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UN DIVORCE

reçu chez elle au même titre que les autres, et qu’on l’eût dit plutôt occupé de Georgine, la servante favorite de madame Fonjallaz, car on l’avait vu quelquefois chercher à l’embrasser et lui parler de fort près.

Ceux-ci regardaient madame Desfayes comme une femme jalouse, acariâtre et folle, qui éloignait son mari par ses emportements et son humeur. Mais le parti le plus nombreux était celui qui blâmait également les deux rivales, et qui réprouvait Claire pour sa jalousie, en même temps que madame Fonjallaz pour sa légèreté. Les amies de Claire même, après l’avoir plainte, assuraient qu’à sa place une femme habile et sensée aurait mené les choses tout autrement.

M. Grandvaux, dont rien ne pouvait plus, depuis sa fortune, ébranler l’optimisme, parlait de cette affaire en haussant les épaules, comme s’il se fût agi de folies d’enfant, aisément réparables. Et, chaque fois qu’il voyait Claire, il lui recommandait la patience, l’assurant que la vie n’était, comme l’année, qu’une succession de bons et de mauvais temps, et que le vent, après avoir soufflé d’un côté, soufflait de l’autre.

Il y parut bien ; car un jour le père Grandvaux arriva chez sa fille tout échauffé, et se mit à s’enquérir avec une extrême sollicitude de tous les mauvais procédés qu’elle pouvait éprouver de la part de son mari.

— Je ne veux pourtant pas que tu sois malheureuse, ma fille ; je suis ton père, et c’est à moi de te protéger, si ton mari manque à ses devoirs.

Il embrassa la petite Clara, prit Fernand sur ses genoux ; ses yeux se remplirent de larmes, et d’une voix altérée :

— Ces pauvres chers petits ! Bien sûr, je ne souffrirai

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