et de ses sentiments ne peut bien se
sentir que par une de ses pareilles ; des
riens qu’elles se communiquent deviennent
intéressants par l’analogie qu’il y a
entre leur moral. L’homme a des idées,
des sensations trop différentes, trop
élevées au-dessus de celles de la femme,
pour qu’il existe réellement entr’eux
d’autre liaison que celle du plaisir, et
quoique les femmes ne soient presque
jamais d’accord entr’elles, qu’il y ait
presque toujours une rivalité qui les
divise, de ce conflit même naît la propension
qui les rassemble. Je ne craindrai
point d’avancer un paradoxe, en
disant que plus elles sont divisées, plus
elles ont besoin de se réunir, et que du
choc même résulte la plus grande harmonie.
Je sentais ce besoin, je désirais ardemment de rentrer dans la société, car on sait que je ne pouvais retourner à La Haye. Cependant la faute que j’avais faite de quitter mon entreteneur d’Amsterdam était une leçon pour moi ;