accoler
Étymologie
modifier- (fin XIe siècle) Dérivé de col (« cou »), avec le préfixe a- et le suffixe -er, apparait en ancien français avec le sens de « jeter les bras autour du cou » ; voir embrasser. On constate dans accoler un affaiblissement du sens de « cou » et « bras » au bénéfice de « rapprochement » qui relève peut-être de coller.
Verbe
modifieraccoler \a.kɔ.le\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)
- (Vieilli) (Rare) Jeter les bras autour du cou de quelqu’un en signe d’affection.
Il me vint accoler.
Ils s’accolèrent avec grande amitié.
- Accoler la cuisse, accoler la botte à quelqu’un : Lui embrasser la cuisse, la botte ; ce qui était une marque de grande soumission et d’infériorité.
Les Alsaciens, de leur côté, abandonnent le logis, l'atelier, la boutique, font élection de domicile autour des gares, guettent les trains, et deux, trois fois par jour, envahissent la voie malgré les brutalités du vainqueur pour régaler, accoler, embrasser les soldats de la France.
— (Edmond About, Alsace : 1871-1872, 1872)
- (Viticulture) (Vieilli) Relever la vigne et la lier à l’échalas.
- (Sens figuré) Approcher, réunir, l’un à côté de l’autre.
Vers 1260 fut accolée au flanc sud du transept roman, une chapelle dont le sol est au niveau du pavé de l’ancien cloître […]
— (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)Dans le complexe de représentations qui sont accolées à la figure du roi dans la littérature arthurienne du XIIe siècle, celle du primus inter pares, du souverain féodal au milieu de ses barons, est la plus visible.
— (Amaury Chauou, L'idéologie Plantagenêt: Royauté arthurienne et monarchie politique dans l'espace (XIIe-XIIIe siècles), Presses universitaires de Rennes, 2001)Ils s’accolaient aux murailles comme avec l’envie de se dissimuler mieux encore.
— (Pierre Souvestre et Marcel Allain, Le Bouquet tragique, 1912, chapitre XV)
- (Sens figuré) Réunir par une accolade.
- (En particulier) Comprendre sous une seule marque, sous une seule somme deux ou plusieurs articles de compte.
- (Sens figuré) (Familier) Présenter, faire figurer à côté l’un de l’autre, dans un même discours, en parlant de deux personnes, deux noms.
Euphorique n'est pas précisément l’épithète que l'on peut impunément accoler aux personnages houellebecquiens.
— (Murielle Lucie Clément, Michel Houellebecq revisité: l'écriture houellebecquienne, éd. L'Harmattan, 2007, page 14)Les auteurs ont présenté à des étudiants universitaires des personnes souffrant de bégaiement et à qui on avait accolé une vignette explicative des causes à l'origine de leur bégaiement.
— (David Bourguignon & Stéphanie Demoulin, « Bégaiement et stigma social », chap. 13 de Les bégaiements de l'adulte: Première synthèse des connaissances, sous la direction de Bernadette Piérart, éd. Mardaga, 2013)
- (Louisiane) Vivre en concubinage, être à la colle.
Ils ne sont pas mariés, ils vivent accolés.
Dérivés
modifier- accolable
- accolade
- accolader
- accolage
- accolement
- accoler la botte
- accoler la cuisse
- accolure
- entr’accoler
Traductions
modifier(Sens figuré) Approcher, réunir, l’un à côté de l’autre
- Kotava : vankrú (*)
- Néerlandais : aansluiten (nl), verbinden (nl)
- Suédois : hopklamra (sv), sammanfoga (sv)
Traductions à trier
modifier- Anglais : put side by side (en), bracket (en)
- Croate : vezati se (hr)
- Occitan : acolar (oc)
- Russe : прикреплять (ru)
Prononciation
modifier- \a.kɔ.le\
- France (Lyon) : écouter « accoler [Prononciation ?] »
- France (Vosges) : écouter « accoler [Prononciation ?] »
- France (Toulouse) : écouter « accoler [Prononciation ?] »
- France : écouter « accoler [Prononciation ?] »
- Somain (France) : écouter « accoler [Prononciation ?] »
Anagrammes
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Références
modifier- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (accoler), mais l’article a pu être modifié depuis.