fendait… parce qu’il l’aimait… parce qu’il était amoureux d’elle !
Était-ce bien vrai ?… Oh ! non ! Elle n’osait le croire. Cependant il y avait déjà longtemps qu’elle le savait.
Mais si c’était vrai ? Le devoir de Claire serait d’éviter ce jeune homme. Elle se reprit alors à douter beaucoup. Non, ce n’était guère probable. Il avait trop de sens et de raison… Et puis il estimait Claire… On ne désire pas ce qu’on n’espère point… Décidément elle restait dans le doute à cet égard.
Un bruit soudain la fit tressaillir. La porte de l’appartement s’ouvrait. Des pas se firent entendre ; c’était Ferdinand. Elle se trouva remplie de confusion en elle-même, car elle ne l’attendait plus et ne pensait pas à lui en ce moment.
Il entra dans la salle à manger, où depuis la naissance de sa petite fille il couchait quelquefois sur un divan. Pendant quelques minutes, on l’entendit marcher, puis le silence se fit. Claire pensa que déjà il dormait peut-être ; elle n’en douta plus quand, ayant prêté l’oreille, elle reconnut la respiration égale et un peu bruyante qu’il avait dans le sommeil. Il pouvait dormir, lui, sans remords d’avoir à jamais détruit le bonheur de la femme qu’il avait aimée, qui lui avait été confiée par sa famille, par la société tout entière, au nom de l’amour, au nom de Dieu !
Et, tandis que peu d’heures auparavant elle n’avait dans l’âme qu’oubli et pardon, qu’appels sublimes, elle ne songea plus maintenant qu’aux torts de Ferdinand envers elle, et ne s’occupa que de les approfondir avec amertume.
Tout à coup, elle pensa aux lettres qu’elle avait emportées pour son mari et qu’elle avait oublié de lui