derniers justifie bien leur faiblesse. Que
d’assauts ne sont pas livrés à leur innocence !
Enfants, des petits garçons leur
offrent sans cesse les preuves de la différence
des sexes ; plus grandes, des laquais
les endoctrinent ; et telle surveillance
que les parents apportent à leur
éducation, il est presque de toute impossibilité
que dans les grandes villes
les jeunes filles à dix ans ne soient pas
parfaitement instruites de ce qu’elles
brûlent de connaître. Je me ressouviendrai
toujours qu’à peine j’avais cet âge
qu’aux chastes côtés de ma mère un
homme en passant dans la rue me déposa
dans la main le gage non équivoque de
sa virilité.
J’étais fort inquiète de savoir si Darmancourt viendrait encore me donner des leçons ou s’il se déterminerait à me laisser tranquille sur la manière de les donner ; car j’étais bien résolue à ne pas être l’élève qu’il voulait faire ; le surlendemain de sa visite, il m’écrivit pour me demander pardon de ses méfaits et