goûts étaient semblables jusqu’à un certain
point, nous vivions ensemble avec
assez d’union. Dans ces entretiens de
cœur où elle se montrait à découvert,
elle me fit part de l’histoire du collier ;
elle me fit un récit détaillé et exact de
tout ce qui se passa, et j’eus la solution
de cette énigme, qui doit n’en être plus
une pour le public, surtout depuis la
publication des mémoires sur cette
affaire, mémoires que Madame de la
Mothe n’eût sans doute pas mis au jour,
s’ils n’eussent été plutôt pour elle une
spéculation pécuniaire qu’un moyen de
justification.
Madame de la Mothe, sans faire beaucoup de dépense, vivait assez bien à Londres ; les débris du collier lui en fournissaient les moyens : quoiqu’elle demeurât sous le même toit avec son mari, ces deux époux se voyaient rarement ; leur intérêt seul les réunissait quelquefois. Je remarquai bientôt que M. de la Mothe ne me voyait pas avec indifférence ; il me tenait souvent dif-