avec beaucoup de charme la légende de l’auberge, M. Roger de Beauvoir passe du XVIe siècle à la Belgique de nos jours, et fait un tableau brillant et animé de Bruxelles ; son portrait du comte de Bagnères, un de ces chevaliers d’industrie qui ont fixé leur séjour dans la capitale de la Belgique, et le roman qui l’encadre, offrent une lecture fort attrayante. — Les deux autres nouvelles sont de M. Alphonse Royer. Don Micaëla est une nouvelle historique empruntée aux souvenirs du XVe siècle. Le Juge de son honneur, épisode récent, est un drame de famille, où un époux outragé se venge selon les vieilles mœurs des seigneurs flamands.
HISTOIRES CAVALIÈRES, in-8, 1837. — Ce livre est un recueil de nouvelles pleines d’incidents curieux et de charmants détails, parmi lesquels on remarque : le Puits d’amour, la Chapelle ardente, Deux misères, la Chambre d’amie, le Sphinx de la cour, la Femme de Cassandre, René le Tueur, David Dick, etc. — Un Caprice d’été est un conte charmant, où l’auteur nous montre deux comtesses émancipées, s’échappant un matin de leur hôtel pour aller nager aux bains Ouarnier. Une de ces comtesses a un mari jaloux comme on ne l’est plus ; le comte Delci a surpris de secrètes intelligences entre sa femme et son secrétaire. Le jour où la comtesse s’est rendue à l’école de natation, le jeune secrétaire est allé, de son côté, se baigner dans la rivière ; le comte l’a suivi, et au moment où il passe devant les bains Ouarnier, il plonge sous l’eau et le frappe d’un coup de poignard. Le jour même de ce terrible événement le comte partit pour une mission diplomatique, et la comtesse alla s’enfermer aux trappistines de Mondaye.
Nous connaissons encore de cet auteur : Keledor, 2 vol. in-12, 1829.
(Manon-Jeanne Philippon, dame), née à Paris en 1754, morte sur l’échafaud révolutionnaire le 8 novembre 1793.
MÉMOIRES DE MADAME ROLLAND, précédés d’une notice sur sa vie (par MM. Berville et Barrière), 2 vol. in-8, 1820. C’est la réimpression de l’ouvrage intitulé Appel à la postérité, par la citoyenne Rolland, 4 part. in-8, 1795. — La candeur et le charme de style avec lequel Mme Rolland retrace les événements de sa vie, et la vérité des portraits que l’on y trouve des principaux personnages qui figuraient à l’époque du 31 mars, font rechercher ces mémoires avec le plus grand empressement. Les trois derniers mois de la vie de Mme Rolland, ceux qu’elle passa en prison, sont les plus beaux moments de l’existence de cette femme célèbre. Ses réclamations auprès des ministres Gohier et Garat sont nobles et