que sa réputation ne souffre d’un plus long séjour avec Jules, part pour une retraite éloignée. On court après elle, on la rejoint, et les deux amants parviennent enfin à s’épouser. — On peut reprocher à cet ouvrage de nombreuses invraisemblances et plusieurs anachronismes, défauts qui toutefois ne nuisent pas à l’intérêt. La partie la plus piquante est sans contredit celle qui traite des mœurs, des caractères et des habitudes des Hollandais. Il est curieux d’entendre parler des habitants d’un pays par celui qui les a gouvernés, et qui, rentré dans la vie privée, a su conserver une place dans leur estime.
LE MALHEUR DU RICHE ET LE BONHEUR DU PAUVRE, in-8, 1836. — Dans un village de la Champagne, un pauvre enfant, Victor Laforêt, inquiet de se procurer du pain pour sa mère, s’avise de faire la roue devant un brillant équipage, d’où un riche personnage, croyant ne lui donner qu’une petite pièce de monnaie, lui jette une pièce d’or. À partir de ce moment le petit mendiant peut se dire qu’un bonheur n’arrive jamais tout seul, car à peu de jours de là sa vieille mère devient la gouvernante du curé de l’endroit. Victor apprend à lire, s’ingénie à l’école du canton, se donne bientôt après un petit bagage de marchand forain, gagne à la fois de l’argent et l’estime universelle, entre chez un négociant et chez un banquier, devient le premier commis et l’associé de son patron ; puis, finalement, se trouve banquier par la mort de ce patron, dont il garde la clientèle. — Voilà ce que M. Casimir Bonjour entend comme le bonheur du pauvre ; parlons du riche. Dès le berceau toutes les calamités se réunissent autour de celui-ci. Les fléaux se coalisent pour le rendre orphelin et millionnaire. À partir de sa naissance il tombe entre des mains intéressées à le dévaliser avec une activité sans égale, et sa fortune, toute gigantesque qu’elle est, fond entre les mains rapaces de ces vampires, de même que la neige fond aux premières chaleurs du printemps. Lorsque, par émulation et d’après l’exemple de Victor, le ci-devant millionnaire veut faire valoir les derniers débris de son patrimoine, il met le comble à son malheur par la gestion la plus désordonnée. Voilà le malheur du riche.
Ce livre nous paraît manquer de logique, car après l’avoir lu on cherche encore ce qu’il prouve. On n’y trouve ni l’apologie des félicités inaperçues de la misère, ni la critique sentie des inconvénients de la fortune. Si le pauvre de M. Casimir Bonjour devient heureux, c’est en vérité que le ciel y met de la malice, et si son riche se trouve à la fin très à plaindre, c’est aussi que le ciel