UNE PÉCHERESSE, 2 vol. in-8, 1837. Il y a plus d’une pécheresse dans ce livre. Claris, la plus honnête fille de l’histoire, quitte successivement la maison paternelle et le couvent, pour suivre l’amant de sa sœur. Charlotte, l’épouse révoltée d’un garde-chasse quinteux et jaloux, passe quinze années à courir après toutes les occasions imaginables de pécher. Marguerite pèche à souhait ; puis elle tue l’enfant, fruit de sa faute, et va se noyer dans un étang. Mais la grande pécheresse, c’est Dafné, qui ne se borne pas à pécher avec le poëte Théophile Devian ; elle pèche avec tout le monde, avec ceux qui veulent comme avec ceux qui ne veulent pas. Au train de leurs débauches, Théophile et Dafné ont vieilli vite, l’âge et l’épuisement ont circonscrit leur libertinage et les contraignent de se rester fidèles l’un à l’autre ; mais Dafné se révolte contre les rides de son front, qui ralentissent chaque jour l’ardeur de Théophile. Pour rafraîchir sa beauté qui se fane, elle a recours à d’effroyables moyens ; elle se fait vampire, et va sucer toutes les nuits le sang virginal d’une fille de quinze ans. Théophile a fortuitement découvert l’horrible cause des absences nocturnes de sa maîtresse. Indigné qu’il est, il veut écraser la tête de Dafné ; mais le regard tout-puissant de la pécheresse le fascine et le désarme ; il se laisse enlacer par elle ; l’heure de leur suprême frénésie est venue, ils tombent sur un lit de fleurs, où ils expirent en se tordant dans une dernière étreinte. — Nous n’essayerons pas de rapporter toutes les gentillesses érotiques, drolotiques et philosophiques qui abondent dans ce roman. Il suffit de dire qu’il appartient pleinement au genre soi-disant ironique, qui a produit tant d’autres chefs-d’œuvre promptement oubliés.
LE SERPENT SOUS L’HERBE, vol. in-8, 1838. — Une fort longue analyse indiquerait à peine ce que contient ce roman, où l’idylle se mêle à la satire, où la narration se déroule comme un peloton de fil lancé au hasard sur un parquet ciré. En résumé, c’est la biographie de Robert, pauvre enfant que son père abandonne, et dont la mère, trahie, délaissée, perd la raison en lui donnant le jour. Robert suit la pente d’une vie aventureuse comme Guzman d’Alfarache, comme Gil Blas : il essaye de tous les métiers, de tous les amours qui lui tendent les bras, et après mille traverses, après d’épouvantables naufrages, finit par gagner heureusement le port.
Nous connaissons encore de cet auteur : La Couronne de bluet, in-8, 1836. — Les Aventures galantes de Margot, in-8, 1837.