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Lorsque rien ne s’opposa plus à mon mariage avec Jérôme, j’en fis tous les préparatifs. Je me rendis à Paris pour y acheter tout ce qui m’était nécessaire ; je rapportai quantité de présents que je distribuai aux frères et sœurs de mon futur époux, afin de me les attacher encore davantage. Bien loin de me trouver humiliée d’épouser un paysan, j’en étais toute fière. Après la suppression de la noblesse et des titres, qui venait d’être prononcée par l’assemblée nationale, et l’égalité se trouvant rétablie parmi les Français, je devais être sans doute plus honorée d’épouser un agriculteur actif qu’un ex-noble fainéant ; l’agriculture devenait à mes yeux le premier des états, puisque c’était le plus utile.

Enfin je devins l’épouse de Jérôme et en même temps la plus heureuse des femmes ; notre mariage fut célébré sans beaucoup de pompe, mais la joie la plus pure y présida. Depuis deux mois que nous sommes unis, tous mes instants se sont écoulés dans une douce ivresse :

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