Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/175

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 165 —


et de ses sentiments ne peut bien se sentir que par une de ses pareilles ; des riens qu’elles se communiquent deviennent intéressants par l’analogie qu’il y a entre leur moral. L’homme a des idées, des sensations trop différentes, trop élevées au-dessus de celles de la femme, pour qu’il existe réellement entr’eux d’autre liaison que celle du plaisir, et quoique les femmes ne soient presque jamais d’accord entr’elles, qu’il y ait presque toujours une rivalité qui les divise, de ce conflit même naît la propension qui les rassemble. Je ne craindrai point d’avancer un paradoxe, en disant que plus elles sont divisées, plus elles ont besoin de se réunir, et que du choc même résulte la plus grande harmonie.

Je sentais ce besoin, je désirais ardemment de rentrer dans la société, car on sait que je ne pouvais retourner à La Haye. Cependant la faute que j’avais faite de quitter mon entreteneur d’Amsterdam était une leçon pour moi ;

  NODES