organes, cet état naturel ne nous étonne
point, et qu’il procure rarement à nos
facultés cette exaltation qui est elle-même
la plus douce des jouissances, au
lieu que la peine, la douleur est un
état hors de nature, contre lequel toutes
nos facultés se soulèvent, tandis que
nos organes en sont désagréablement
affectés ; j’en fis la cruelle épreuve. Un
jour que j’étais occupée à lire, la vieille
femme qui me servait entra dans ma
chambre, et les larmes aux yeux, elle
m’annonça que M. van Rennen avait
été attaqué la nuit d’une apoplexie dont
il était mort deux heures après. Cette
nouvelle m’affligea autant qu’elle le
devait ; outre que j’avais conçu une
espèce d’attachement pour M. van Rennen,
qui tenait cependant plus de
l’amitié que de l’amour, je perdais en
lui un amant libéral et généreux ; la
vieille me tira des réflexions où j’étais
plongée, pour me dire que les héritiers
du défunt allant prendre possession de
tous ses biens, il ne me restait d’autre
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