nouveauté, qui agit toujours plus ou
moins sur les hommes, chacune des
deux parties, guidée par une heureuse
prévention, ne voit encore dans l’autre,
que ses belles qualités ; l’aiguillon de
l’amour-propre et de la vanité qui se fait
encore sentir en elles, les porte à ne se
montrer l’une à l’autre que du beau côté ;
mais lorsque cette espèce d’enthousiasme
vient à cesser, que l’imagination
est plus calme, qu’on s’est pour ainsi dire
familiarisé avec ces plaisirs, ces agréments,
ces dehors séduisants, alors on
ne se donne plus la peine de se déguiser,
on se montre tel qu’on est ; le caractère
perce l’enveloppe dont l’amour-propre
l’avait revêtu, et comme deux individus
réunissent ordinairement des défauts
plus ou moins opposés, il en résulte
bientôt un choc, un conflit qui, en
déchirant le voile de l’illusion, occasionne
des aigreurs, des différends, et
souvent une rupture entière.
Cette dissonance, cette opposition que la nature a mise dans le moral des