Cendrillon (Épinal)



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Cendrillon
LIVRE D’IMAGES.

CENDRILLON

CH. PELLERIN à ÉPINAL.

Il était une fois un gentilhomme qui épousa en secondes noces, une femme très fière et très hautaine, qui avait elle-même deux filles qui lui ressemblaient en toutes choses.

Le gentilhomme avait une jeune fille aussi douce que belle, mais sa belle mère ne pouvait la souffrir. — Chargée des plus viles occupations elle se tenait au coin de la cheminée ; c’est pourquoi on l’appelait Cendrillon.

Il arriva qu’un jour les sœurs furent invitées à un bal que donnait le fils du roi. — Cendrillon, malgré son chagrin, les conseilla dans leur toilette et s’offrit même de les coiffer, ce qu’elles voulurent bien.

Lorsqu’elles furent parties, elle se mit à pleurer. — Sa marraine, qui était fée, apparut et lui dit : tu voudrais bien aller au bal, n’est-ce pas ? hélas ! oui, dit Cendrillon, en soupirant. — Hé bien ! sois bonne fille, dit-elle, je t’y ferai aller.

Va dans le jardin, lui dit-elle, et apporte moi une citrouille. La marraine creusa la citrouille et l’ayant frappée de sa baguette, elle se trouva transformée en un magnifique carrosse tout doré.

Ensuite elle fut regarder dans la souricière, où elle trouva six petites souris en vie ; elle frappa de sa baguette, et les six souris furent changées en six beaux chevaux gris pommelé.

Puis elle alla dans la ratière où elle trouva un gros rat qu’elle changea en cocher. — Elle changea ensuite six lézards en six laquais qui montèrent derrière le carrosse.

Touchant alors Cendrillon de sa baguette, elle changea ses habits en drap d’or et d’argent. — Puis elle lui donna deux pantoufles de verre, les plus jolies du monde, en l’avertissant de ne pas rentrer plus tard que minuit.

Cendrillon ne se sentant pas de joie, se rendit au bal. — Le fils du roi, qu’on était allé prévenir, courut la recevoir. — Il lui donna la main à la descente du carosse, et la mena dans la salle où était la compagnie.

Dès qu’elle arriva, on cessa de danser pour contempler sa beauté. — Elle dansa avec le fils du roi ; mais lorsqu’elle entendit l’heure, elle fit une grande révérence à la compagnie, et s’en alla au plus vite.


Le lendemain elle fut encore au bal plus parée que la veille. — Le fils du roi, qui en était épris, lui conta tant de douceurs, qu’oubliant l’heure, elle s’enfuit en perdant une de ses pantoufles, et arriva chez elle avec ses vieux habits.

Le fils du roi la suivit, mais il ne put l’attraper ; il ramassa soigneusement la pantoufle qu’il pressa contre son cœur, et ne fit que la regarder pendant tout le reste du bal.

Le lendemain il fit publier à son de trompe dans tout le royaume qu’il épouserait celle dont le pied serait juste à la pantoufle.

On l’essaya aux princesses puis aux duchesses, mais inutilement. — On la porta chez les deux sœurs qui ne purent davantage. — Cendrillon l’ayant essayée, il se trouva qu’elle la chaussait à merveille.

Là-dessus arriva la marraine qui, d’un coup de baguette, rendit à Cendrillon ses habits magnifiques. — Les deux sœurs reconnaissant la belle personne du bal se jetèrent à ses pieds en lui demandant pardon.

Cendrillon leur pardonna, et fut conduite chez le jeune prince qui, la trouvant encore plus belle que jamais, l’épousa le lendemain. — Cendrillon, aussi bonne que belle, logea ses sœurs au palais, et les maria à deux grands seigneurs.

LES CONTES DES FÉES.



CH. PELLERIN à ÉPINAL.

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