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nélida.

vont toutes enrager, ces prétendues jolies femmes ! Vous mettrez une robe blanche, n’est-ce pas ? et ce petit voile de dentelle qui vous donne l’air d’une madone… Il faut que ma cousine me fasse honneur, ajouta-t-il en regardant Nélida avec tendresse ; d’ailleurs il s’agit de livrer bataille. Il faut que votre amie Hortense et votre ennemie la marquise Zepponi restent sur le carreau.

— De qui parlez-vous ? dit Nélida qui sortait d’une longue distraction. Madame Zepponi ? Voici la première fois que j’entends ce nom.

— Vraiment ? dit M. de Verneuil d’un air incrédule ; mais c’est impossible.

— Je vous assure que je n’ai jamais entendu parler d’une marquise Zepponi.

— Alors, je ferais aussi bien de me taire ; mais non ; vous êtes une femme raisonnable, il est bon que vous soyez prévenue ; n’allez pas me trahir, au moins. Puisque Timoléon ne vous a rien dit, c’est qu’il avait ses motifs, apparemment.

Nélida gardait le silence. M. de Verneuil, tout en jouant avec une branche de jasmin qui s’avançait au-dedans de la croisée, et en la faisant passer et repasser doucement sur les doigts de madame de Kervaëns, reprit ainsi :

— La marquise, ou, pour parler comme ces Italiens, la Zepponi, est une sicilienne célèbre par sa

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