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jour même où le roi Charles II célébrait son mariage avec Marie-Louise d’Orléans. Le hasard d’une méprise les jette au milieu d’une conspiration qui se tramait contre la nouvelle reine, et qu’ils font échouer. Tous deux sont placés dans la maison du roi. Un jour, au moment où la reine, entourée d’un nombreux cortége, se préparait à partir pour la chasse, son cheval s’emporte ; Marie-Louise tombe, et son pied reste embarrassé dans l’étrier ; les assistants, frappés de stupeur et de consternation, demeurent immobiles, et c’en était fait de Marie-Louise, lorsque deux jeunes gens fendent la foule et s’élancent, l’un vers le cheval qu’il arrête, l’autre vers la reine qu’il dégage et qu’il sauve. C’est don Félix qui a arrêté le cheval fougueux ; c’est son ami qui a sauvé la reine, et cette action va lui coûter la vie, car il est une loi qui défend, sous peine de supplice, de mettre la main sur la reine d’Espagne, fût-ce même pour la disputer à la mort ; Gil Toralva aurait payé de sa tête sa généreuse témérité, si don Félix n’eût obtenu sa grâce. Quelque temps après, don Félix fut moins heureux que son ami ; il est vrai qu’il avait enfreint d’une façon plus criminelle la loi qui dit : « Ne touchez pas à la reine. »

LA COURONNE D’ÉPINE, 2 vol. in-8, 1828. — Richard Savage était un fils naturel du comte de Rivers et de la comtesse de Macclesfield ; sa naissance faisant tache au blason de sa mère, elle le renia ; son père, emporté dans un tourbillon d’amours faciles, ne songea point à lui. Richard alors, doué de qualités brillantes, se fit poëte faute de mieux. Il se crut destiné à reconquérir son patriciat à force de génie ; il fit des vers, des odes, des tragédies, vécut le commensal de quelques lords, insulta sa mère dans plusieurs satires, afin de la forcer à le reconnaître. À côté de cette vie, un peu idéalisée, l’auteur a placé comme contraste celle d’un autre enfant naturel du comte de Rivers, né de la pauvre Ennly, simple blanchisseuse. David Sauveur, c’est son nom, ignore ses parents. Un soir qu’il revenait du cabaret, le tailleur Fraser l’a ramassé gisant sous le porche d’une église. Élevé dans l’échoppe par la mère Fraser, David Sauveur y grandit, et quand le père Fraser meurt, c’est lui qui lui succède, qui console et assiste la maman Fraser. Quand le livre s’ouvre, David Sauveur est heureux et malheureux ; heureux, sa boutique prospère ; malheureux, car il n’a encore ni pu ni osé déclarer son amour à Jane Pretty, sa compagne d’habitation, jeune parente que la mère Fraser a fait venir du pays de Galles. David va se déclarer et prendre jour pour ses fiançailles, quand un inconnu, se précipitant dans la boutique, y demande assez cavalièrement l’hospitalité d’un coin de l’établi. Cet inconnu est Richard Savage, mourant de besoin et dans la détresse la plus

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