Page:Léo - Un divorce, 1866.pdf/119

Cette page a été validée par deux contributeurs.
107
UN DIVORCE

disait plus que ses paroles) vous pouvez vous fier à moi.

— Je le sais, monsieur, j’en suis sûre. J’ai même, de plus, la garantie de mon père à votre égard.

— De votre père !

— Oui, monsieur, c’est-à-dire de l’homme le meilleur et le plus sage que je connaisse. Je lui ai parlé de vous, de votre extrême bonne volonté pour moi. Il m’a répondu : Je connais sir John Schirling ; ses intentions à ton égard sont bonnes : accepte-le pour ami ; seulement, ne te laisse entraîner par lui à aucune démarche importante sans me consulter. Je lui ai demandé l’explication de ces paroles assez obscures ; mais que ce soit de sa part négligence ou intention, je ne l’ai point obtenue.

— Voici votre cousine, dit M. Schirling, toujours fort troublé ; ayez confiance en moi, miss Mathilde, et pardonnez-moi. Je vous souhaite le bonjour.

Il s’éloigna du côté opposé à celui d’où venait Claire, accompagnée de madame Grandvaux. À peu de distance de Mathilde, la jeune femme tout essoufflée se laissa tomber sur un banc.

— Voilà comme elle est forte ! cria madame Grandvaux à sa nièce en l’apercevant. Croirait-on qu’elle vient de se reposer à la maison ?

Anna, qui de la vigne avait reconnu sa sœur, arrivait en courant.

Madame Grandvaux recommença les mêmes doléances.

— La vois-tu ? Qu’est-ce qu’elle a ? Pas plus de force qu’un roseau ! Quand elle m’est arrivée à la maison, elle était si tremblante, que j’ai cru qu’il venait de lui arriver un accident. Je l’ai fait reposer une demi-heure, et maintenant, pour quelques minutes de marche, voici déjà qu’elle n’en peut plus.

  NODES
os 6