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UN DIVORCE

gogne nombre de tripotages. Étienne l’écoutait à la fois pensif et plein de répugnance.

— Eh bien, ce n’est pas mon affaire, dit-il, et je vais vous en donner la meilleure raison, c’est que, pour commencer, je n’aurais pas le premier batz[1].

— Raison de plus, mon cher, s’écria Monadier en ouvrant ses bras ; car, grâce à cela, la chance est complétement supprimée pour vous. Ne savez-vous pas que les deux tiers des spéculateurs sont dans ce cas ? Avec quoi a commencé votre oncle Grandvaux, qui dans ce moment peut-être possède plus de cinq cent mille francs ? Avec sa parole, tout simplement. Dieu sait pourtant ce qu’elle vaut !

— Non, Monadier, je vous le répète, je n’ai pas l’esprit d’intrigue, et l’audace me manque absolument. Je désirerais assez pourtant quitter cette galère maudite où je rame huit heures par jour, sans gagner plus que le moindre de nos manœuvres ; il y a des moments, tenez, où l’envie me prend de m’engager au service de Naples ou de Rome.

— Ne faites pas cela, mon cher ; c’est une triste spéculation. Cette vocation-là n’a plus les mêmes avantages. Eh ! je vois bien ce qu’il vous faudrait, une occupation dans quelque industrie… avec un associé honnête et intelligent…

Monadier parut réfléchir, puis il fit un soubresaut, se frappa le front, donna un grand coup de poing sur la table, regarda Étienne sans parler, en appuyant la main sur la main de son interlocuteur, et après l’avoir ainsi tenu dans l’attente et dans une sorte d’anxiété :

  1. Ancienne monnaie.
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