genres de jouissance, après avoir bravé
l’opinion et cherché un bonheur indépendant
de l’estime publique, ce prince
crut trouver une nouvelle jouissance
dans cette opinion et cette estime qu’il
avait jusqu’alors méprisées. Il se dit à
lui même : faisons nous patriote, comme
un autre aurait dit : faisons une partie
d’échecs, ou faisons une promenade.
Dès ce moment il se montra zélé défenseur
de la cause du peuple. Celui-ci, qui
ne juge ordinairement que sur les apparences,
crut que ce changement était
d’autant plus louable, qu’il était extraordinaire,
et bientôt celui qu’il méprisait
auparavant devint son idole et l’objet
de son admiration ; mais comme un
patriotisme qui reposait sur une base
aussi peu solide, ne pouvait avoir d’heureux
effets, comme son principe n’était
point l’élan d’une âme naturellement
grande et généreuse, qui se régénérant
par un retour subit sur elle-même,
déploie d’autant plus d’énergie qu’elle
est restée plus longtemps dans l’inaction,
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