cadiou sortit là-dessus, et de courir vers Plouaret ! La vieille et ses fils, ne le voyant pas revenir, finirent par se lasser de cette position.
— Va-t-en, Janvier, lui dire de se hâter, dit la mère à son fils ainé, car je ne veux pas rester ainsi, plus longtemps.
Janvier se leva et sortit, mais, il eut beau regarder, chercher de tous côtés et appeler à haute voix, pas de cousin Cadiou. Et il revint et dit :
— Nous sommes joués ! le drôle a déguerpi ! Mais, courons après lui, et si nous l’attrapons, nous lui apprendrons à se moquer de nous.
Et les voilà de partir, comme trois démons enragés, hurlant et brisant les arbres et renversant les maisons, sur leur passage.
Cadiou, les entendant venir, se dit, saisi de frayeur :
— Les voilà qui arrivent ! Où me cacher ?
Et remarquant, dans un courtil, près d’une maison, des ruches d’abeilles, dont une plus grande que les autres était vide et renversée, il s’introduisit et se cacha dans celle-ci. Les fils de la vieille aimaient, paraît-il, le miel, car à la vue des ruches, ils s’écrièrent : ô les belles ruches d’abeilles ! et cessèrent leur poursuite. Emportons-les, ajoutèrent-ils.
Et ils prirent chacun trois ruches. Mars avait celle où se tenait
blotti Cadiou.
— C’est moi, les gars, disait-il à ses frères, qui en ai une qui est lourde ! Quel bon miel elle doit contenir !
Cependant Cadiou tira de son étui la grande aiguille que lui avait payée la fille du géant, pour sa part de la foire, et en piqua Mars, dans le dos.
— Aïe ! — cria celui-ci, comme ces abeilles piquent !
— Cadiou jouait toujours de son aiguillon, tant et si bien que Mars, n’y pouvant plus tenir, jeta sa ruche dans un étang, sur la chaussée duquel ils passaient, en ce moment. Cadiou faillit être étouffé dans la vase, où il s’enfonça. Il parvint cependant à s’en dépétrer.
Mais, il était dans un tel état, qu’il lui fallut se dépouiller de tous ses vêtements, jusqu’à sa chemise, pour les laver. Il les étendit sur un buisson, et entra dans l’eau, pour pratiquer sur lui-même la même opération. Le meunier du moulin voisin, qui s’était levé de bonne heure, pour mettre l’eau sur son moulin, vint à passer en ce moment, et voyant ces vêtements ainsi abandonnés, il les emporta.
Quand Cadiou sortit de l’eau, il se dirigea vers le buisson sur lequel il avait étendu ses vêtements, mais, ne les y retrouvant plus, il fut bien étonné et ne pouvait concevoir qui avait pu les emporter.
Le voilà bien embarrassé de se trouver ainsi, tout nu, d’autant plus que le jour allait paraître. Il se mit à courir, espérant pouvoir atteindre sa maison, avant que l’on rencontrât sur les routes des artisans et des journaliers se rendant à leur travail.
Il lui fallait traverser la place du bourg ; une vieille femme, Guyona ar Saoz, ouvrit sa porte et sortit, comme il passait. Cadiou se rejeta vivement dans la cour de Iouenn Thépaut, le menuisier, et se cacha parmi des planches et autres bois d’œuvre, qui se trouvaient là dans un coin.
Il manquait un nouveau saint Crépin, dans l’église de Plouaret, l’ancien étant tout-à-fait vermoulu et tombant en poussière. Iouenn Thépaut avait été, la veille, au Kerminihi, accompagné du recteur, prendre un saint Isidore, qui était là, dans un grenier, depuis que la chapelle était tombée en ruines. Le pauvre saint avait perdu son nez et quelques doigts seulement, et Iouenn Thépaut avait été chargé par son recteur de les remplacer, de telle sorte que lorsque le vieux saint Isidore, ainsi restauré, aurait été peint à neuf, il ferait un magnifique saint Crépin. Il se leva de bonne heure, ce jour-là, et alla chercher du bois, dans sa cour, pour réparer les pertes du saint. Son étonnement fut grand, vous pouvez le croire, de trouver un homme tout nu parmi son bois. Il eut peur tout d’abord ; puis, se rassurant. — Qui es-tu et que fais-tu là ? Pas de réponse ; Cadiou ne bougeait pas plus que s’il eût été de bois. — Jésus ! dit alors Thépaut, qui était assez simple d’esprit, — c’est peut-être un saint Crépin, qui se trouve ici, par la permission de Dieu, pour prendre la place de l’ancien.
Et il alla trouver son recteur et lui dit : — Quel miracle ! Monsieur le recteur : Dieu nous a envoyé un nouveau saint Crépin ! Venez le voir, vite !
Et le recteur suivit le menuisier. Il salua le saint et lui demanda de la part de qui il venait. Pas de réponse. Il le toucha de la main. Il était froid, comme un saint de bois. — Il n’y a pas à en douter, dit-il alors, c’est certainement un miracle. Il faut faire sonner les cloches, pour que les paroissiens accourent, et que le nouveau saint soit porté solennellement à l’église.
Et l’on sonna les cloches, à toute volée, les paroissiens accoururent de tous côtés, et Cadiou fut porté triomphalement à l’église et placé dans la niche de saint Crépin.
Le bruit s’en répandit vite par la paroisse, et les paroissiens vinrent en foule pour voir le nouveau saint.
— Oh ! le beau saint ! s’écriait tout le monde ; comme il a les yeux clairs ! on le dirait vivant !
Une bonne femme vint avec un cierge allumé, et comme il n’y avait pas là de chandelier, elle plaça son cierge entre les orteils du nouveau saint. Quand le cierge fut presque entièrement consumé, Cadiou, sentant son pied brûler, sauta à bas de sa niche, au grand étonnement des assistants, et s’enfuit en courant hors de l’église. Il traversa le bourg, rapide comme un éclair, disparut, et personne ne sut ce qu’il était devenu.
— Il est remonté au ciel, disaient les uns ; c’est un diable et non un saint, disaient les autres. — Il était tout bonnement retourné chez lui, sans rencontrer personne sur sa route, et s’était mis au lit.
Tout ceci est vrai, car ma grand’mère à connu Cadiou, surnommé Cadiou c’hoéon, et c’est d’elle que j’ai appris ce conte[1].
- (Conté par Barbe Tassel, Plouaret, — Décembre. 1868)
- ↑ Ce conte présente un type assez complet des récits où le conteur populaire,
brodant sur un vieux thème, mythologique ordinairement, introduit
dans sa narration des épisodes empruntés à différentes fables et des souvenirs
personnels et locaux.
C’est comme un cauchemar.
Ma vielle conteuse a localisé son récit, comme cela arrive souvent. Cadiou était réellement un tailleur de Plouaret, et Iouen (Yves) Thépaut, un menuisier du même bourg, et je les ai bien connus, dans mon enfance.