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Je serai bien aise de revoir le chevalier de Chatelux ; mais cependant si j’avais pu ajouter à son voyage ce que je voudrais retrancher du vôtre, je ne le verrais pas sitôt. Voyez, je vous en prie, combien je renverse l’ordre de la chronologie : il y a huit ans que j’aime le chevalier. Je suis bien aise que vous mettiez de l’intérêt dans votre voyage ; je désire même que vous y trouviez du plaisir : mais ce que je veux par-dessus tout, c’est que vous regrettiez les gens qui vous aiment. Je voudrais que la Turquie, la Hongrie et l’univers ne vous fissent pas oublier que vous manquez à leur bonheur ; et je voudrais encore que vous revinssiez dans la résolution de ne point les quitter au moment où ils commenceront à jouir du charme de votre amitié et de votre société. Adieu. Je ne vous ai pas dit que je suis malade comme une bête : mais mon âme est moins souffrante ; ainsi je ne dois pas me plaindre. Faites que j’aie à me louer de votre caractère, et vous serez bien aimable.



LETTRE XIII

Dimanche, 8 août 1773.

Voyez quelle folie d’aller vous chercher, d’aller vous attendre à Breslau ! vous y serez occupé du roi, des troupes, de vos succès, etc., etc., et rien ne vous portera à jeter vos regards vers Paris. J’ai tort ; Paris est bien grand, mais vous m’y laisseriez dans la foule. Cependant, croyez-moi, il y a peu, mais très peu, et si je ne craignais de vous affliger, je vous dirais : il n’y a personne qui vous regrette plus sin-

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