homme fait, ni avec de sérieux desseins ; aussi la tendre mère songe-t-elle à guérir sa fille, et cette courageuse fille elle-même va au-devant de la guérison. On quitte Lausanne pour la campagne, et on se dispose à venir visiter la parente en France : voilà la première partie. — La seconde renferme des lettres du gouverneur du jeune lord à la mère de Cécile, dans lesquelles il raconte son histoire romanesque et celle de la belle Caliste. Caliste, qui avait gardé ce nom pour avoir débuté au théâtre dans The fair penitent, vendue par une mère cupide à un lord, était promptement revenue au repentir et à une vie aussi relevée par les talents et la grâce qu’irréprochable par la décence. Mais elle connut le jeune gentilhomme qui écrit ces lettres et elle l’aima : on ne saurait rendre le charme, la pudeur de cet amour partagé, de ses abandons et de ses combats, de la résistance sincère de l’amante et de la soumission gémissante de l’amant. Le père du gentilhomme s’étant opposé au mariage de son fils avec Caliste, mille maux s’ensuivirent, et la mort de Caliste les combla : on ne peut lire cette fin que les yeux noyés de larmes aveuglantes, suivant une belle expression qui s’y trouve. — Les lettres écrites de Lausanne font un livre cher aux gens de goût et d’une imagination sensible, une de ces fraîches lectures dans lesquelles, au travers de rapides négligences, on rencontre le plus de ces pensées vives qui n’ont fait qu’un saut du cœur sur le papier.
On a encore de Mme de Charrières : Le Noble, conte, in-8, 1763. — Lettres neufchâteloises, in-12, 1784. — Lettres de mistriss Henley, in-12, 1784. — Honorine d’Uzerches, in-12, 1796. — L’Abbé de la Tour, 3 vol. in-8, 1798. — Les trois Femmes, 2 vol. in-12, 1798. — Sir Walter Finck, in-12, 1807.
né à Mainvilliers (Eure-et-Loir), le 8 octobre 1799.
LA FIANCÉE DE BÉNARÈS, nuits indiennes, roman poëme mêlé de récits et de vers, in-12, 1824. — Dans cet ouvrage, l’auteur a mêlé heureusement les formes poétiques à l’intérêt du roman : le sujet est emprunté à une tradition indienne. Plusieurs bayadères, réunies dans leurs temples, chantent au milieu du peuple qui les écoute : l’une chante le dévouement de l’amour ; la seconde, le dévouement de l’amour filial ; la dernière, le dévouement à la patrie. La prose est employée pour le récit de l’action et pour décrire tous les détails des mœurs, mais c’est en vers que les prêtresses chantent leurs hymnes.
On connaît encore de M. Chasles : Bellegarde, ou l’Enfant indien, trad. de l’anglais, 2 vol. in-8, 1833.