Quelques mots d’astrologie talmudique

S. Karppe
Journal asiatiquesérie 9, tome 5 et 6 (p. 320-343).

QUELQUES MOTS
D’ASTROLOGIE TALMUDIQUE
PAR
M. S. KARPPE.

Le Talmud Sabbath, i 56 a, s’exprime ainsi :

לא מזל יום נורם אלא מזל שער נורם האי מאן דבחמה… האי מאן דבכובב נוגה יהי נבר עתיר וזנאי מ´ט´ משום דאיתיליד ביה נורא האי מאן דבכוכב יהי נבר נהיר וחכם משום דספרא דחמה הוא האי מאן דבלבנה… האי מאן דבשבתאי יהי נור מחשבתין בטלין ואית דאמר כל דמחשבין עלויה בטלין האי מאן בצדק יהי גבר צדקנ… האי מאן דבמאדים יהי נבר אשיד דמא.

Ce ne sont pas les différents jours, mais les différentes heures du jour qui sont sous l’influence des astres.

Celui qui naît à l’heure de חמה

Celui qui naît à l’heure de נוגה sera un homme riche et voluptueux parce qu’avec cet astre naît la lumière.

Celui qui naît à l’heure de כוכב sera un homme de mémoire et de science parce que cet astre est le scribe de חמה.

Celui qui naît à l’heure de לבנה

Celui qui naît à l’heure de שבתאי sera un homme dont les plans seront déjoués ; d’autres disent tous les plans dirigés contre lui seront déjoués.

Celui qui naît à l’heure de צדק sera un homme juste…

Celui qui naît à l’heure de מאדים sera un homme sanguinaire.

Nous laisserons de côté ce qui concerne חמה (la chaude, le soleil) et לבנה (la blanche, la lune) dont les attributions astrologiques n’ont rien qui nous intéresse ici et nous aborderons les cinq planètes dans l’ordre où les présente le Talmud, ordre sur lequel nous aurons à revenir.

נוגה, d’après l’opinion traditionnelle, est la planète Vénus. Cette opinion est justifiée d’abord par l’étymologie נגה « être brillant, être éclatant », et par l’interprétation que donne le Talmud qu’avec cet astre naît la lumière. Vénus, en effet, accompagne toujours ou le lever ou le coucher du soleil. Elle est absolument héliaque ou absolument anti-héliaque. Le Talmud ne semble considérer au premier abord que la Vénus matinale. Nous verrons qu’il en est autrement.

Les Chaldéens avaient très bien observé la marche de Vénus, iii, R. 67, décrit cette marche et repousse victorieusement le dédain qu’on a parfois pour la science chaldéenne. Mais ce point nous écarterait de notre sujet. (Voir Cosmol. de Jensen, ire carte à la fin du volume.)

iii, R. 53, no 2, l. 34, 35, 36, 37, nous présente le texte suivant :



34   Dilbat ina šamaš aṣi Ištar Agane…
35   Dilbat ina šamaš sulmi Ištar Uruk…
36   Dilbat ina šamaš aṣi Ištar Kakkabe…

Vénus au lever du soleil est Ištar d’Agane…
Vénus au coucher du soleil est Ištar d’Érech…
Vénus au lever du soleil est Ištar parmi les étoiles…

Voir aussi ii, R. 49, 11 a-b. Dilbat = Ištar. Chez les Mandéens, עסתרא est également le nom de la planète Vénus et, d’après Bar-Bahlul, chez les Araméens, ܐܣܬܪܐ ; chez les Grecs, « étoile de » Ἀφροδίτη.

Nous pouvons de la sorte nous rendre un compte exact de l’influence que le Talmud attribue à Vénus. Vénus rend l’homme riche et voluptueux, parce que Vénus est l’astre d’Ištar, et Ištar est la déesse de la fécondité et de la joie.

À vrai dire, les Chaldéens-Assyriens personnifiaient dans Ištar plusieurs conceptions, iii, R. 53, l. 30, 31, distingue une Ištar mâle, c’est-à-dire avec des qualités d’homme, et une Ištar avec des qualités de femme. La première se révèle dans la planète Vénus matinale qui annonce la lumière du jour et les travaux du jour, la chasse des fauves et cette autre chasse qui se nomme la guerre. Cette Ištar est « belit taḥazi » (maîtresse de la bataille), « mušarriḥat kablite » (celle qui ordonne les rangs), « imat ḳabli » (l’épouvante de la mêlée), « ana epeš ḳabli u taḥazi libbaša ublana » (à entreprendre la lutte et le combat son cœur la porte). Elle est armée d’un arc et de deux carquois ; elle est « gišartu » (la forte), « daliḥat tamâti » (celle qui agite les mers), « munaridat ḥaršani » (celle qui foule les forêts), « kašitti ilani » (archer des dieux). Elle avait son culte à Arbèles pour l’Assyrie, et à Agane et Larsa pour la Babylonie. (Voir Ašurnaṣirapal Anu, col. I, l. 38 ; iii, R. 53, no 2 rev., l. 32, 32 ; i, R. 69, col. II, l. 48, et col. III, 25, 29, 36, 49 ; ii, R. 49, 12 ; v, R. 46, 23 a-b.)

L’autre Ištar se manifeste dans Vénus vespérale, qui annonce la nuit, le repos et la joie. Cette Ištar est appelée « mère des dieux et des hommes, la féconde, la voluptueuse ». C’est ainsi qu’elle apparaît dans la légende du déluge (col. iii, l. 9), comme « tabat rigma » (la déesse à la belle voix) ; c’est ainsi que dans cette même légende, elle, déesse de la vie, se plaint amèrement de la fureur des dieux. Col. III, 10, 16 : « umu ullu ana ṭiṭi lu-iturma anakumma ulladanišu aiama ».

(Les jours passés [l’humanité première] sont retournés à l’argile).

(Ce que j’ai enfanté, où est-ce ?).

Si le mythe de la descente d’Ištar a d’autres sens que l’état mutilé du texte nous cache jusqu’à nouvel ordre, il a en tout cas celui de présenter Ištar comme la grand’mère nourricière, « alma mater ». Elle disparue sous terre et frappée de maladie, dans la demeure d’Allat, tout languit et se meurt, et ce n’est que sa guérison et son retour qui rendent à la nature la vie. Peut-être le mythe a-t-il voulu marquer la force productrice du sol, force invisible en hiver, en quelque sorte enchaînée sous terre et qui bientôt comme délivrée monte à la lumière en moisson de fleurs et de fruits. Ce qui semble le confirmer c’est qu’Ištar apparaît dans cette légende même et ailleurs comme la fille de Sin, le dieu des mois, des saisons, des moissons, « inbu ša ramanišu ibbanu » (le fruit qui croît de ses propres forces), (iv, R. 9, 23 a ; voir aussi iv, R. 82, 2-3 6, et iii, R. 52, 45 b.) Fruit cosmique, symbole des fruits terrestres et par conséquent, sous certains rapports, une autre incarnation de la puissance productive du sol.

Cette Ištar avait son culte à Uruk pour la Babylonie, et à Ninive (et Asur ?) pour l’Assyrie. (Voir I, R. 65, col. II, l. 50 ; voir Prisme Tglpileser, col. iv, 36.)

Quoi qu’il en soit, c’est cette Ištar que le texte talmudique a en vue. Mais ce qui est particulièrement intéressant, c’est qu’il considère la Vénus matinale avec les attributions de l’Ištar vespérale. Avec elle naît la lumière, ce qui appartient à l’astre du matin, et avec elle naît l’instinct de la richesse et du plaisir, ce qui appartient à la Vénus Ištar du soir. Les deux éléments sont combinés ou plutôt le caractère guerrier de la déesse s’est entièrement effacé et l’Ištar mâle, rude, destructrice, amie des combats, a cédé toute la place à l’Ištar femelle, douce, féconde, amie de la vie et de la joie. C’est exclusivement cette dernière Ištar qui s’est transmise aux Phéniciens, aux Sabéens, à toute l’Asie occidentale, à l’Asie Mineure et enfin à la Grèce. Ici les flèches guerrières se sont métamorphosées en traits d’amour et ont passé avec l’arc aux mains de Cupidon.

Cependant, même en Chaldée et en Assyrie, les deux Ištar n’étaient pas tellement distinctes. Ainsi l’Ištar d’Arbèles abritait dans son temple une espèce d’école de prophètes ou de « vates » que les rois Senacherib et Ašurbanipal ne manquent pas de consulter avant chaque expédition importante, et qui, au nom de la déesse, encourageaient toutes les guerres et toutes les atrocités. Cette Ištar apparaît (iii, R. 16, no A, col. V, l. 26-77) comme un foudre de guerre, donne l’ordre de l’expédition, fait marcher l’épouvante devant elle, encourage les troupes par un songe. (Voir aussi v, R. 1-10 ; Rassam-Cyl., col. V, l. 29, 63, 71, 100.) Eh bien ! cette même Ištar apparaît, ligne 57, comme une mère qui a « gardé le roi dans son tendre sein maternel » (ina kirimmiša ṭabi tahṣinkama). Après lui avoir promis la victoire, elle-même recommande de ne pas s’exposer en personne et de se réjouir (l. 65-66 : « akul akalušiti kurunnu ningutu šukun nuid iluti » [mange et bois et festoie et honore ma divinité]). Ainsi dans le même passage elle apparaît à la fois comme une virago fougueuse, armée jusqu’aux dents, des menaces terribles sur les lèvres, et une tendre Vénus qu’on honore en faisant bonne chère et en se livrant aux réjouissances.

Ce qui complique encore cette figure c’est qu’on lui donne pour père tantôt Anu, tantôt Ašur, tantôt Sin ; elle est à la fois la sœur et l’épouse de Šamaš. (Voir Ašurbanipal, Smith, 121 f.) Son nom apparaît ailleurs avec le sens de déesse en général dans l’expression « ilâni u ištarâti », de sorte que les Chaldéens n’étaient peut-être plus eux-mêmes fixés sur sa nature et qu’il est arrivé pour elle comme pour tous les dieux, que la conception antique n’a pas été évincée par les conceptions nouvelles, et que les temps les ont juxtaposées plutôt que fondues ensemble. En tout cas, pour nous l’obscurité est grande.

S’il faut conclure, je crois que l’Ištar de Ninive et l’Ištar d’Arbèles ne sont que deux formes et comme un dédoublement de la même divinité. À côté de cette Ištar et en dehors d’elle, l’Ištar d’Agane, fille de Sin, sœur et épouse de Šamaš, appartient à un tout autre cycle mythique ; la première serait plutôt assyrienne et digne en tout point de l’esprit plus rude de l’Assyrie ; la seconde serait chaldéenne et plus conforme à l’esprit cultivé, raffiné de la Chaldée. Quand la civilisation chaldéenne conquit l’Assyrie et « Chaldæa victa cepit ferum victorem », l’Assyrie, sans adopter les divinités propres au panthéon chaldéen, admit insensiblement quelque chose de son esprit, et un vent plus tiède souffla dans l’âpre mythologie du Nord.

כוכב « étoile » (sans épithète). Les planètes qui suivent ayant des noms tels que leur identification ne fait pas de doute, il ne reste pour כוכב que la planète Mercure. L’influence de Mercure est donc, d’après le Talmud, la mémoire et la science ; et cela, ajoute-t-il, parce que Mercure est le scribe du soleil.

Raši, le commentateur, interprète le texte talmudique ainsi :

לכתוב דרך הילוכו ותקיפתו ומצי אצלו תמיד

« Mercure trace la voie du soleil et sa révolution ; il se trouve toujours avec lui. » L’interprétation de Rasi repose sur une tradition qui remonte aux Chaldéens et qu’on trouve (iii, R. 57-57 a) où, parmi les sept paires d’étoiles appelées « maši », on place ensemble Nabu et Sarru. Or Sarru le roi = Marduk ou soleil (voir v, R. 46, 8 a-b) et Nabu représente Mercure comme nous allons le voir (voir aussi v, R. 46, 30 a).

Or sur quoi est fondée cette donnée que Mercure est toujours auprès du soleil ? Sur l’observation. Les Chaldéens, on l’a dit, tout en ayant pour but unique l’astrologie, ont fait par surcroît de l’astronomie. Comme les alchimistes ont été des chimistes, les astrologues ont été des astronomes. Ils ont vu et souvent bien vu. Ils ont énoncé un certain nombre d’observations et même de lois qui sont ce que l’antiquité a fourni de plus exact sur ce sujet, et que la science moderne ratifie. Pour ne considérer que ce qui nous regarde ici, ils ont nettement distingué les cinq planètes (Uranus et Neptune leur étaient inconnues), des étoiles et entre elles. Si nous faisons abstraction d’une prétendue planète nouvelle baptisée du nom de Vulcain et qui serait intra-mercurielle par rapport au soleil, mais qui est encore dans le domaine des conjectures. Mercure est bien la planète la plus rapprochée du soleil. À une distance de 14 millions de lieues seulement et opérant sa révolution autour de lui en quatre-vingt-huit jours, il a une orbite de beaucoup inférieure à celle de la terre. À son périhélie, il se rapproche à près de 11 millions de lieues. Il n’est jamais en retard de plus de deux heures sur le soleil, de sorte qu’aux jours mêmes où il est le plus éloigné il se perd dans la lumière du crépuscule et à la nuit il est trop bas pour être bien observé. Il est donc bien auprès du soleil couchant. Mais de même qu’il se perd dans le soleil à l’Occident, son mouvement rapide lui permet de précéder le soleil à l’Orient et il se montre ainsi tantôt astre du soir, tantôt astre du matin, mais toujours en quelque sorte associé au soleil. C’est cette poursuite après le soleil, ce caractère fuyant, insaisissable, et cette double manifestation qui expliquent les différentes appellations que les Chaldéens lui ont données :

Sanamma « le changeant » (ii, R. 49, no 3, 37) ;

Ṣarru « le rebelle », soit parce qu’il fuit, soit parce qu’il est rebelle à tout calcul (ii, R. 49, 35) ;

Kakkabu la minati « étoile incalculable » (K. 4195) ;

Našru « aigle » (K. 4195) ;

Lumnu « méchant », allusion à sa fuite, semblable à celle d’un malfaiteur (K. 4195) ;

Numea « l’absent » (ii, R. 49, 33) ;

Ḥabbatum « le voleur » (ii, R. 49, 36) ;

Ul nimma « étoile d’Élam », c’est-à-dire de l’Est ou Mercure matinal.

Ce déplacement rapide et les surnoms qui s’y sont attachés expliquent-ils pourquoi les Grecs ont fait de Mercure le dieu des voyageurs, des commerçants et des voleurs ?

Ce qui précède explique déjà, dans une certaine mesure, pourquoi le Talmud appelle Mercure « le scribe du soleil » et pourquoi il lui accorde une influence sur la mémoire et la science. Mais il y a plus. Il résulte de iii, R. 53, 38 b, et iv, R. 27, 23-24 a que Mercure est l’astre-représentant du dieu Nabu. Ce qui le confirme, ce sont les noms que la planète porte ailleurs, chez les Araméens, ܝܥܘ ; chez les Mandéens, ענבו ; chez les Grecs, Ἑρμῆς. Or Nabu est bien le dieu sage, « le grand scribe » (tupšar gimri [Sargon, cylindre, l. 59]), « l’omniscient ». Il est « igigallu » (celui qui a l’œil ouvert), « abkallu niklâti » (l’arbitre des arts), « muduu mimma šumšu » (celui qui sait tout), « tamiḥ ḳan duppi » (celui qui tient le calame du scribe), « ša šuddu u šušubu bašuu ittišu » (qui a eu la sagesse et la science), « ša baluššu ina šamic la iššakanu milku » (sans lequel on ne prend aucune décision au ciel) [voir i, R. 35, no 2]. Tous ces termes figurent sur une statue dressée sous Ramman-nirar III et destinée à propager en Assyrie le culte de Nabu. (Voir aussi Inscript. de Šamaš-šam-ukin [Lehmann], part. II, p. 12, et Commentaire, p. 57.)

Le grand roseau, le roseau sacré qui figure souvent dans les formules d’incantation à côté du disque et du sceptre n’est autre chose que le calame de Nabu, auteur de toutes les sciences et par conséquent de la magie et des sciences médicales.

III, R. 60, no 2, l. 34, 44, 49, il apparaît encore comme le dieu de l’invention, le dieu qui ouvre l’oreille, l’inventeur de l’écriture, le dieu de l’inspiration (tašmetu), nom que porte pour cette raison son épouse au temple de Borsippa. Dans les formules finales des collections d’Ašurbanipal, c’est toujours Nabu et Tašmit qui ont accordé à ce roi une vaste intelligence, qui l’ont doué d’une vue clairvoyante, c’est par le pouvoir de Nabu qu’il a entrepris la collection des documents variés qu’il a fait copier. Il aime le palais de son père où il a acquis la sagesse de Nabu « aḥuz nimeki Nabu (Cyl. Rassam, col. I, l. 31 et l. 82) kullat dupsaruti » (tout l’art de l’écriture).

L’association de la planète Mercure et du soleil, sur laquelle se fonde la conception talmudique, apparaît encore d’une manière frappante dans la parenté des dieux Nabu et Marduk. Je dis parenté, je devrais dire identité. Le grand temple de Borsippa, qui à partir d’un moment donné est le siège de Nabu, appartient à l’origine à Marduk. Hammurabi, qui le fonde ou le réédifie, entreprend ce travail à l’honneur de Marduk. (Voir inscriptions de Hammurabi, Inscript. du Louvre, col. I, l. 1-7, et col. II, l. 12-17.)

La déesse Zarpanitu, qui à Babel est la compagne de Marduk, est à Borsippa en relation avec Nabu.

Lorsque Babel devint la capitale incontestée du Sud et la ville sainte des deux empires, Marduk, son dieu local, s’éleva avec elle au sommet de la hiérarchie. Alors Nabu se détacha de lui, prit une physionomie distincte et régna désormais seul dans le temple E-zida, à Borsippa. Il devint le fils, le favori, le premier ministre, le messager de Marduk « aplum, kenum, šukkallum, naram Maruduki » (i, R. 51, no 1, col. II, 16). C’est surtout ce rapport de maître à messager qui est tout à fait parallèle à la relation des deux astres, dont l’un annonce l’autre. Les rois de Babel continuent à unir, dans leur sollicitude, les temples E-zida à Borsippa, et E-šagila à Babel. Ils n’ambitionnent pas de plus beau titre que celui de réparateur de ces deux temples : « zanin E-zida u E-šagila ».

Les processions périodiques passaient du sanctuaire de Nabu au sanctuaire de Marduk. Nabopolassar établit une communication facile entre E-šagila et la rue Ai-bur-šabu, laquelle traversait Babel ; et Nabukadrezar, son fils, prolongea cette rue jusqu’à la route qui reliait les deux villes. C’est par cette route que tous les ans à la grande fête de Zaḳmuk (nouvel an), Nabu était conduit dans une nef, en procession solennelle au temple de Marduk. Là il avait sa cellule réservée. Alors les dieux, sous la direction de Marduk, fixaient le sort de l’année nouvelle. Le grand scribe inscrivait les décisions sur la table des sorts « dup šimati » : c’est ainsi que s’explique le passage i, R. 51, no 1, col. II, l. 23 et 24, etc. : « ina leika kinim mukin buluk šamie u irṣitim ibi araku šudur littutim » (sur ta tablette irrévocable qui établit le cercle du ciel et de la terre, ordonne [toi, Nabu] longue vie et inscris la santé). C’est Nabucadrezar qui (inscript. de Borsippa) adresse ce vœu à Nabu. (Voir aussi v, R. 66, col. II, l. 15 ; voir Oppert, Revue d’assyriol. et d’archéol., I, 104.) Ces conceptions agirent sur les Juifs post-exiliques et leur donnèrent l’idée d’un livre de vie et de mort ouvert devant Jahweh le jour du nouvel an.

La question qui se pose maintenant est la suivante : les Chaldéens commencèrent-ils par constater certaines relations entre l’apparition de Mercure et celle du soleil et conçurent-ils deux divinités, Nabu et Marduk dans le même rapport ; ou bien ces dieux existèrent-ils par eux-mêmes depuis une haute antiquité, et c’est leur relation déjà existante et conçue naturellement comme celle d’un maître et d’un scribe qui donna l’idée de les incarner dans le soleil et la planète Mercure ? En d’autres termes, l’origine est-elle astrologique et les dieux ne sont-ils qu’une identification des deux astres, ou bien y a-t-il là deux conceptions indépendantes, l’une astrologique, l’autre purement mythique, que le temps a reliées ? Nous posons la question sans oser la résoudre, nos connaissances sur le panthéon chaldéen et ses origines étant extrêmement limitées.

Le déchiffrement encore bégayant des inscriptions mythologiques pourra seul jeter une pleine lumière sur ces points. Tout ce que nous pouvons dire c’est que IV, R. 27, 23-24 a, la planète Mercure n’est pas attribuée à Nabu, mais s’appelle bien l’étoile Nabu « kakkab šame nabu », de sorte que Mercure et Nabu semblent ne faire qu’un, si loin que nous remontions dans ce passé obscur.

Quoi qu’il en soit, la relation imaginée entre le soleil et Mercure jette un jour intéressant sur la nature craintive et tremblante de la religion chaldéenne, et nous reporte à une antiquité encore enveloppée par l’esprit mythique.

Plotin parle quelque part de certains voyageurs qui, lorsque la nuit arrive, campent paisiblement au bord de quelque fleuve et attendent avec confiance le lever du soleil, parce qu’ils savent qu’il ne faillira pas. Les Chaldéens ne ressemblent pas à ces voyageurs.

Tous les phénomènes étant pour eux l’effet non de lois fixes, mais de luttes incessantes, ils ne sont jamais assurés que le soleil Marduk, aux prises pendant la nuit avec le grand Océan cosmique, pourra le lendemain aborder à l’Orient.

Ils ne sont assurés que d’une chose, c’est que le scribe annonce le maître, que Nabu précède Marduk, que le soleil suit Mercure ; et quand la planète leur apparaît à l’Orient, ils saluent son apparition comme celle d’un messager de bonne nouvelle, le glorifient comme infiniment sage et lui attribuent l’influence de la science.

שבתא = Saturne, de שבת « cesser, s’arrêter, être lent », ce qui s’applique bien à Saturne, vu la lenteur apparente de ses mouvements. En effet, sa révolution sidérale autour du soleil est de vingt-neuf ans et demi, chiffre qui est à peu près celui du Midraš. (Gen. Midraš, 10-106.)

יש מזל שגומר הלוכו לשלשים שנה והוא שבתאי

Il y a une étoile qui accomplit sa révolution en trente ans, qui est Saturne. Nous reviendrons plus loin sur une autre étymologie possible, ayant trait au Sabbat.

Le Talmud rapporte sur l’influence astrologique de Saturne deux opinions contradictoires. On explique généralement les mots מחשביה בטלין par « desseins avortés », soit donc les desseins conçus par cet homme, soit les desseins conçus contre lui. Si cette explication est la bonne, nous ne voyons pas bien sur quelle notion chaldéenne elle se fonde ; tout au plus trouvons-nous quelque chose qui se rapporte à la seconde partie.

Le nom de Saturne est, chez les Chaldéens : « Kaimanu ». L’idéogramme « šakuš » est appliqué ainsi ii, R. 32, 25 e f ; iv, R. 16, 3-4 h ; « Kaimanu » (de Kanu) signifie « le fixe, le constant, le fidèle ». Saturne, en effet, pour la raison déjà donnée et pour la constance relative de son éclat, apparaissait aux Chaldéens comme l’astre fidèle par excellence. Sur le passage de ce nom à d’autres peuples, voir Oppert, Journal asiatique, 1871, t. XVIII, p. 445).

De cette conception provient aussi le nom de « Kakkab kettu u mešar » (étoile de droit et de justice), II, R. 49, no 3, 41, allusion à l’égalité, à la fidélité de sa marche et de sa lumière.

Ces noms et cette notion expliquent à peu près la seconde opinion talmudique en ce sens que l’homme né sous l’influence de cet astre aura de la constance, de la fermeté dans ses plans, et tous les plans dirigés contre lui échoueront. Mais nous avouons que cette interprétation est forcée et insuffisante. Une autre considération nous donnera la clef de l’énigme talmudique.

On sait que chez les Chaldéens chaque jour de la semaine, était sous l’influence d’une des sept prétendues planètes. Le septième jour était sous l’influence de Saturne[1]. C’est encore sa lenteur et son repos apparent qui l’associa dans l’esprit des Chaldéens au septième jour, qui pour eux comme pour les Hébreux était un jour de repos. Nous savons ce que ce jour était chez les Hébreux ; qu’était-il chez les Chaldéens ? L’origine du jour de repos chaldéen paraît être dans le culte de Sin. Sin devient invisible le vingt-neuvième ou trentième jour du mois, c’est-à-dire qu’il se repose. Le repos du dieu s’impose à ses adorateurs (voir iv, R. 23, 4-5 a) : « ud naan = ud (jour), naan » (repos, rac. : « nua » נוח). À ce vingt-neuvième ou trentième jour s’ajoutèrent, d’après iii, R. 56, no 4, 32, d’autres jours de repos. Tous ces jours devinrent « umu limnu » (voir Delitzsch, Assyr. Lesest. sur le signe no 269) [jour mauvais, néfaste], et néfastes parce qu’ils étaient saints, ces deux idées se tenant souvent dans l’antiquité. Nous lisons (iv, R. 32, 32) : Umu vii..... umu limnu, riu niši rabâti širu sa pinti baašlu ša tumri ui ikul, lubušta pagrišu ul unakkir tupḳi ibbuti ul illik niḳuu ul ikki šarru narkabta ul ḥusi » (septième jour, jour néfaste, le prince des grandes nations ne doit pas manger de la viande de....., ni des dattes mûres, ni changer de vêtements, ni fouler (?) les lieux sacrés (?), ni offrir de sacrifice, ni monter sur son char). Donc en ce jour tout travail était interdit, et toute entreprise entamée en ce jour commençait en de mauvais auspices. Il se peut même que le mot « nu-bad-tu » de II, R. 32, 16 a, soit un déguisement idéographique de « ša-bad-tu » (s’abattre, שבת). Or nous avons vu que ce jour de repos, septième jour, était mis sous l’influence de Saturne. Saturne participe dès lors du caractère néfaste du jour auquel il est lié, et son action astrologique est défavorable.

Quand donc le Talmud rejette de son astrologie l’influence des planètes sur les jours et n’admet que leur action sur les heures de chaque jour, Saturne garde le caractère néfaste qu’il avait comme planète du sabbat. L’heure qu’il préside devient une heure néfaste pour toute entreprise et entraîne pour l’enfant naissant l’échec de tous les plans conçus par lui ou contre lui.

צדק « le juste » ; Jupiter fait de l’homme qui naît à son heure un homme juste. D’où vient le nom et la chose ?

Nous lisons, K. 3567 :

« Ištu umi ša šatti..... usurati ušaršid mauzuz Nibiri ana uddu riksišum, ana la epes auni la egu manama. » (Après avoir tracé les signes des jours de l’année, il [Marduk] établit le séjour de Nibiru pour marquer leurs liens [bornes] afin qu’aucun ne dévie ni ne s’égare.) Ce passage renferme beaucoup d’obscurités ; cependant on peut en tirer qu’un certain astre du nom de Niburu est la borne de la région céleste et sert de guide, d’équilibre. Cette notion ressort aussi de v, R. 21, 56 g h, où il est dit de Niburu : « Kakkabe šamame alkatsunu likni, kima sene lirta ilani gimrašuu » (Qu’il règle la marche des étoiles du ciel et soit pour tous les dieux un pasteur pour ses brebis).

Or Nibiru est, parmi les noms de Jupiter, celui qu’il porte en tant que guide des étoiles (v, III, R. 54, 36 b, et III, R. 53, 8 b [« nibiru » (de la racine), « abaru » (passer, avancer), « nibiru » (marche, direction, ornière)]. Cette conception est assez justifiée. Le mouvement sidéral de la planète Jupiter s’accomplit à peu près dans le même plan que celui de la terre, c’est-à-dire que Jupiter ne s’éloigne pas sensiblement de l’écliptique. Il demeure donc en quelque sorte dans une ornière, comme à la garde d’une frontière et comme destiné à maintenir l’équilibre. C’est la planète juste et féconde en justice.

מאדים de אדם « rouge », comme le nom grec πυρόεις, la planète Mars donne d’après le Talmud des instincts sanguinaires. La couleur explique dans une certaine mesure la donnée talmudique ; mais cette donnée repose encore sur un autre fondement. Mars est l’astre de Nergal, ce qui résulte de la comparaison entre ii, R. 49, no 3, 44, et ii, R. 54, no 5, 71 ; V, R. 27, 25 c d, et v, R. 21, 27 e d, et cela est confirmé par le nom que porte la planète chez d’autres peuples : chez les Mandéens, ניריג : (même נירניל, d’après Nöldeke) ; chez les Syriens, נאריג ; chez les Grecs, Ἄρης. Or quel est le caractère du dieu Nergal ?

Nergal a diverses fonctions. Il est d’abord dieu de la guerre et de la chasse, de la destruction en général. Ceci résulte de nombreux textes. Pour la guerre : « Ašur-naṣir-pal, Annales, col. II, l. 26 et 27 : « Nergal alik pania ina kakki izzuti » (Nergal qui marche devant moi avec une arme puissante).

Salman. II, Obélisque-Nimrud, l. 11, il est appelé « šar tamhari » (prince de la bataille) ; Delitzsch-Lotz, Tiglathipeleser, p. 146, il a le surnom de « ilu namṣari » (dieu de l’épée) [poignard ?] ; iv, R. 26, 2 a, il est « ḳarradu abubu izzu sapin mat nukurti » (guerrier, tempête violente qui balaye le pays ennemi). Il a même comme dieu de la guerre un idéogramme particulier : alik maḥri = « alik maḥri » (qui marche devant, dieu de la guerre, chasseur d’hommes ; il est aussi chasseur de bêtes). Tegl. peleser, Prisme, col. VI, l. 58 : « Adar u Nergal ḳakkišumu ezzute u kašatšunu ṣirta ana idi belutia išruku » (Adar et Nergal ont mis en ma main leur arme terrible et leur arc sacré) [il s’agit, dans ce passage, de chasse] ; i, R. 28 : Ašur-naṣir-pal : « Ninib u Nergal..... buur seri usatli musima » (Ninib et Nergal ont fourni du gibier) ; Layard, Cunéif. inscript., 43-44, l. 22 : « Ninib u Nergal..... ṣibat imeri ṣeri ušatlimun epeš bari iḳbuni » (Ninib et Nergal m’ont accordé la possession du gibier et m’ont ordonné de me livrer à la chasse).

Destructeur par la guerre et la chasse, il l’est aussi par la maladie, iii, R. 60, 113 : « Nergal ikkal, mutane ina mat nakre ibâsu » (Nergal dévorera, il y aura des pestes dans le pays des ennemis) ; III, R. 57-58 : « Kalbe imatu Nergal nisi ikkal » (Les chiens mourront, Nergal dévorera les hommes). Il s’agit dans ce dernier texte non de la peste, mais d’une espèce de folie furieuse, de rage ; de même III, R. 67, 74, où il porte plusieurs noms comme dieu de la maladie « ṭeu » (תעה, errer, perdre l’esprit, être frappé de démence).

Par une association d’idées très logique, ce dieu qui tue règne sur le royaume des morts, peuplé de ses victimes, III, R. 67, 69 c d, il est appelé « Nergal ša ḳabri » (Nergal des tombes).

M. Halévy va un peu loin quand il tire de la conception infernale du dieu de la guerre un témoignage éclatant en faveur de l’esprit humanitaire de la race sémitique. Cet esprit existe, nous ne le contestons pas. La conduite des Assyriens, même à la guerre, quoi qu’on en ait dit à ce sujet ; leur clémence, quand elle est conciliable avec l’honneur et la politique ; le caractère des Phéniciens et la vie adoptée par eux, enfin la législation biblique et les écrits prophétiques prouvent suffisamment cet esprit ; mais le fait invoqué ne le prouve pas. Il est inutile de faire intervenir ici aucune idée supérieure ; il est tout à fait logique que Nergal règne au royaume des morts sur ceux qu’il y a envoyés ; grand destructeur par masses, amonceleur de cadavres, il est le roi des demeures funèbres, auxquelles il fournit une proie incessante.

Nergal étant donc dieu des morts et dieu de la mort sous toutes ses formes, Mars, son astre, participe de sa nature. La planète elle-même est métaphoriquement nommée (ii, R. 48, 53 a b, et v, R. 31, no 3, 13-14) : « Karradu guerrier ».

La couleur rouge n’a pas été pour peu dans l’association de la planète Mars et du dieu Nergal. C’est sur ces données chaldéennes que le Talmud, consciemment ou non, a fondé ce qu’il dit de l’influence astrologique de Mars.

Encore quelques mots sur les noms et l’ordre talmudique de ces astres. On remarquera d’abord que le Talmud ne maintient pour les astres aucun des noms propres en usage chez les Chaldéens, auxquels il emprunte cependant toute la matière même de ces conceptions astrologiques. Les Juifs auraient très bien pu faire passer dans leur langue les noms de Dilbat-Ištar, Nabu, Ninib, Marduk, Nergal, que les Mandéens, Syriens, Arabes ont adoptés pour la plupart et que les Grecs ont rendus par des noms correspondants. Ils ne l’ont pas fait parce que la catastrophe finale de l’exil babylonien a chassé les dernières ombres du polythéisme. Sous l’influence de cette épreuve, plus éloquente que tous les pamphlets prophétiques, un instinct profond est né, instinct qui vit fortement jusque dans la masse la plus ignorante et jusqu’alors la plus rebelle. Cet instinct leur fait repousser le plus léger soupçon de polythéisme. Plus de Ištar, de Nabu, Ninib, Marduk, Nergal, même pour des noms de planètes, de tout temps objets d’adoration. Dibat-Ištar-Vénus devient simplement « l’éclatante » ; Nabu-Mercure, étoile sans épithète ; Ninib-Saturne, « le tranquille » ou « fidèle » ; Jupiter-Bel, « le juste » ; Nergal-Mars, « le rouge » ou « rougissant ». Je ne m’explique pas pourquoi Mercure s’appelle étoile tout court. Est-ce parce que sa couleur et son mouvement n’ont rien de caractéristique ?

Le nom de scribe ou de sage eût-il encore été trop compromettant pour Jahwéh ?

L’ordre des sept prétendues planètes est le suivant :

1. Soleil. 2. Vénus, 3. Mercure. 4. Lune. 5. Saturne. 6. Jupiter, 7. Mars.

Quel est le principe de cet ordre ? La science moderne le rejette, soit que nous partions du soleil considéré comme centre ou de la terre considérée comme immobile.

Pour comprendre ce classement, il faut considérer que le soleil vient naturellement en tête à cause de sa dimension. Il est suivi par ses deux acolytes Vénus et Mercure. Puis vient la lune à cause de sa grosseur apparente, et les autres, par ordre de vitesse décroissante. Saturne (tournant en trente ans à peu près), Jupiter (en douze ans), Mars (en deux ans).

Quoi qu’il en soit, le Talmud avait une raison pour adopter ce classement plutôt que celui des Chaldéens qui se trouve constant dans ii, R. 48, 48-54 a b ; iii, R. 67, 65-67 a, et qui est :

1. Lune. 2. Soleil. 3. Jupiter, 4. Vénus. 5. Saturne. 6. Mars. 7. Mercure.

Pour cet ordre, voir Zeitschrift für Assyriol., I, 260 et 267 ; Lotz, Historia Sabbati, p. 35. Cet ordre est précisément celui dans lequel les dieux sont toujours rapportés (voir Schrader, Études et critiques, p. 337-339). Il resterait encore à expliquer pourquoi les Chaldéens ont suivi ce classement pour leurs dieux. Ce point dépasse nos connaissances et ne se rapporte plus directement à notre sujet.

Comment ces conceptions babyloniennes ont-elles passé aux Juifs ? Ce n’est pas, croyons-nous, par la voie savante des écrits. L’étude de ces écrits étant longue et pénible, l’élite seule en eût été capable et cette élite se fût bien gardée d’enseigner ces notions au peuple, parce qu’elles se trouvaient ouvertement contraires aux croyances des Juifs sur le gouvernement moral du monde. D’ailleurs le passage talmudique en question, vu le contexte, vu l’absence de méthode et son caractère superficiel, ne porte pas la marque d’une opinion puisée dans des textes ou transmise par des savants à des savants. Non, nous avons bien là l’écho affaibli de notions arrivées par la voie populaire, dues à l’action lente mais incessante et irrésistible du peuple sur le peuple. Rien ne passe plus facilement d’un groupe d’hommes à un autre que ces idées un peu mystérieuses et captivantes sur la naissance, les grands jours de la vie, la mort. Les Juifs ont adopté ces idées astrologiques sans songer qu’elles étaient en contradiction avec leur foi, parce que l’homme a besoin de l’absurde. Dans notre siècle de raison, l’astrologie n’a pas perdu ses droits, et les tireurs d’horoscopes et de cartes sont toujours en honneur.

Nous avons essayé d’éclairer un passage talmudique obscur des lumières de l’astrologie. On ne se doute pas du nombre d’énigmes talmudiques dont l’assyriologie contient la clef. Réciproquement celle-ci a beaucoup à gagner au contact du Talmud. La philologie aussi, d’un côté comme de l’autre, y trouverait son compte. La langue démotique se rendrait un service mutuel et, chose plus importante, le caractère artificiel des procédés hiératiques des idéographistes chaldéens y trouverait une confirmation éclatante.

Mais à chaque jour suffit sa peine.

  1. Peut-être tenons-nous là l’étymologie de שבתאי « planète du sabbat ».
  NODES
Association 3
inspiration 1