à la petite semaine
Étymologie
modifierLocution adverbiale
modifierInvariable |
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à la petite semaine \a la pə.tit sɛ.mɛn\ |
à la petite semaine \a la pə.tit sɛ.mɛn\ invariable
- (Péjoratif) Au jour le jour ; à court terme
Attentif autant qu’un prêteur à la petite semaine, ses yeux quittaient ses livres et ses renseignements pour pénétrer jusqu’au for intérieur des individus qu’il examinait avec la rapidité de vision par laquelle les avares expriment leurs inquiétudes.
— (Honoré de Balzac, L’Interdiction, 1839)La présence d’enfants pourrait également rappeler aux élus qu’à trop gouverner à la petite semaine, les yeux rivés sur les sondages, ils risquent d’oublier de mieux préparer l’avenir.
— (Josée Legault, Le couple Kelley-Rizqy et leur bébé: enfin un beau moment!, Le Journal de Québec, 7 décembre 2022)
- (Péjoratif) Médiocrement ; sans envergure.
Ainsi, en admettant la parité la plus entière entre le prêt de commerce et le prêt à la petite semaine, considérés dans leurs éléments, il faut reconnaître une différence totale entre ces deux contrats considérés du côté des contractants.
— (César-Guillaume de La Luzerne , Part. V - Théologie morale : Sur le prêt de commerce, dans Œuvres complètes du Cardinal de La Luzerne, évêque de Langres, J.P. Migne, 1855, tome 3, page 807)Mais, quoi ! ne fallait-il pas suivre jusqu’au bout le cupide saltimbanque […] qui ne cesse de prêchailler « à la petite semaine » sur le petit nombre des élus du Coffre-fort Tout-Puissant ?
— (Léon Bloy, Le Salut par les Juifs, Joseph Victorion et Cie, 1906)Ceux qui aimaient les Boches, et ceux qui se croyaient à l’abri parce qu’ils n’avaient « rien à se reprocher », les collaborateurs, les trembleurs, les prudents, ceux qui ne vivent que pour vivre tranquilles eux et la famille, et jamais qu’à la petite semaine, à ceux-là il leur fallait quelqu’un à qui s’en prendre, quelqu’un qu’on pourrait haïr sans danger, […]
— (Elsa Triolet, Le premier accroc coûte deux cents francs, 1944, réédition Cercle du Bibliophile, page 364)Dans les milieux de la publicité, généralement situés, d’une façon quasi mythologique, à gauche, mais plus aisément définissables par le technocratisme, le culte de l’efficience, de la modernité, de la complexité, le goût de la spéculation prospective, la tendance plutôt démagogique à la sociologie, et l’opinion, encore assez répandue, que les neuf dixièmes des gens étaient des cons tout juste capables de chanter en chœur les louanges de n’importe quoi ou de n’importe qui, dans les milieux de la publicité, donc, il était de bon ton de mépriser toute politique à la petite semaine, et de n’embrasser l’Histoire que par siècles.
— (Georges Perec, Les Choses, Julliard, 1965, réédition 1984, page 82)Catholique ardente, Madame Lemonnier allait régulièrement à la messe prier la Sainte Vierge de l’aider dans ses petits trafics, marché noir à la petite semaine, trocs, échanges de services.
— (Evelyne Krief, Enfance interdite ou La petite Marrane, L'Harmattan, 1997, page 112)
Dérivés
modifierTraductions
modifier(Péjoratif) Au jour le jour ; à court terme
- Allemand : kurzsichtig (de)
- Croate : iz dana na dan (hr)
- Néerlandais : van de koude grond (nl)
(Péjoratif) Médiocrement ; sans envergure
- Allemand : engstirnig (de)
Prononciation
modifier- France (Vosges) : écouter « à la petite semaine [Prononciation ?] »
- France (Lyon) : écouter « à la petite semaine [Prononciation ?] »
- Vosges (France) : écouter « à la petite semaine [Prononciation ?] »