le faire revenir de son évanouissement,
et lorsqu’il reprit ses sens, il était si
faible que je vis bien qu’il était dangereusement
blessé. Enfin les Chirurgiens
arrivèrent ; ils visitèrent la plaie, et après
l’avoir sondée, ils me déclarèrent qu’il
n’y avait d’autres moyens à employer
que l’opération du trépan. Mes craintes
augmentèrent encore ; je dépêchai aussitôt
un domestique du Chevalier à Paris
pour avertir quelques-uns de ses parents
qui s’y trouvaient, et en même temps
pour faire venir le plus habile Chirurgien
de la capitale ; celui-ci fut du même
avis que ses confrères : l’opération se fit
avec assez de succès, mais elle affaiblit
tellement le malade, et il lui prit une
fièvre si violente, que bientôt on désespéra
de sa vie. Cet état dura pendant
quinze jours ; quoique j’en fusse affectée
de la manière la plus douloureuse,
il ne m’empêcha pas de donner tous mes
soins à mon amant ; je ne le quittai pas
d’un instant ; il ne prenait rien que de
ma main, et je m’efforçais par les plus
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