C’est principalement pour guider dans le labyrinthe d’un catalogue que cet ouvrage a été conçu : il devient indispensable à la mère de famille, au jeune mari, à la femme sérieuse, à quiconque, pour les heures de solitude, pour la veille d’une nuit, demande au roman des émotions, un monde imaginaire, enfin l’oubli de soi-même. À la campagne, comme à la ville, ce livre sera le livre de prudence ; car, on le sait, l’analyse sèche et nue d’une œuvre d’imagination, en indique la pensée, sans lui rien ôter de ses qualités essentielles.
Nous avons l’intime conviction que notre Revue des Romans épargnera l’ennui de lire certains livres, préservera du dégoût d’en lire quelques autres, et fera connaître une multitude de charmantes productions dont on aurait probablement toujours ignoré l’existence. Nous n’avons pas cependant la prétention d’avoir fait un ouvrage complet sur une matière aussi étendue (six volumes ne suffiraient pas pour donner les titres des romans imprimés en français) ; seulement, nous pensons n’avoir omis, dans les onze cents analyses des romans que contiennent nos deux volumes, aucune des productions remarquables des plus célèbres romanciers.
Notre intention d’ailleurs n’est pas de borner notre publication à ces deux volumes. Comme nous avons l’espoir qu’ils seront accueillis avec l’intérêt que tout lecteur instruit accorde au travail consciencieux, pour compléter le nôtre, nous publierons chaque année, en un volume in-8o, une Revue annuelle et rétrospective des Romans,